3) Ceux qui voient l’interdiction pour la femme en état de menstrues ou de lochies de réciter (par cœur) le Qur'ân.
Parmi eux certains ont été d’avis que cela était détestable, comme ‘Umar, ‘Alî, Al-Hasan Al-Basrî, Qatâdah… et d’autres ont vu que cela était interdit comme Az-Zuhrî, ‘Atâ, Ibn Hajar, Mâlik dans un de ses avis, As-Shâfi’î dans son dernier avis, Ahmad…Là encore, certains ont permis la lecture de certains versets pour se protéger, ou encore Al-Basmallah, si cela n’est pas fait avec l’intention de la récitation. (Al-Fath, 1/408)
Les savants ont tiré cet avis à la fois de la Sunna et de l’analogie.
Pour ce qui est de la Sunna : le hadith déjà cité d’Ibn ‘Umar qui rapporte que le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) a dit : « L’homme en état de grande impureté et la femme en état de menstrues ne doivent rien réciter du Qur'ân. » Si ce hadith montre clairement l’interdiction, nous avons rappelé plus haut que les savants considèrent ce hadith comme étant faible.
Un hadith similaire est rapporté par Ad-Dâraqutnî, d’après Jâbir : « La femme en état de menstrues et de lochies ne doit rien lire du Qur'ân. » Mais ce hadith est également faible (At-Talkhîs Al-Habîr, 1/138)
Le hadith rapporté par Al-Bukhârî d’après ‘Aishah qui dit : « Le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) s’appuyait sur mon giron alors que j’étais en état de menstrues, et il récitait le Qur'ân. » Ibn Daqîq Al-‘Id a dit : « Cela montre que la femme en état de menstrues ne lit pas leQur'ân, car si cela était permis ‘Aishah ne se serait pas imaginé que le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) ne pouvait le faire appuyé sur son giron. » (Al-Fath, 1/402) Nul doute que cette déduction est très forte, mais d’autres raisons ont pu pousser ‘Aishah à penser cela, comme le fait de se mélanger ou de toucher la femme en état de menstrues, et même si on concède la véracité de cette déduction, cela peut être l’avis spécifique de ‘Aishah.