A. Introduction :
La découverte des manuscrits coraniques à Sana'a a montré que la rédaction du Coran remontait finalement à l'époque des premiers Califes musulmans, contemporains et intimes de Muhammad. L'hypothèse de la rédaction progressive du Coran en deux siècle a donc été abandonnée, en faveur d'une rédaction contemporaine de Muhammad.
La découverte de manuscrits arabes remontant aux IeS et IIeS hégirien dans des sites comme à Fustat, Sana'a ou le Caire ont montré qu'à la suite de la réforme de l'écriture conduisant à l'illisibilité des manuscrits sans signe diacritique, les vieux écrits ont été systématiquement détruits, brûlés, enterrés ou mis en morceaux et rangés dans des cachètes pour éviter de souiller ou piétiner des versets contenant les noms de Dieu ou du Prophète. Des manuscrits juridiques du IIIeS prescrivent en effet de détruire les manuscrits religieux devenus indéchiffrables.
La découverte dans des sites comme au Caire, à Fustat ou à Sana'a de manuscrits arabes remontant aux premiers siècles hégirien a infirmé la thèse de la rédaction du Coran au IIIeS à l'époque des Omeyyades.
L'analyse des 926 Corans découverts à Sana'a, dont 56 remontent au IeS hégirien a révélé que la structure consanantique du Coran actuel est resté stable depuis les plus anciens manuscrits, hormis quelques divergences mineures perdues parmi les quelque 30.000 fragments de Coran, imputables à des erreurs de scribes ou des variantes secondaires, ayant manifestement échappés à la destruction des variantes marginales sous Uthman ibn Affan.
Pour ce qui est de la stabilité de la version voyellisée au fil du temps, en revanche il est plus délicat de s'avancer dessus. La prose redondante sur certains passages obscurs réfractaires, résistant à l'exégèse traditionelle et suscitant de profondes divergences, semble témoigner de l'éloignement ponctuel de certains passages de la conception primitive, sans doute imputables à la dérive sémantique et l'évolution de la langue arabe entre l'époque de la rédaction du Coran et les premiers commentaires dans leurs versions encore disponibles.
Les critères de sélections des types de récitation canoniques des versets sur base : 1. de la fiabilité de la chaine des savants l'ayant mémorisé oralement de maîtres en disciples jusqu'à la réforme de l'écriture, 2. la conformité au squelette consanantique du codex d'Uthman ibn Affan 3. ainsi que la langue dite de Qoraïche, ne suffisent pas à supprimer la difficulté pratique à conforter l'arabe du IIIeS avec l'arabe coranique du temps de Muhammad. En effet, il parait évident, que la langue arabe du temps du Prophète consistait en une famille linguistique hétéroclite voire éclatée, sans structure grammaticale formelle et dont la seule règle était l'usage. L'arabe coranique est dépositaire quant à lui de nombreux termes d'origine syriaque, hébreux et autres. L'arabe coranique consistait semble-t-il en un arabe liturgique enrichi non seulement de termes syriaques, hébreux et autres, mais usait également de règles de grammaire héritées ou voisines de ces langues soeurs. La tradition rapporte de même à maintes reprises la difficulté des compagnons du Prophète à comprendre la signification de certains termes emrpuntés à d'autres idiomes ou dialectes relevant d'un autre degré de raffinement terminologique. Ce qui n'est pas sans inquiéter au sujet du critère de conformité de l'arabe coranique à l'idiome de Qoraïche dans la canonisation des récitations, ce qui a pu pour le moins induire à l'éloignement de la compréhension du sens visé par certains versets.
Cependant, une découverte majeure de Michel Cuypers a montré que le Coran tel qu'il est finalement actuellement connu et qui parait parfois décousu, voir assemblé un peu de façon pêle mèle, est tout au contraire solidement ficelé. En effet, la lecture du Coran sur base de la rhétorique sémitique proposée par Cuypers, a révélé que non seulement les 114 sourates du Coran étaient organisées suivant de profondes symétries thématiques intrinsèques, mais que l'ordre des sourates même respectait en fait de multiples symétries sémantiques et thématiques à plusieurs niveaux. Or, cela signifie concrètement que le Coran tel que nous en disposons est finalement très fidèle à la version originelle, du moins dans son ensemble. Ce qui ne suffit néanmoins pas à affirmer qu'il soit complètement identique à l'original, du moins pour les passages obscurs mentionnés plus haut. Cette relecture du Coran suivant la rhétorique sémitique a démontré de façon scientifique et réfutable que le Coran est finalement très fidèle à la version originelle y compris dans sa version finalisée et voyelleisée : d'autant que les exégètes et savants du monde musulman ignoraient complètement cette structure oubliée du Coran. Et que la voyellisation forcée des sourates à partir du codex consonantique d'Uthman aurait été également irréalisable sur la seule base du squelette consanantique démuni de signes diacritiques.
