Je suis étonné que personne n'ait encore mentionné le fameux hadith compilé dans les 40 de Nawawi et intitulé, à tort selon moi, "Les dernières œuvres sont déterminantes". Je crois qu'il aurait plutôt fallut l'appeler "Les Oeuvres sont prédéterminées" ou encore, bien plus radicalement, " La liberté n'existe pas".
"Abou Abd er-Rahman, Abd-Allah, ibn Massoud a dit: l'Envoyé de Dieu le Trés véridique, le Trés digne de foi, nous a raconté ce qui suit :
« Certes, chacun de vous, lorsqu`il est créé dans le sein de sa mère est d`abord pendant quarante jours une gouttelette, puis devient du sang coagulé pendant une semblable durée de temps, puis enfin durant un même laps de temps, devient comme une bouchée de chair, là-dessus, l`ange lui est envoyé, qui insuffle l`âme, et il est ordonné à celui-ci d`accomplir quatre commandements, à savoir d`inscrire: les moyens de vivre (du nouvel être), le terme de son existence, ses actions, enfin, son infortune, ou son bonheur futur.
Par Allah, en dehors de Qui il n`est pas d`autre Divinité, certes, chacun de vous aurait beau œuvrer comme l`ont fait ceux destinés au Paradis, en sorte qu`il s`en approcherait à la distance d`une coudée, alors ce qui a été écrit pour lui prévaudrait, et donc il accomplirait (quand même) les actions des damnés, et il entrerait en Enfer.
Et certes, chacun de vous aurait beau œuvrer comme les damnés, au point de s`approcher de l`Enfer à la distance d`une coudée, alors ce qui a été écrit pour lui prévaudrait, en sorte qu`il accomplirait les actions des élus et qu`il entrerait (quand même) au Paradis »."
Beaucoup se focalisent sur la première partie du Hadith, avec l'argument habituel du miracle, et passent totalement à coté de l'essentiel à savoir que, 120 jours après sa conception, l'homme , sur ce qui constitue les éléments essentiels de son existence, ne dispose de plus d'aucun levier. Ces Actes, ses biens, sa fortune et infortune, son terne sont des prérogatives du Créateurs qui l'emporte sur toute possibilité de libre arbitre. Ceux qui disent qu'en Islam le libre arbitre existe, il entre en flagrante contradiction avec l'idée que véhicule ce hadith.
Toute l'argumentation du début de ce hadith a pour but d'illustrer les 2 cas de figures qui se présentent à l’être humain au terme de sa vie mondaine: Il a beau être un homme qui agit comme le font ceux destinés à l'enfer au point qu'il en est à portée, le "livre", celui où est inscrite sa destinée, pourra changer sa trajectoire et le sauver. Et Réciproquement.
Cela me fait penser à un autre hadith qui nous parle de d'une discussion entre Adam et Moïse:
« Moïse argumenta contre Adam, sur eux le salut, et lui dit : "C'est toi qui as provoqué la descente des hommes du Paradis et les as rendus malheureux !" Adam lui a répondu : "0 Moïse ! Toi que Dieu a privilégié en lui révélant Son message et Sa parole, vas-tu me reprocher une chose dont Dieu a décrété que j'allais l'accomplir avant même qu'Il ne me crée ?" »