Bonjour
Et voici un texte (entrecoupé) de Gustave Le Bon sur des problèmes qui pèsent sur le régime démocratique (il vivait à l'époque de la Troisième République) et qui peuvent menacer les droits des citoyens :
"""
En fait, d'ailleurs, elles ne présentent que deux dangers sérieux, l'un est un gaspillage
forcé des finances, l'autre une restriction progressive des libertés individuelles.
Le premier de ces dangers est la conséquence forcée des exigences et de l'imprévoyance
des foules électorales. Qu'un membre d'une assemblée propose une mesure
donnant une satisfaction apparente à des idées démocratiques, telle qu'assurer, par
exemple, des retraites à tous les ouvriers, augmenter le traitement des cantonniers, des
instituteurs, etc., les autres députés, suggestionnés par la crainte des électeurs,
n'oseront pas avoir l'air de dédaigner les intérêts de ces derniers en repoussant la
mesure proposée, bien que sachant qu'elle grèvera lourdement le budget et nécessitera
la création de nouveaux impôts. Hésiter dans le vote leur est impossible. Les conséquences
de l'accroissement des dépenses sont lointaines et sans résultats bien fâcheux
pour eux, alors que les conséquences d'un vote négatif pourraient apparaître clairement
le jour prochain où il faudra se représenter devant l'électeur.
À côté de cette première cause d'exagération des dépenses il en est une autre, non
moins impérative obligation d'accorder toutes les dépenses d’intérêt purement local.
Un député ne saurait s'y opposer, parce qu'elles représentent encore des exigences
d'électeurs, et que chaque député ne peut obtenir ce dont il a besoin pour sa circonscription
qu'à la condition de céder aux demandes analogues de ses collègues.
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Et voici un texte (entrecoupé) de Gustave Le Bon sur des problèmes qui pèsent sur le régime démocratique (il vivait à l'époque de la Troisième République) et qui peuvent menacer les droits des citoyens :
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En fait, d'ailleurs, elles ne présentent que deux dangers sérieux, l'un est un gaspillage
forcé des finances, l'autre une restriction progressive des libertés individuelles.
Le premier de ces dangers est la conséquence forcée des exigences et de l'imprévoyance
des foules électorales. Qu'un membre d'une assemblée propose une mesure
donnant une satisfaction apparente à des idées démocratiques, telle qu'assurer, par
exemple, des retraites à tous les ouvriers, augmenter le traitement des cantonniers, des
instituteurs, etc., les autres députés, suggestionnés par la crainte des électeurs,
n'oseront pas avoir l'air de dédaigner les intérêts de ces derniers en repoussant la
mesure proposée, bien que sachant qu'elle grèvera lourdement le budget et nécessitera
la création de nouveaux impôts. Hésiter dans le vote leur est impossible. Les conséquences
de l'accroissement des dépenses sont lointaines et sans résultats bien fâcheux
pour eux, alors que les conséquences d'un vote négatif pourraient apparaître clairement
le jour prochain où il faudra se représenter devant l'électeur.
À côté de cette première cause d'exagération des dépenses il en est une autre, non
moins impérative obligation d'accorder toutes les dépenses d’intérêt purement local.
Un député ne saurait s'y opposer, parce qu'elles représentent encore des exigences
d'électeurs, et que chaque député ne peut obtenir ce dont il a besoin pour sa circonscription
qu'à la condition de céder aux demandes analogues de ses collègues.
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