Un example de structure thématique, la sourate l'Ouverture :
– 1 Au nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux.
= 2 Louange à Dieu, Seigneur des mondes,
– 3 le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux.
= 4 Maître/Roi du Jour du Jugement [iD-DĪN]
------------------------------------
+ 5 Toi nous adorons
+ et Toi nous sollicitons. (-īn)
------------------------------------
– 6 GUIDE-nous dans la voie droite,
– 7 la voie de ceux que tu as gratifiés (‘alayhim),
= non (ghayr) [de ceux qui] ont encouru ta colère (‘alayhim),
= ni (wa lā) des ÉGARÉS [a D-DāllĪN].
B. Analyse Historico Critique des Personnages Coraniques :
Analysons à présent la question de l'approche du Coran suivant l'archéologie et la critique historique. Nous allons revenir à plusieurs points soulevés dans l'étude critique du Coran. Dans notre présentation de la thèse minimaliste au sujet de l'historicité d'Abraham, nous avons souligné l'existence d'archaïsmes dans le Coran au sujet des patriarches bibliques et de récits fondamentaux, et soutenu que la version massorétique de la Bible possédait des retouches et une influence érudite hellénistique et babylobnienne postérieure à la fuite de clans Lévites dans la péninsule arabique. En sorte que les Cohanim de Yathrib possédaient une version de la Thora antérieure à l'exil en Babylonie.
Par conséquent, malgré que le Coran ait été rédigé plusieurs siècles après les plus anciens manuscrits bibliques, il est dépositaire d'archaïsmes fondamentaux s'expliquant par des midrachim originaux des Cohanim de Yathrib contemporains de Muhammad, nommés isrâiliyyât dans la littérature islamique [1]. Nous avons déjà traité de la question du décryptage de ces archaïsmes au regard de l'archéologie dans notre étude critique du Coran et en exposant notre thèse minimaliste sur l'historicité d'Abraham. Dans cette partie, nous allons exposer une partie de ces archaïsmes coraniques, qui divergent de la version standard de la Bible post-massorétique.
B-1. La version du récit d'Adam :
Le Coran présente deux versions enchevêtrées sur la création d'Adam. L'une décrit la création du couple fondateur à partir de liquide reproducteur (21:30)-(75:36-38)-(76:2)-etc., tandis que l'autre version décrit une création à partir d'argile comme de la poterie (15:26). Les deux versions semblant se recouper dans trois passages qui semblent suggérer une chute sur Terre par une réincarnation via son néphesh (39:6)-(23:12-16). Le Coran a donc deux versions distinctes collusionant au sujet d'une réincarnation d'Adam lors de sa chute sur Terre, comme cela se retrouve dans la littérature juive gnostique et kabalistique. [2]
« Dans Shaar HaGilgulim, il est expliqué qu'Adam avait une âme universelle, neshamah klalit, qui incluait tous les aspects de la création ; chaque ange individuel, chaque animal, etc, donna une partie de son essence à Adam, de sorte qu'en tant que miniature de la création, il soit connecté à son entièreté, et soit l'élever, soit la rabaisser. Son âme incluait également toutes les âmes de l'humanité dans une unité supérieure. C'est la raison pour laquelle une action de sa part pouvait avoir un puissant effet. Après qu'il ait mangé de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, son âme se fragmenta en milliers de milliers d'étincelles qui devinrent incarnées dans chaque être humain qui fut jamais né et vivant. La tâche principale de ces étincelles d'âmes est d'accomplir le tikkun qu'Adam devait accomplirseul. » (source Kabbale en ligne v4, Gabri-el, le 10 février 2007)
La découverte des manuscrits coraniques à Sana'a a montré que la rédaction du Coran remontait finalement à l'époque des premiers Califes musulmans, contemporains et intimes de Muhammad. L'hypothèse de la rédaction progressive du Coran en deux siècle a donc été abandonnée, en faveur d'une rédaction contemporaine de Muhammad.
