Documentaire a voir et à revoir :
Colonisée au nom de valeurs humanistes et républicaines, l'Algérie symbolisa pendant deux siècles l'utopie coloniale française.
Ce documentaire rythmé et richement documenté retrace les étapes d'une "idée coloniale" qui marque encore le présent.
Sûre de sa mission civilisatrice et désireuse de construire un empire puissant, susceptible de rivaliser avec celui des Anglais, la France entreprend dès 1830 de conquérir l'Algérie.
Les soldats, les ingénieurs puis les colons agriculteurs s'emparent du territoire.
Massacres des opposants, expropriation des indigènes, entreprise de "désislamisation", installation d'industries et constructions de voies de communication : tout est légitimé par une certaine idée du progrès et par la nécessité d'une "Algérie française".
Sous l'égide de l'Agence générale des colonies, créée en 1919, la colonisation est aussi affaire d'image et de propagande.
Malgré les voix discordantes, la politique coloniale s'affiche républicaine et humaniste.
Elle atteint son apogée lors de l'exposition coloniale de 1931. Défendant l'idée d'une hiérarchie entre les "races", les tenants de l'empire vont bientôt devoir affronter les soulèvements de ceux qu'ils ont "éduqués" pendant un peu plus d'un siècle.
L'utopie coloniale.
Les trois couleurs de l'empire retrace les différentes étapes de l'idée coloniale en décortiquant les images de propagande, les récits et les discours de ceux qui ont participé à cette longue entreprise "civilisatrice" (officiers, hommes politiques, saint-simoniens...).
En contrepoint sont présentées des prises de vues non officielles - moins élégantes, car souvent filmées en Super 8, mais plus réalistes -, et des textes sans complaisance pour la politique française (récits de voyage de Maupassant, écrits de Césaire ou de Senghor).
Voulant appréhender une réalité complexe, toujours pas totalement assumée, le documentaire cerne parfaitement le malentendu entre colonisateurs et colonisés, éclairé par le point de vue de sociologues, d'historiens et d'anthropologues.
Avec le recul, les propos et les idées sont choquants - surtout quand Jules Ferry parle de "races inférieures" ou quand on constate que les manuels scolaires de l'époque étaient truffés d'articles racistes.
Oeuvre d'histoire plus que de mémoire, ce film tire avec pertinence les enseignements de la "dérive" de l'humanisme glorieux.
Par là même, il souligne combien l'illusion d'une supériorité de l'Occident et du christianisme sur l'Orient et l'islam peut être dévastatrice.
Un rappel salutaire, alors qu'un passé colonial non soldé et donc mal cicatrisé entretient aujourd'hui des mémoires conflictuelles.
Colonisée au nom de valeurs humanistes et républicaines, l'Algérie symbolisa pendant deux siècles l'utopie coloniale française.
Ce documentaire rythmé et richement documenté retrace les étapes d'une "idée coloniale" qui marque encore le présent.
Sûre de sa mission civilisatrice et désireuse de construire un empire puissant, susceptible de rivaliser avec celui des Anglais, la France entreprend dès 1830 de conquérir l'Algérie.
Les soldats, les ingénieurs puis les colons agriculteurs s'emparent du territoire.
Massacres des opposants, expropriation des indigènes, entreprise de "désislamisation", installation d'industries et constructions de voies de communication : tout est légitimé par une certaine idée du progrès et par la nécessité d'une "Algérie française".
Sous l'égide de l'Agence générale des colonies, créée en 1919, la colonisation est aussi affaire d'image et de propagande.
Malgré les voix discordantes, la politique coloniale s'affiche républicaine et humaniste.
Elle atteint son apogée lors de l'exposition coloniale de 1931. Défendant l'idée d'une hiérarchie entre les "races", les tenants de l'empire vont bientôt devoir affronter les soulèvements de ceux qu'ils ont "éduqués" pendant un peu plus d'un siècle.
L'utopie coloniale.
Les trois couleurs de l'empire retrace les différentes étapes de l'idée coloniale en décortiquant les images de propagande, les récits et les discours de ceux qui ont participé à cette longue entreprise "civilisatrice" (officiers, hommes politiques, saint-simoniens...).
En contrepoint sont présentées des prises de vues non officielles - moins élégantes, car souvent filmées en Super 8, mais plus réalistes -, et des textes sans complaisance pour la politique française (récits de voyage de Maupassant, écrits de Césaire ou de Senghor).
Voulant appréhender une réalité complexe, toujours pas totalement assumée, le documentaire cerne parfaitement le malentendu entre colonisateurs et colonisés, éclairé par le point de vue de sociologues, d'historiens et d'anthropologues.
Avec le recul, les propos et les idées sont choquants - surtout quand Jules Ferry parle de "races inférieures" ou quand on constate que les manuels scolaires de l'époque étaient truffés d'articles racistes.
Oeuvre d'histoire plus que de mémoire, ce film tire avec pertinence les enseignements de la "dérive" de l'humanisme glorieux.
Par là même, il souligne combien l'illusion d'une supériorité de l'Occident et du christianisme sur l'Orient et l'islam peut être dévastatrice.
Un rappel salutaire, alors qu'un passé colonial non soldé et donc mal cicatrisé entretient aujourd'hui des mémoires conflictuelles.