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- Tendances: Comment avez-vous fait vos débuts à la télévision?
- Choumicha: J'ai commencé dans la boîte de production Quorum qui produit des émissions audiovisuelles pour la TVM et 2M. J'ai fait pas mal d'émissions pour la première chaîne et Radio FM avant d'arrêter après l'arrivée de mon premier bébé. C'était en 1997. J'ai pris une année sabbatique pour m'occuper de mon bébé. Après, j'ai complètement changé de domaine, et cap sur la publicité, étant donné que j'ai fait une école de pub. Ensuite, j'ai travaillé dans le domaine du cinéma en tant que costumière et en parallèle je faisais la voix-off en arabe. Tout ce qui est manuel me passionne. Je pense que si je n'aimais pas la matière je ne me serais jamais intéressée à la cuisine. Un jour, j'ai croisé le réalisateur de l'émission par hasard chez la boîte de production "Sigma" et c'est là que cette dernière me propose de faire une émission culinaire avec un concept nouveau. C'est-à-dire une émission très simple et très dépouillée dans un arabe dialectal très accessible. C'est ce qui plaît aux femmes. La cuisine, il faut la simplifier au maximum.
- Surtout que votre cible, ce sont les femmes au foyer.
- Mais aujourd'hui, la cible s'élargit. L'émission touche aussi les femmes qui travaillent et qui enregistrent l'émission.
- Peut-on dire que vous touchiez à tout en attendant de vous retrouver quelque part?
- Quand tu touches à tout, tu apprends quelque chose de chaque métier. Le cinéma m'a appris la rigueur et le travail bien structuré. Dans la pub, j'ai appris à travailler dans la rapidité et avec beaucoup d'esthétique, et la télé c'est un peu les deux. Ce qui permet de mieux maîtriser son métier. Par exemple, j'ai mon mot à dire dans la décoration, les accessoires...
- Vous avez été dans le domaine du cinéma mais il n'a pas réussi à vous captiver définitivement…
- J'ai fait des costumes parce que j'aime bien le côté manuel de la chose. Je crois que j'ai assez de goût pour marier les matières et les couleurs. Mais je suis trop mauvaise comédienne pour passer devant la caméra (Rires).
- Et la cuisine dans tout ça?
- C'est une passion, voire un plaisir que j'aime partager avec les autres.
- Connaissez-vous votre public?
- Mon émission s'adresse à tout le monde, à toutes les personnes qui aiment la cuisine. Vous savez, le peuple marocain est épicurien. Il aime la bonne cuisine. Je pense sincèrement que notre cuisine est l'une des meilleures au monde. Ceci étant, on ne peut pas ne pas apprécier une émission culinaire.
- Parlons un peu de votre vie privée. Vous paraissez tellement jeune et en même temps, vous avez fait beaucoup de choses dont un enfant. C'est quoi votre recette?
- (Rires). Que voulez-vous savoir au juste?
- Vous vous-êtes mariée à quel âge?
- A 19 ans.
- Cela fait combien de temps que vous l'êtes?
- 10 ans. Alors faites le calcul.
- Et vous avez un enfant?
- J'en ai deux en fait. Mon mari a eu un enfant d'un premier mariage. C'est moi qui l'ai élevé, donc j'ai deux enfants, des garçons.
- Ce n'est pas trop dur de concilier le boulot et la maison?
- J'ai la chance d'avoir une belle-mère qui habite près de chez moi. Comme ça, quand les enfants quittent l'école, ils vont chez elle et le soir ils viennent à la maison où il y a soit leur père, soit moi. Et dès que j'ai un petit moment, je m'occupe d'eux.
- Et avec votre mari ça se passe comment, surtout que vous êtes très occupée?
- Disons que j'ai toujours été occupée, c'est pour cela qu'il le prend bien. J'habite à côté du studio. J'essaie de m'organiser en fonction des disponibilités de mon mari c'est tout.
- Vous préparez combien d'émissions par jour?
- Cela dépend de mon humeur. Si je me sens bien, je peux en enregistrer 3 ou 4, sinon 1 ou 2 émissions par jour quand on prend le temps de déconner et de laisser mijoter les choses. L'équipe ne stresse pas parce qu'on a envie de manger, à la fin du tournage. Ce qui est bien, c'est que je n'ai pas de contrainte, vue que la production a son propre studio et son propre matériel. Le tournage est programmé en fonction de la disponibilité des techniciens étant donné que ceux-là ne changent jamais.
- Vous n'avez pas peur qu'un jour les recettes s'épuisent et que vous n'ayez rien à présenter?
- (Rires). Non il y aura toujours des recettes, ne vous inquiétez pas. Si les téléspectateurs veulent toujours de moi, j'en ai encore pour dix ans.
- Et avec 2M, comment ça se passe?
- Très bien. Les directeurs aiment bien l'émission et nous encouragent. D'abord, ils ont bien accepté de faire une émission en arabe dialectal
- Comment recevez-vous la critique?
- Pour le moment, je n'ai eu que des critiques positives. Il est vrai qu'à un certain moment, je répétais beaucoup "Sayidati" (madame). Mais pour moi, je le disais d'abord par respect pour les téléspectatrices et en même temps cela me permettais de les garder avec moi. En revanche, quand on m'a fait la remarque j'ai arrêté. Mais les femmes m'ont appelée pour me demander pourquoi je ne les apostrophais plus. Il y a aussi des personnes qui trouvent que je parle trop dans l'émission. Mais quand on a fait de la radio, on garde ce tic de parler pour qu'il n'y ait pas de blanc. En vérité, je pars du principe qu'il faut tout expliquer parce que tout le monde ne mairies pas tout.
- Et comment réagissez-vous?
- Pour m'améliorer, je visionne beaucoup mes émissions pour pouvoir m'autocritiquer. Après cette question de "sayidati", je fais très attention à mes gestes et moindre petit mouvement en vue de voir ce qui ne va pas. Il ne faut pas prendre les gens pour des ****. Nous devons du respect aux téléspectateurs.