Salam,
J'aurai aimé que ce sujet soit dans la section islam car il y a beaucoup de versets ainsi que des paroles du prophète qui traitent ce sujet.
Mais je te propose ce verset, Dieu le tout puissant a dit:
"Nulle bête marchant sur terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui ne soit comme vous en communauté. Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre. Puis, c’est vers leur Seigneur qu’ils seront ramenés"
Le Coran nous indique que les animaux sont des communautés comme nous qui pensent, qui parlent qui glorifient aussi notre seigneur, Dieu a dit :
"Ne vois-tu pas que Dieu est glorifié par tous ceux qui se trouvent dans les cieux et sur la terre, de même que par les oiseaux déployant leurs ailes? Chacun d’eux sait L’adorer et Le glorifier. Et Dieu sait parfaitement ce qu’ils font"
Mais l'homme croit toujours qu'il est le seul être vivant doté d'intelligence
C'était mon intention première puis je me suis ravisé.
D'une part pour une raison de visibilité, tout le monde ne parcourant pas la section Islam du forum, et d'autre part parce que même si la question de notre rapport aux animaux (et par conséquent, du respect de leurs écosystèmes) est aussi et peut-être éminemment spirituelle (ce que je crois) ses enjeux ne se réduisent pas à leur dimension transcendantale, ils sont en même temps éthiques, politiques et économiques.
Trans ou supra-civilisationnels, leur mise en débat ne peut être strictement théologique. Cependant la théologie peut et doit nourrir une libre réflexion autour des relations entre espèces humaines et non humaines. Que l'on soit musulman ou chrétien, agnostique ou athée, hindouiste ou bouddhiste avec toutes les sensibilités culturelles et psychologiques que cela sous-tend, la responsabilité horizontale (populaire et pratique) de chacun est engagée par cette problématique, qui étant donné l'impact grandissant de l'Homme sur son environnement, se pose avec de plus en plus d'acuité.
Il s'agit moins de (re)définir ce qu'est l'intelligence que de s'interroger sur les implications de la découverte scientifique de formes de pensée, de conscience et de capacités d'abstraction chez d'autres espèces que la notre.
D'un point de vue islamique, la compréhension des versets que tu as cités est pour moi décisive: S'ils sont comme nous, le respect dû aux communautés humaines est dû aux communautés animales. Spirituellement il ne saurait souffrir de différence essentielle donc matériellement il ne saurait souffrir de différence de traitement.
C'est une nécessité logique qui pourtant ne fait pas consensus dans l'exégèse traditionnelle des sources scripturaires et qui est en complet déphasage vis-à-vis de notre façon concrète d'appréhender l'animal. Car c'est le statut décrété et objectivé de marchandise qui détermine notre rapport aux animaux: La Pensée (religions et philosophies) légitime et la loi codifie la domination, l'exploitation, le droit de vie ou de mort de l'Homme sur l'ensemble des espèces animales.
Cette approche paraît difficilement conciliable avec l'ontologie islamique (dignité et unité de la Création) or c'est elle qui s'impose jusque dans notre quotidien via la production-consommation (nourriture, vêtements, médecine, cosmétique, loisirs etc) sans que nous cherchions à remettre en cause ses sources systémiques.
La sourate Al-Anam fait écho à ces mots de l'éthicien Tom Regan (North Carolina State University):
[Les animaux] " portent au monde le mystère d’une présence psychologique unifiée. Comme nous, ils possèdent différentes capacités sensorielles, cognitives, conatives et volitives. Ils voient et entendent, croient et désirent, se rappellent et anticipent, dressent des plans et ont des intentions. De plus ce qui leur arrive leur importe (…). Pris collectivement, ces états psychologiques et ces dispositions, et bien d’autres encore, nous aident à définir la vie mentale et le bien-être corrélatif de ces sujets-d’une-vie (selon ma terminologie) que nous connaissons mieux sous le nom de ratons laveurs et lapins, castors et bisons, écureuils et chimpanzés, vous et moi. "