Qu'espèrent donc ces “fanatiques du fonctionnariat” ? “Nous voulons simplement que le gouvernement respecte ses engagements”, répondent-ils en chœur. Pas la peine de leur conseiller d'aller voir ailleurs. Ils disent avoir tout essayé, tapé à toutes les portes, sollicité toutes les bonnes volontés. Mais à les entendre, on a du mal à les croire sur parole. Le secteur privé ? Il est selon eux “désorganisé, instable et clientéliste”. Le micro-crédit ? “C'est pour les femmes”. Quant aux détenteurs de doctorats, ils refusent toute idée de formation qualifiante, estimant qu'ils sont “suffisamment diplômés comme ça”. Pas vraiment étonnant qu'un responsable gouvernemental leur ait lancé un jour, écumant de rage : “allez donc vous faire cramer, puisque c'est ce que vous voulez !”. Non, ce que veulent les diplômés chômeurs est parfaitement clair : des postes de fonctionnaires. Certains groupes sont intraitables là-dessus. L'idée que la fonction publique soit saturée, ils refusent tout simplement d'y penser. “Vous croyez que nous avons le choix ? Nous avons passé nos plus belles années à militer pour avoir un emploi digne. Ce n'est pas maintenant qu'on va nous dire que l'Etat n'embauche plus !”, s'emporte un membre du groupe des cinq (Al Khoums). En somme, un dialogue de sourds…