Un réserviste israélien s’est longuement confié à un média national pour dénoncer les atrocités et les graves dérives commises par l’armée dans la bande de Gaza. Un rare témoignage à charge de la part d'un acteur direct du conflit, relatent Le Courrier international et Le Temps.
L'homme a 35 ans, est marié et père de trois enfants. Psychologue de métier, il est réserviste de l’armée israélienne et a servi, à ce titre, deux mois dans les rangs de Tsahal à Gaza. Il a accordé, sous le couvert de l’anonymat, un large entretien au média féministe israélien Politically Corret, retranscrit en français par Le Courrier international et le quotidien suisse Le Temps. L’occasion d’en savoir un peu plus sur ce qui se passe réellement dans l’enclave palestinienne soumise à une offensive d’une violence sans précédent, réponse impitoyable et non négociable de l’État hébreu à l’attaque sanglante initiale du Hamas perpétrée le 7 octobre dernier.
Il évoque de “jeune Israéliens de 25 ans, terrorisés”, victimes de “crises de panique”, qui “tirent sur tout ce qui bouge” au moindre doute. Fruit d’une angoisse profonde le plus souvent sévèrement moquée par leurs supérieurs, menaces à l’appui. Ce sentiment de panique, ressenti au plus haut sommet de l’État et transmis aux soldats, explique, selon lui, les atrocités commises dans la bande de Gaza. Il réfute à ce titre le terme de “génocide” organisé.
Je n’aurais jamais cru que des êtres humains soient capables de telles choses. Et puis reviennent sans cesse les questions existentielles israéliennes. Par exemple: nous sera-t-il possible de vivre encore dans ce pays? Nos âmes absorbent la violence, une violence qui ne mène nulle part, sauf à notre perte”, commente-t-il. Étonnamment, il n’en est pas devenu pacifiste pour autant, ni défenseur de la cause palestinienne. Il estime en effet que son devoir reste “de combattre”, même si cette guerre lui “paraît invraisemblable”. “Nous, Israéliens, sommes brisés”, conclut-il.
L'homme a 35 ans, est marié et père de trois enfants. Psychologue de métier, il est réserviste de l’armée israélienne et a servi, à ce titre, deux mois dans les rangs de Tsahal à Gaza. Il a accordé, sous le couvert de l’anonymat, un large entretien au média féministe israélien Politically Corret, retranscrit en français par Le Courrier international et le quotidien suisse Le Temps. L’occasion d’en savoir un peu plus sur ce qui se passe réellement dans l’enclave palestinienne soumise à une offensive d’une violence sans précédent, réponse impitoyable et non négociable de l’État hébreu à l’attaque sanglante initiale du Hamas perpétrée le 7 octobre dernier.
Un seul but: la vengeance
Selon “M”, la mobilisation du 7 octobre est inédite dans l’histoire du pays: “La plupart des soldats qui m’entouraient, y compris ceux placés sous mes ordres, n’avaient qu’une seule et unique motivation: la vengeance”, confie-t-il. “J’ai vu des Palestiniens être emmenés dans le coffre d’un Hummer et des militaires israéliens les battre quasi à mort. J’ai vu des soldats déverser leur rage sur des biens palestiniens et des Palestiniens eux-mêmes, sans aucune raison. Et, en silence, je me suis demandé: “Bordel, qu’est-ce que je fous ici? Pourquoi je ne me révolte pas contre ça?”, ajoute-t-il. “J’ai assisté à des scènes aberrantes, où des soldats lançaient, sans aucune raison, des grenades dans des logements palestiniens encore habités par de simples civils”.Une “peur impossible à maîtriser”
Il pointe du doigt le “discours extrémiste” qui s’est emparé de toute la société israélienne et désigne une explication principale: “La peur”, une “peur impossible à maîtriser”. Il déplore également qu’il soit devenu quasi impossible aujourd’hui, au sein de l’armée, de ne pas adopter cette position radicale majoritaire, au risque de “perdre tout crédit”.Il évoque de “jeune Israéliens de 25 ans, terrorisés”, victimes de “crises de panique”, qui “tirent sur tout ce qui bouge” au moindre doute. Fruit d’une angoisse profonde le plus souvent sévèrement moquée par leurs supérieurs, menaces à l’appui. Ce sentiment de panique, ressenti au plus haut sommet de l’État et transmis aux soldats, explique, selon lui, les atrocités commises dans la bande de Gaza. Il réfute à ce titre le terme de “génocide” organisé.
Cette guerre nous changera à tout jamais”
“Cette guerre nous changera à tout jamais. Vous êtes à Gaza, un drone passe et largue une ogive, tandis qu’autour de vous coulent des rivières de sang. Cela s’appelle un massacre (...)Je n’aurais jamais cru que des êtres humains soient capables de telles choses. Et puis reviennent sans cesse les questions existentielles israéliennes. Par exemple: nous sera-t-il possible de vivre encore dans ce pays? Nos âmes absorbent la violence, une violence qui ne mène nulle part, sauf à notre perte”, commente-t-il. Étonnamment, il n’en est pas devenu pacifiste pour autant, ni défenseur de la cause palestinienne. Il estime en effet que son devoir reste “de combattre”, même si cette guerre lui “paraît invraisemblable”. “Nous, Israéliens, sommes brisés”, conclut-il.
Un réserviste israélien témoigne des atrocités de l’armée à Gaza: “Une violence qui ne mène nulle part, sauf à notre perte”
Un réserviste israélien s’est longuement confié à un média national pour dénoncer les atrocités et les graves dérives commises par l’armée dans la bande de Gaza. Un rare témoignage à charge de la part d'un acteur direct du conflit, relatent Le Courrier international et Le Temps.
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