Les chiffres sont provisoires, mais les voici:Entièrement d'accord.
J'aurais même tendance à penser qu'ils seront encore plus prudent que les européens vis-à-vis de l'extrême droite.
Comme je l'avais dit sur un autre sujet consacré à la Tunise : les tunisiens n'ont pas seulement la fierté d'avoir virer un dictateur, ils ont aussi la fierté d'une liberté retrouvée.
En revanche, si tu as une idée des chiffres des votants en fonction des régions : si le parti religieux a obtenu ses 40% de voix grâce aux régions rurales, plus éloignées des révolutions, etc ?
Ou alors si c'est bien réparti de la même manière partout ?
J'ai tendance à imaginer la première hypothèse, mais je n'ai pas l'info pour la confirmer...
La différence avec la libye est évidente : ils sont sortis d'une dictature pour, j'en ai peur, plonger dans une autre.
Il faudra voir la suite : s'ils acceptent des élections surveillées, ils ont encore une échappatoire qui dépendra de la répartition des populations et des tendances des tribus, mais je la crains trop mince que pour avoir une chance d'exister.
Note que la Syrie, je pense qu'elle aura tendance à suivre un exemple tunisien.
Dans ce cas, on aura un effet domino bénéfique vers le Liban qui se renforcera (grâce à l'affaiblissement du hezbollah).
Et à moins d'un développement du sunisme religieux et intégriste en réaction à un pouvoir chiite, mais ce sera assez faible - et comme les répressions sur les civils sont visibles dans tout le pays, on aura pas de régions rurales facilement influençable comme ce fut le cas en Tunisie. Sans compter qu'ils ont l'exemple libanais juste à côté d'eux qui devrait leur servir.
L'egypte, en revanche, je n'ai aucune idée de son évolution.
J'aurais vu une évolution à la tunisienne, mais les problèmes visibles avec les coptes semblent être un facteur tirant les religieux extrémistes vers le haut...
http://www.isie.tn/Fr/
Tu remarqueras que l'engouement pour Ennahda est général et homogène, avec une moyenne de 3 sièges pour 1 (pour les autres partis).
Et Tunis révèle le même rapport de vote, tous arrondissements confondus...Quant à Sidi Bouzid, berceau de la Révolution, on y observe aussi la victoire d'Ennahda en nombre de voix.
Ce large plébiscite me semble le résultat d'un double paramètre: un sursaut certain du sentiment d'"identité" musulmane, étouffé par le régime précédent sous prétexte de lutte contre le fondamentalisme islamique (encouragé par les Occidentaux) mais c'est aussi l'effet de ces élections rapides, de la multitude de partis déclarés et de leur incapacité (compréhensible) à livrer un message clair aux électeurs. Ennahda se distinguait par ses actions de proximité mais surtout par un référentiel visible, facilement identifiable et une organisation relative.