Municipales : crise aiguë chez les insoumis nantais, une cheffe de file sur la sellette
Marina Ferreruela, co-leader de LFI à Nantes, est accusée d’avoir minimisé une affaire de viol et fait l’objet d’une dizaine de signalements internes pour des « intimidations » ou du « harcèlement ». L'insoumise conteste « fermement » les accusations et évoque une « tentative grossière de disqualification politique ».
Nantes est une ville de gauche, et nous voulons qu’elle le soit encore plus. Nous voulons faire mieux que le PS et Johanna Rolland ». C’est avec cette promesse que William Aucant, conseiller régional ex‐apparenté écologiste, et Marina Ferreruela, suppléante du député Andy Kerbrat, ont été désignés en mars dernier chefs de file, en cas de candidature de LFI aux municipales de mars 2026 à Nantes. Via une liste autonome ? Main dans la main avec les Verts ? Dans une alliance encore plus large ? La question, dont la réponse dépend de la stratégie arrêtée à Paris autour de Jean‐Luc Mélenchon, restait en suspens.
« Nous entrerons au conseil municipal en 2026 » projetaient quoi qu’il en soit les deux leaders ces derniers mois. En petit comité, l’un et l’autre caressait même parfois un rêve : « devenir maire de Nantes ». Quoi qu’il en soit, la machine insoumise est alors lancée. Mi‐juin, une « grande enquête populaire » auprès de 1 000 habitants de 10 quartiers
débouche sur un premier
programme électoral, intitulé, « Pour faire mieux ». Le 16 juin, un meeting se tient même aux salons Mauduit devant 350 personnes, en présence de deux stars du parti : la députée Danièle Obono et le député Manuel Bompard, coordinateur national de LFI et premier lieutenant de Jean‐Luc Mélenchon.
allez même Mediapart , tu vois je suis pas sectaire

Et c’est pas vieux , ça date même pas d’il y a un mois .
De militante à victime : quand la culture du viol gangrène la gauche
Ce témoignage dépasse le récit d’une violence sexuelle. Il montre comment une organisation politique de gauche, se disant féministe, reproduit les mécanismes de la culture du viol : doute, silence, protection de l’agresseur. Parler est un acte politique. Pour que les victimes soient crues, et la culture du viol combattue.
En avril 2024, j’ai été violée par un militant d’une organisation politique de gauche en Loire-Atlantique. Depuis longtemps déjà, il exerçait sur moi une emprise. Il me faisait subir des abus émotionnels. Je n’arrivais même pas à mettre des mots sur ce que je vivais. L’emprise, le viol tout ça me paraissait inconcevable. Parce que cette personne, je la croyais incapable de me faire du mal. Pourtant, c’est exactement ce qu’il a fait.
Quand c’est arrivé, j’ai mis un temps fou à comprendre ce qui m’était arrivé. J’ai eu du mal à nommer les choses, à réaliser que j’avais été violée. Et quand la prise de conscience est arrivée, ça a été la chute libre. J’étais en ruine. J’avais littéralement envie de mourir. Et ce que je ne savais pas encore, c’est que ce n’était que le début.
Après cette prise de conscience, j’ai décidé d’en parler à quelqu’un en qui j’avais confiance. Un militant également. Je lui ai raconté ce que j’avais vécu. Il m’a écoutée, et m’a conseillé de me confier à d’autres militantes, des personnes en qui lui avait confiance. Moi, je n’étais pas totalement rassurée, mais je lui faisais confiance à lui. Alors je l’ai écouté.
Je me suis d’abord confiée partiellement à une militante qu’on va appeler Z. Elle m’a « écoutée », m’a remerciée de lui faire confiance, mais sa première proposition a été de me mettre face à mon agresseur pour avoir une discussion. Une discussion avec lui, comme si ça allait m’apaiser, comme si ça allait m’aider à aller mieux .J’ai trouvé cette idée complètement déplacée. C’était violent, en fait. Comme si la solution était dans le dialogue, alors qu’il m’avait détruite.
Mais déjà avant ça, un truc m’avait mis la puce à l’oreille. On discutait avec d’autres militants, et un gars évoque quelqu’un qui a été accusé de violences. Et Z. répond qu’elle fait “attention à ce genre d’accusation”. J’aurais dû me méfier à partir de là. Mais j’étais vulnérable. J’avais ce besoin de reconnaissance, ce besoin de figure maternelle dans le militantisme. J’ai projeté sur elle ce manque affectif. J’ai idéalisé. Grosse erreur.
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