.J'aimerais connaitre cette "parcimonie" en question lors de ces dix dernières années car je doute que la Libye diffère de tous les pays pétroliers en la matière, à savoir, qu'une exploitation Offshore ou Onshore est rarement exploité par un seul contractant national.
Personne n'a prétendu cela, par contre les pays où un état central est suffisamment fort pour impulser une politique de gestion nationale des réserves en imposant aux contractants étrangers les bases d'un partage respectueux de leur souverainté ne sont pas légion sur le continent.
Nonobstant la fin de la décade passée, la NOC a conditionné les accords d'exploitation et d'acheminement pétroliers à la participation majoritaire de l'Etat dans l'octroi des concessions soit un minimum de 49% sur une période de plus de trente ans. Que l'Eni, Total, Repsol YPF, StatoilHydro, Occidental, OMV, ConocoPhillips, Hess, Marathon, Shell, BP ou ExxonMobil aient passé des contrats n'est pas la question puisqu'on retrouve les mêmes acteurs sur le marché international. Ce sont les termes de ceux-ci qui sont un facteur de conflictualité.
Les derniers accords prévoyants une plus grande part réservée aux groupes étrangers en matière de raffinage mais surtout une extension des périodes de licence d'exploitation avaient essentiellement une visée stratégique, celle de relancer l'investissement dans les techniques d'extraction, impacté par les sanctions cumulatives américaines maintenues en dépit de la fin de l'embargo onusien en 1999. Il s'agissait de maintenir un niveau de production suffisant au regard de l'explosion de la demande internationale. L'abandon médiatisé des projets de réarmement relevait de la même approche.
Sans entrer dans un débat abiotique/fossile l'intérêt du pétrole libyen est sa qualité (faible teneur en dioxyde de soufre), son faible coût de production (en surface), la proximité des champs avec l'Europe, et surtout la quantité des réserves estimées. Et c'est bien sur celle-ci que les entreprises privées louchent depuis des années: la NOC ne signe que les contrats de prospection qu'elle juge nationalement profitable sur le middle-terme. Règle du jeu à laquelle les sociétés transnationales ont peu l'habitude de se soumettre, et qui devient un vrai fardeau en temps de crise.
Rappelons qu'il s'agit des plus grands gisements pétrolifères d'Afrique et que les mêmes remarques peuvent être tenues sur les réserves de gaz naturel dont la moitié de la production (organisée sur le même schéma national) était jusqu'ici consacrée aux libyens et pour l'immense majorité des champs, volontairement inexplorés faute de compromis équitable à l'international.