Le FMI fait son mea culpa sur la gestion du dossier grec
Source : Reuters
06/06/2013 à 08:28 / Mis à jour le 06/06/2013 à 10:11
Les exigences posées par le Fonds monétaire international et ses partenaires en contrepartie de l'aide accordée à Athènes étaient inadaptées, a estimé mercredi le FMI, qui admet également que ses prévisions économiques pour la Grèce étaient trop optimistes, dans sa troisième évaluation du plan d'aide international. /Photo d'archives/REUTERS/Yorgos Karahalis
Les exigences posées par le Fonds monétaire international et ses partenaires en contrepartie de l'aide accordée à Athènes étaient inadaptées, a estimé mercredi le FMI, qui admet également que ses prévisions économiques pour la Grèce étaient trop optimistes, dans sa troisième évaluation du plan d'aide international.
La Commission européenne a rejeté par la suite le mea culpa du FMI en estimant qu'une restructuration de la dette grecque dès 2010, tel que préconisé dans le rapport, aurait été une mauvaise solution.
Les créanciers de la République hellénique étaient partagés entre la crainte d'une propagation de la crise de la dette à d'autres pays et les doutes sur la capacité d'Athènes à supporter durablement le fardeau de sa dette publique, explique le rapport publié par le FMI.
"Pour répondre (à cette préoccupation) il a été décidé d'abaisser de manière exceptionnelle les critères en matière de soutenabilité", indique le rapport.
Lorsque le plan d'aide à la Grèce a été approuvé par le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne, il a été demandé à Athènes de réduire immédiatement son endettement et de mettre en place des réformes structurelles, des exigences qui ont provoqué des "échecs flagrants", ajoute-t-il.
Certes, la Grèce a pu demeurer dans la zone euro et réduire en partie son endettement, mais elle n'est pas parvenue à regagner la confiance des marchés. L'économie grecque s'est enfoncée dans l'une des récessions les plus brutales traversée par un pays en temps de paix, avec un plongeon de 22% de la production entre 2008 et 2012.
Le rapport du FMI souligne que ses prévisions économiques peuvent être critiquées dans la mesure où elles se sont révélées "trop optimistes".
Il explique également qu'il aurait dû forcer beaucoup plus tôt la main des créanciers privés d'Athènes pour qu'ils acceptent une décote, dès qu'il s'est avéré que le niveau de l'endettement de la Grèce était insoutenable.
ALLER PLUS LOIN
"Une restructuration plus précoce de la dette aurait pu alléger le fardeau de l'ajustement de la Grèce et contribuer à éviter une contraction aussi spectaculaire de la production", reconnaît-il.
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