L’ancienne Directrice exécutive d’ONU Femmes et Présidente actuelle de la République du Chili, Michelle Bachelet, a publié une longue tribune sur l’égalité des sexes.
Alors qu’elle a prêté serment pour un second mandat à la présidence du Chili en mars dernier, et qu’elle mène à un rythme effréné des réformes dans son pays, Michelle Bachelet reconnaît que des progrès ont été accomplis en matière d’égalité des sexes et d’équité mais que de nombreux défis demeurent.
Défenseuse des droits de la femme, la Présidente du Chili rappelle qu’en 2015 aura lieu la commémoration des 20 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, programme de référence sur l’équité dans de nombreux pays.
« De profondes inégalités continuent de se manifester au niveau de la participation des femmes dans les instances de prise de décisions [… ] En janvier 2014, seules neuf femmes occupaient le poste de chef de l’État et quinze femmes celui de chef du gouvernement. De même, 21,8% seulement des parlementaires nationaux sont des femmes, 38 États au niveau mondial comptant moins de 10% de femmes représentant les parlementaires» déclare-t-elle. Ces inégalités sont plus fortes au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie.
Des femmes ministres trop souvent nommées sur des secteurs sociaux
Pour autant certains ministres des gouvernements sont des femmes, notamment en France où la parité est respectée. Mais beaucoup d’entre elles sont nommées à des portefeuilles liés à des secteurs sociaux (l’éducation, la famille, la jeunesse) ce qui pour Michelle Bachelet « montre que des schémas stéréotypés sont reproduits en ce qui concerne le rôle des femmes dans la société ». Les femmes représentant 51% de la population mondiale, leur sous-représentation en politique demeure forte.
À travail égal, une femme touche 10% à 30% de moins qu’un homme
Enfin Michelle Bachelet appelle la population mondiale à s’interroger sur l’inclusion des femmes dans la sphère économique et financière :
« Partout dans le monde, les femmes gagnent en moyenne, à travail égal, entre 10% et 30% de moins que les hommes, ce qui reflète une appréciation injuste de la contribution des femmes à l’économie. Pour résoudre ce problème, nous avons besoin de politiques intersectorielles qui impliquent l’engagement de l’État, mais aussi celui de la société civile et du secteur privé » argumente-t-elle avant de conclure « ce n’est que lorsque cette équité sera un fait et non un désir que nous aurons pleinement accompli la mission de ce Programme d’action ».