Vos chansons algeriennes préferées

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Cheikh EL HASNAOUI chante «La Maison Blanche», un hommage à la première génération d’émigrés, ces hommes qui étaient : «au service de la paysannerie». Ces émigrés du «premier âge» de l’émigration algérienne étaient animés par «l’esprit mutualiste, coopératif et de solidarité» qui régissait la vie dans les villages de Kabylie. «Les anciens – écrit l’écrivain Mouloud Feraoun-, étaient davantage attachés à leur village, à leur terre, aux mœurs kabyles. Ils se hâtaient de retourner chez eux avec leurs économies pour améliorer leur situation au village».

Cet esprit «d’association et de solidarité» que l’on retrouvait «aussi bien dans les intérêts de la vie privée que dans relations de la famille, du village, de la tribu» se prolongeait au-delà de la communauté paysanne et se reproduisait au-delà des frontières pour se perpétuer en métropole sous d’autres formes. En effet, ces travailleurs/ouvriers qui n’étaient perçus ni «comme Français ni comme étrangers, avaient un statut particulier. Ils étaient des indigènes. Ils avaient tendance à se regrouper «par villages ou par régions», dans des lieux spécifiques tels que les marchés et notamment les cafés. Ces espaces qui étaient essentiellement conçus comme des lieux de rencontre, de convivialité et d’échanges avaient deux fonctions principales. D’une part, créer du lien social communautaire entre ces hommes qui vivaient loin de leurs familles et de leur terre natale. Et d’autre part, réguler les rapports sociaux et assurer «le contrôle social» des villageois qui à la force de choses, étaient devenus des paysans urbanisés. Et avec le temps, ces lieux permettaient à ceux qui ne pouvaient retourner chez eux pour des raisons financières, de maintenir un lien avec le pays et ses règles sociales.
Durant ce «premier âge», l’acte d’émigrer revêtait une signification particulièrement négative. Car malgré le fait que l’émigration ait sur un plan essentiellement matériel contribué à l’amélioration de la situation économique et sociale des villageois, sur le plan symbolique, «el ghorba était associé au «couchant», à «l’obscurité», à l’éloignement et à l’isolement, à l’exil, à la frayeur, à l’égarement, au malheur», écrit A. Sayad dans son ouvrage «La Double absence».
 
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