Un article qui date un peu mais interressant et qui mérite d'être ici!
L’islamophobie et ses usages politiques - 22-10-2009
Le 19 septembre dernier, une jeune musulmane a été victime d’une agression raciste à Pessac, frappée et insultée parce qu’elle portait un voile. Le Comité Action Palestine dénonce avec force cet acte islamophobe et s’est joint à l’appel à la manifestation du samedi 10 octobre.
Le Comité Action Palestine dénonce aussi avec virulence ce qui a rendu possible une telle lâcheté, qui la cautionne et la banalise, à savoir le climat d’islamophobie entretenu par les discours médiatiques des hommes politiques de cette Nation, par leurs pratiques anti-immigrés et les lois discriminatoires qu’ils font voter. Et il est d’une évidence criante que le pas est vite franchi entre l’interdiction du voile à l’école, l’interdiction du niqab dans la rue et l’agression d’une jeune musulmane.
La classe politique française, laïque et républicaine, use de tous les instants et de tous les stratagèmes pour implanter la haine anti-musulmane dans ce pays car elle y voit deux objectifs majeurs. La première fonction de ce racisme islamophobe est à usage interne. Elle marginalise une population économiquement précaire et donc susceptible d’être politiquement contestataire : il crée donc une scission blancs-immigrés profitable au maintien de l’ordre républicain-bourgeois. La deuxième fonction, à usage externe, de ce racisme, est de délégitimer tout mouvement de solidarité en France avec les peuples musulmans dans leur résistance contre les agressions coloniales et impérialistes. Il s’agit en particulier d’éviter, pour un Etat républicain pro-sioniste, que le mouvement pro-palestinien ne trouve un écho au sein de la population française.
Parmi les stratagèmes mis en oeuvre par la classe politique française pour développer l’islamophobie au sein de la population française, c’est sans doute l’utilisation de relais indigènes de cette propagande anti-musulmane qui est la plus dangereuse. C’est pourquoi le Comité Action Palestine attire particulièrement l’attention sur ces associations de composition indigène qui travaillent au service du pouvoir néocolonial français. L’association Ni ***** ni soumises par exemple est une des filiales les plus emblématique de l’industrie islamophobe. Sa stratégie repose sur deux axes idéologiques simples. Il s’agit en premier lieu de stigmatiser les jeunes des quartiers populaires comme groupe fondamentalement sexiste pour les rendre haïssables aux yeux de la société française et renforcer leur isolement. En second lieu, l’objectif visé est de créer une division hommes-femmes dans les quartiers populaires, au sein même des foyers immigrés, pour affaiblir structurellement cette underclass politiquement dangereuse et, par la même occasion, de la détourner des vraies problématiques politiques. Il faut noter au passage que cette organisation a férocement milité pour l’adoption de la loi sur l’interdiction du voile à l’école en dénigrant les femmes islamistes, ces « soldates du fascisme vert » et pour libérer, malgré elles, les musulmanes de « l’oppression de voile », selon les propres expressions de Fadéla Amara (Le Parisien-21-09-03). A l’instar du Parti Socialiste, l’association Ni ***** ni soumises enveloppe sous un discours libérateur et progressiste des positions des plus rétrogrades et réactionnaires qui soient.
Les autorités politiques françaises ont promu financièrement et médiatiquement cette organisation en adoptant la même stratégie qui conduisait en 1983 à la création de SOS racisme. SOS Racisme a été crée de toute pièce par le Parti Socialiste, à l’initiative de François Mitterrand et de Julien Dray, pour désamorcer le mouvement de la Marche pour l’égalité des jeunes issus de l’immigration. Dans le même temps, les cadres qui ont été placés à la tête de cette organisation sont issus pour la plupart de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et sont connus pour leur sionisme. Pour le pouvoir, il fallait à tout prix empêcher que le mouvement des quartiers populaires ne fasse sienne la cause pro-palestinienne.
Que ce soit SOS Racisme, Ni ***** ni soumises ou d’autres associations de moindre ampleur, les éléments issus des minorités immigrées à qui est confié ce travail de sous-traitance apportent une caution de non-racisme aux idéologies racistes et aux pratiques de l’Etat. Ils justifient directement ou indirectement les attaques en règle du pouvoir envers les populations immigrées des quartiers populaires. Taxer les musulmans de France de communautaristes, de fanatiques, de sexistes, de délinquants, de rétrogrades, de moyenâgeux, de sauvages ou de barbares, n’est-ce pas faciliter le travail de répression de l’Etat ? Et en retour, ce racisme d’Etat n’encourage-t-il pas les passages à l’acte, les crimes et les injures dont les musulmans sont la cible ?...........................
http://www.comiteactionpalestine.org/word/lislamophobie-et-ses-usages-politiques/