Seule ombre au tableau, «l’état crasseux, voire désastreux, dans lequel baigne le marché de la volaille», proteste-t-on.
En témoigne un décor plus que piteux : des murs noircis d’excréments, des baraques de fortune nageant dans les eaux usées, mélangées aux féculents et autre «cécalim» (nourriture de la volaille) … En bref, le marché de la volaille était ce jour-là submergé sous des tonnes de détritus. La chute des dernières pluies a aggravé les choses, tellement le sol était boueux, glauque et visqueux. Ce qui rendait le mouvement on ne peut plus difficile.
Et ce n’est pas tout… S’agissant d’hygiène, il y a, là encore, un grave problème. «Les services préfectoraux chargés de la propreté du marché viennent ici très rarement», révèle-t-on à l’unisson. Une négligence, pour ne pas parler carrément d’indifférence indigne de la responsabilité que doivent assumer ces services-là.
Autre signe du je-m’en-foutisme : le contrôle de la volaille est quasi-inexistant. Au détriment de la santé des consommateurs, obligés d’acheter de la volaille qui échappe à l’examen des vétérinaires. «Cela fait très longtemps qu’un médecin vétérinaire n’a pas mis les pieds chez nous», fait remarquer un détaillant, désespéré.
Ancienne usine de ciment, le marché de la volaille est transformé actuellement en véritable décharge publique. Les clients, autant que les marchands, doivent faire face non seulement à la saleté du site, mais aussi et d’abord aux odeurs nauséabondes que ce marché dégage. «La saleté, c’est notre grippe aviaire à nous», ironise un vendeur. En effet, le manque de propreté est aujourd’hui la plus grande préoccupation des commerçants et autres clients.
L’affaire de la grippe aviaire aura révélé l’état très peu hygiénique où évolue un secteur important de l’économie nationale.