Par Nabila Amara....Maître assistante à la faculté de droit (université de Tizi Ouzou)
Le comportement lamentable à l’égard des femmes semble trouver dans les sociétés musulmanes une justification et non des moindres : le religieux. Une allégation aussi grave mérite pourtant une halte. Seule une recherche académique nous éclairera. Alors de quoi il s’agit ? Il existe en effet un texte du Coran qui dit : «Frappez-les»(1). Mais attention, chaque texte a son contexte.
Ainsi, selon les foukaha, nous sommes dans la perspective d’un conflit et d’un divorce. Et surtout que le problème puise ses sources du comportement négatif de l’épouse, plus exactement d’une «insurrection non motivée» que le texte coranique appelle «nouchouz» tiré du verbe «nachaza», qui signifie «dévier».
Il ne s’agit donc pas d’un mari capricieux qui fait la pluie et le beau temps, mais d’une épouse qui est dans son tort. Alors appelant, d’une part, cette épouse à cesser de nuire et dissuadant, d’autre part, l’époux d’entreprendre le divorce, le Coran prévoit, au contraire, le dialogue et la compréhension. Il dit : «Conseillez-les» (maw’idha).
La terminologie n’est pas fortuite : les doctes insistent sur le ton affectueux du «conseil» et du dialogue, écartant la violence verbale de l’«admonition». Et si le dialogue ne porte pas ses fruits, ledit texte suggère de «ne pas partager sa couche». Cette attitude n’a pour but que de faire comprendre à l’épouse qu’elle est dans son tort.
Ceci dit, les foukaha insistent sur le fait que l’éloignement se fait à l’abri des regards des enfants et des étrangers, car il n’est pas question d’humilier la femme, et surtout qu’il ne doit pas dépasser quatre mois (La Génisse, v.226). Passé ce délai, cette attitude attentatoire aux droits de la femme constituera l’infraction dite «ilâ’e» générant le droit de l’épouse à obtenir le divorce aux torts du mari. La loi n° 84/11 du 09/07/1984, portant code de la famille, modifiée et complétée, y fait référence à travers l’article 53(2).
Mais si cela n’arrange pas les choses non plus, alors «frappez-les». Le temps semble s’arrêter ici. Un séisme moral ! Mais que veut dire «frappez-les» ? Le maître incontestable de l’exégèse, Ibn Abbas, viendra nous surprendre avec un autre séisme : «C’est avec le siwak !»(3) Or, le «siwak» ou Salvadora Persica(4) est une malheureuse brindille beaucoup moins haute qu’un crayon servant à se nettoyer les dents et fortifier la gencive.
Le comportement lamentable à l’égard des femmes semble trouver dans les sociétés musulmanes une justification et non des moindres : le religieux. Une allégation aussi grave mérite pourtant une halte. Seule une recherche académique nous éclairera. Alors de quoi il s’agit ? Il existe en effet un texte du Coran qui dit : «Frappez-les»(1). Mais attention, chaque texte a son contexte.
Ainsi, selon les foukaha, nous sommes dans la perspective d’un conflit et d’un divorce. Et surtout que le problème puise ses sources du comportement négatif de l’épouse, plus exactement d’une «insurrection non motivée» que le texte coranique appelle «nouchouz» tiré du verbe «nachaza», qui signifie «dévier».
Il ne s’agit donc pas d’un mari capricieux qui fait la pluie et le beau temps, mais d’une épouse qui est dans son tort. Alors appelant, d’une part, cette épouse à cesser de nuire et dissuadant, d’autre part, l’époux d’entreprendre le divorce, le Coran prévoit, au contraire, le dialogue et la compréhension. Il dit : «Conseillez-les» (maw’idha).
La terminologie n’est pas fortuite : les doctes insistent sur le ton affectueux du «conseil» et du dialogue, écartant la violence verbale de l’«admonition». Et si le dialogue ne porte pas ses fruits, ledit texte suggère de «ne pas partager sa couche». Cette attitude n’a pour but que de faire comprendre à l’épouse qu’elle est dans son tort.
Ceci dit, les foukaha insistent sur le fait que l’éloignement se fait à l’abri des regards des enfants et des étrangers, car il n’est pas question d’humilier la femme, et surtout qu’il ne doit pas dépasser quatre mois (La Génisse, v.226). Passé ce délai, cette attitude attentatoire aux droits de la femme constituera l’infraction dite «ilâ’e» générant le droit de l’épouse à obtenir le divorce aux torts du mari. La loi n° 84/11 du 09/07/1984, portant code de la famille, modifiée et complétée, y fait référence à travers l’article 53(2).
Mais si cela n’arrange pas les choses non plus, alors «frappez-les». Le temps semble s’arrêter ici. Un séisme moral ! Mais que veut dire «frappez-les» ? Le maître incontestable de l’exégèse, Ibn Abbas, viendra nous surprendre avec un autre séisme : «C’est avec le siwak !»(3) Or, le «siwak» ou Salvadora Persica(4) est une malheureuse brindille beaucoup moins haute qu’un crayon servant à se nettoyer les dents et fortifier la gencive.