Bonsoir.
Je reconnais que l'apparence peut donner cette image de l'Islam naissant comme étant un Islam de conquètes, par rapport au christianisme qui n'a pas connu d'effusion de sang - hormis les persécutions des chrétiens - durant les 3 premiers siècles de son histoire.
Bonjour
Excuse moi, mais ce n'est pas "l'apparence que peut donner" mais la réalité du "terrain" si j'ose dire.
Juste une seule et unique référence scripturale :
D'après Burayda (qu'Allah soit satisfait de lui),
l'Envoyé d'Allah (pbAsl) fit dix-neuf batailles et prit part au combat dans huit d'entre elles.
Numéro du Hadith dans le Sahîh de Muslim [Arabe uniquement]: 3384
Donc c'est bien dès le départ, pour les raisons que ce soit, que l'Islam est répandu par des batailles -scaramouches plus ou moins importantes a la mesure en effet du territoire et des forces en présence- et par son prophète lui même.
Néanmoins, je pense que comparaison n'est pas raison. Si on analyse les conditions dans lesquelles chacune des deux religions naissantes a trouvé à se fonder et se propager, on observe qu'elles sont radicalement différentes. Ceci n'amenant du reste pas un jugement de valeur sur une religion "meilleure " qu'une autre, chaque religion étant belle et devant se respecter.
Il n'est pas question dans mon propos de dire "celle ci est meilleure" mais de mettre en avant la réalité : les faits historiques que certains sur ce forum ont le culot de mettre en question sous des arguments partisans.
Oui, toutes les religions "peuvent être belles" je n'en disconviens pas, c'est les hommes qui les enlaidissent.
Le christianisme, d'une part, est né au sein d'un empire multi-séculaire, organisé, doté de codes juridiques, d'organismes centraux de décision et de commandements. Il s'est répandu, comme tu le dis, au sein de cet empire par la prédication sans disposer d'un pouvoir militaire ni de coercition. La religion était donc totalement séparée de l'exercice du pouvoir politique - et donc militaire - et ne pouvait, par la force des choses, pas faire usage d'un pouvoir dont elle ne disposait pas.
La question n'est pas de savoir si "elle pouvait" s'imposer par les armes ou pas, je pense que là tu éludes le fait que les commandements de Jésus Christ, et enseignements, que l'on trouve dans le NT et à contrario du Coran, n'expriment pas UNE seule fois la notion de conquête armée... ni de défense même.
Et dès le départ si j'ose dire les deux pouvoirs étaient séparés de par la phrase célébre "rendons a César ce qui est à César..." Jamais les chrétiens en effet comme tu dis bien pendant trois siècles... ce qui n'est pas rien tout de même, n'ont cherché le "pouvoir" politique d'un pays où ils ont prêché.
Sitôt que le christianisme a été érigé en religion d'empire sous Constantin au 4ème siècle, il a pu bénéficier de ce pouvoir, et à partir de ce moment, l'histoire démontre que l'exercice du pouvoir religieux, associé au pouvoir temporel, a versé dans des faits d'arme à mesure que ce pouvoir grandissait,
Disons que la politique et Constantin ont récupéré la religion... et qu'ensuite bien souvent elle a servi les intêrets des dirigeants de tel ou tel pays, mais la religion chrétienne en soi n'a rien fait elle, ni a ces préceptes de conversions forcées dans ses prémices.
trouvant son point culminant à l'époque des croisades et de l'inquisition.
Sans doute, mais n'oublie pas que cet état de fait correspond a une réponse aux agissements de la religion antagoniste, conquérante et guerrière comme exposé depuis le premier jour et ayant bien avant a chrétienne obligé a des conversions et procédé a des interdictions de pèlerinage a Jérusalem -ou contraintes- et procédé, même si les musulmans s'en défendent, a des Inquisitions là ou l'Islam régnait, selon le type de dirigeants au pouvoir, plus ou moins orthodoxes. (voir du temps de Maimonide les agissements des Almohades et ceux des conquérants islamisés -perses- de l'Inde )
..../.... Dès lors, la propagation de la religion musulmane s'est en effet conduite par le biais de conquètes - chose que personne ne nie - mais je pense qu'il faut la voir plutôt comme une conséquence du lien entre religion et autorité politique survenu plus tôt, que comme une "marque de fabrique" propre à l'Islam.
"personne ne nie" c'est je crois réservé a une certaine catégorie de gens... dont tu fais partie
..../.... tu seras d'accord pour dire avec moi que les deux, dans la volonté de propager leur foi, ne se sont pas épargné la violence dès qu'elles ont eu accès au pouvoir temporel.
Bien entendu, mais ce que je m'efforce de dire et qui est une évidence historique c'est que l'Islam a cette caractéristique dès sa fondation.
La soif d'or était certes une motivation. Il n'en reste pas moins que l'évangélisation des pays d'Amérique du Sud a produit un grand nombre de violences et a éradiqué avec force certaines croyances culturelles pré-existantes.
Je dirais... la motivation principale ! Mais si elle ont éradiqué les sacrifices humains de ces croyances existantes... ce n'est quand même pas rien !
Ce qui me fait réagir aussi c'est que l'on accuse la chrétienneté d'avoir usé de la force sans aucun doute pour cela, alors que une chose tout à fait comparable -enterrement des fillettes vivantes- soit par contre aux yeux des musulmans louable.
Charlemagne a aussi christianisé l'Europe en forcant les pays paiens à se convertir sous la menace, ce qui ne constitue guère non plus une propagation pacifique de la foi.
Oui sans doute Charlemagne a fait bien d'horreurs dans ce chemin, mais sans l'excuser pour autant, il faut aussi savoir que l'évangélisation était pacifique ... et que c'est à partir du moment ou des opposants ont usé de violence contre elle que celle ci s'est décuplée de la part de Charlemagne.
Disons que le but n'était pas de christianiser au départ... ensuite ce fut un moyen d'arrêter les affrontemens par ce biais.
Les répressions menées contre les Vaudois, les Cathares ou les Aligeois XIIIe siècle, pour les ramener sur le "droit chemin" par l'Eglise, sont d'autres exemples de l'usage de la force coercitive pour amener ou "corriger" une foi.
Et oui, ensuite la religion bien souvent a servi d'alibi a plein d'intérêts soit royaux, soit papaux.
Mais comme je disais au début, ce genre de débat de violences comparées ne mène pas à une meilleure connaissance de l'autre, et ne fait que monter les susceptibilités. Je pense que tu seras d'accord avec moi pour dire que quelles qu'aient été les horreurs passées commises au nom de la religion, la foi contemporaine n'est pas entravée par ce passé et ne peut se juger à l'aune de celui-ci. Vivre sa foi, aujourd'hui, ce n'est plus verser dans ces compréhensions archaiques ou déformées de la religion qui ont pu motiver ces actes barbares et guerriers. C'est la vivre avec raison, intelligence et respect de soi-même et des autres.
Bien à toi
Bien entendu que je te suis parfaitement dans cette phrase.
Sauf que les batailles "passées" malgré tout et comme l'homme a une mémoire d'éléphant dans certains cas, jouent aussi pour, si non entraver, alourdir les perceptions de l'autre.
Et que selon les "prédicateurs" de l'un ou l'autre des bords... elles sont bien vivaces.
L'idéal serait en effet cette vie d'harmonie et de liberté de l'autre et ce partout dans le monde, mais ce n'est aujourd'hui qu'un voeu... pieux.