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Jelis salut ))
Je n'ai pas prétendu k les recherches étaient initiées dans l'optique de faire évoluer les moeurs mais que les résultats sont instrumentalisés pour défendre une idéologie à laquelle je n'adhère pas.
Pour moi l'homme est un animal et pas l'inverse, et basta cosi.
Sans quoi on peut aller très loin, et se demander en vertu de quoi la vie d'un végétal vaut-elle plus que celle d'un animal ?
Je ne vois pas pourquoi on peut abattre une forêt et épargner un chien, manger un épi de maïs et laisser la vie sauve à une fourmi, épargner la vache et boire son lait...nous avons été longtemps herbivores, so what ?... La science témoigne que l'espérance de vie ne cesse d'augmenter et ce en dépit de notre nouveau régime alimentaire. Je suis pas un défenseur de l'agro-alimentaire mais me positionne dans le juste milieu, sans adopter un comportement excessif.
Salut
Je respecte ton point de vue mais, si "idéologie" il y a (j'imagine que tu fais référence au mouvement pro-animal) je ne pense pas qu'il faille la rejeter a priori sans analyser les idées qu'elle défend. Car le mouvement est divers et ne peut se réduire à l'un de ses courants de pensée, et encore moins à ses caricatures du type "Fondation Brigitte Bardot" ou "30 millions d'amis". Non seulement il transcende les cultures, les confessions et les époques, mais est presque systématiquement corrélé à une éthique de la nature. C'est à mon avis ce qui est intéressant.
Selon les versets précédemment cités et l'Esprit coranique, c'est l'ensemble de la Création qui doit effectivement être respectée et louée pour sa matrice transcendantale. Mais que signifie concrètement ce respect? Le Coran enseigne que c'est le même que celui que nous devons à toute communauté de vie. Le traitement réservé aux animaux dans nos sociétés contemporaines est-il conforme à cet enseignement? Le traitement réservé aux écosystèmes, quels qu'ils soient, est-il conforme à cet enseignement?
Nos standards de production et de consommation se résument à l'asservissement et la destruction de la nature. Où notre spiritualité nous permet-elle cet appétit orgiaque? De détourner le regard des réalités de la condition animale? Par quelle justification religieuse abandonnons-nous à certains la défense de la nature, soit la Création de Dieu?
La juste mesure est assurément une vertu islamique. Mais sommes-nous dans la proportion et la mesure quand la masse de souffrances et de violences produite par le système économique dans lequel nous vivons ne cesse de croître?
A mon sens, nature et monde animal forment un tout, ce qui vaut pour l'animal vaut pour toute forme de vie. Ce qui devrait aiguiller notre praxis est la limitation maximale de notre impact sur ce monde, Création de Dieu, région du Cosmos, espace vital circonscrit, fini que nous avons reçu en legs et sommes appelés à transmettre aux générations suivantes. Se nourrir et se vêtir sont des nécessités liés à notre condition spirituelle et matérielle mais, par notre libre-arbitre (lui-même divin en Islam), nous avons la latitude d'organiser et d'utiliser notre environnement et tout ce qu'il inclut de différentes manières. L'Islam guide le musulman, il ne livre pas clé en main les options que les peuples doivent inventer et réinventer en fonction des défis qui se présentent à eux.
Il s'agit moins de privilégier l'animal que de renouer avec la recherche de cet équilibre perdu entre activité humaine et nature. Celui-là même que l'Islam, comme de nombreuses spiritualités, consacre.
Je cite ci-dessous l'avis de l'imam Al-Hafiz B.A. Masri (mosquée Shah Jehan, Wokin, UK) qui résume, à mon sens, assez bien l'Esprit coranique sur la question animale:
"Lorsque les animaux ont été soumis pendant l'élevage, le transport, l'abattage ou dans leur bien-être général à des cruautés, leur viande doit être considérée comme impure à la consommation et haram. La viande d'animaux tués par des méthodes cruelles (Al-Muthiah) sont à considérer comme Aas (cadavre). Et même lorsque des animaux sont abattus selon les méthodes d'abattage les plus strictes, lorsqu'ils ont été exposés à n'importe quelle forme de cruauté, leur viande est néanmoins une nourriture interdite (haram)."
C'est là une appréhension sérieuse, sur les plans intellectuel et spirituel, de ce qui est admissible et inadmissible selon la morale islamique. Or nous consommons quotidiennement des animaux élevés, abattus et commercialisés dans des conditions indignes. Nous profitions également d'une médecine, via notre consommation médicamenteuse, essentiellement fondée sur l'expérimentation animale c'est-à-dire la torture d'êtres sensibles (au sens neural) en dépit de son utilité scientifique. De nombreux musulmans ne se posent pas la question de la moralité de loisirs tels que la visite de parcs zoologiques ou cirques tout simplement parce qu'ils ignorent la masse de souffrances inutiles que génèrent ces distractions.
Nous vivons en pleine contradiction avec des valeurs essentielles, non seulement à notre foi, mais aussi à la cohérence des communautés de vie sur la planète. Plus curieux encore, nous ne cherchons pas à renverser ce paradigme, pas même (ou si peu) à l'attaquer intellectuellement et politiquement.
Il me semble que l'excès n'est pas dans la remise en cause de ce paradigme, ce qui est excessif c'est le statu quo qu'il impose aux communautés de la Terre, humaines et non humaines.