La découverte de manuscrits arabes remontant aux IeS et IIeS hégirien dans des sites comme à Fustat, Sana'a ou le Caire ont montré qu'à la suite de la réforme de l'écriture conduisant à l'illisibilité des manuscrits sans signe diacritique, les vieux écrits ont été systématiquement détruits, brûlés, enterrés ou mis en morceaux et rangés dans des cachètes pour éviter de souiller ou piétiner des versets contenant les noms de Dieu ou du Prophète. Des manuscrits juridiques du IIIeS prescrivent en effet de détruire les manuscrits religieux devenus indéchiffrables.

La découverte dans des sites comme au Caire, à Fustat ou à Sana'a de manuscrits arabes remontant aux premiers siècles hégirien a infirmé la thèse de la rédaction du Coran au IIIeS à l'époque des Omeyyades.
L'analyse des 926 Corans découverts à Sana'a, dont 56 remontent au IeS hégirien a révélé que la structure consanantique du Coran actuel est resté stable depuis les plus anciens manuscrits, hormis quelques divergences mineures perdues parmi les quelque 30.000 fragments de Coran, imputables à des erreurs de scribes ou des variantes secondaires, ayant manifestement échappés à la destruction des variantes marginales sous Uthman ibn Affan.
Pour ce qui est de la stabilité de la version voyellisée au fil du temps, en revanche il est plus délicat de s'avancer dessus. La prose redondante sur certains passages obscurs réfractaires, résistant à l'exégèse traditionelle et suscitant de profondes divergences, semble témoigner de l'éloignement ponctuel de certains passages de la conception primitive, sans doute imputables à la dérive sémantique et l'évolution de la langue arabe entre l'époque de la rédaction du Coran et les premiers commentaires dans leurs versions encore disponibles.
Les critères de sélections des types de récitation canoniques des versets sur base : 1. de la fiabilité de la chaine des savants l'ayant mémorisé oralement de maîtres en disciples jusqu'à la réforme de l'écriture, 2. la conformité au squelette consanantique du codex d'Uthman ibn Affan 3. ainsi que la langue dite de Qoraïche, ne suffisent pas à supprimer la difficulté pratique à conforter l'arabe du IIIeS avec l'arabe coranique du temps de Muhammad. En effet, il parait évident, que la langue arabe du temps du Prophète consistait en une famille linguistique hétéroclite voire éclatée, sans structure grammaticale formelle et dont la seule règle était l'usage. L'arabe coranique est dépositaire quant à lui de nombreux termes d'origine syriaque, hébreux et autres. L'arabe coranique consistait semble-t-il en un arabe liturgique enrichi non seulement de termes syriaques, hébreux et autres, mais usait également de règles de grammaire héritées ou voisines de ces langues soeurs. La tradition rapporte de même à maintes reprises la difficulté des compagnons du Prophète à comprendre la signification de certains termes emrpuntés à d'autres idiomes ou dialectes relevant d'un autre degré de raffinement terminologique. Ce qui n'est pas sans inquiéter au sujet du critère de conformité de l'arabe coranique à l'idiome de Qoraïche dans la canonisation des récitations, ce qui a pu pour le moins induire à l'éloignement de la compréhension du sens visé par certains versets.
Cependant, une découverte majeure de Michel Cuypers a montré que le Coran tel qu'il est finalement actuellement connu et qui parait parfois décousu, voir assemblé un peu de façon pêle mèle, est tout au contraire solidement ficelé. En effet, la lecture du Coran sur base de la rhétorique sémitique proposée par Cuypers, a révélé que non seulement les 114 sourates du Coran étaient organisées suivant de profondes symétries thématiques intrinsèques, mais que l'ordre des sourates même respectait en fait de multiples symétries sémantiques et thématiques à plusieurs niveaux. Or, cela signifie concrètement que le Coran tel que nous en disposons est finalement très fidèle à la version originelle, du moins dans son ensemble. Ce qui ne suffit néanmoins pas à affirmer qu'il soit complètement identique à l'original, du moins pour les passages obscurs mentionnés plus haut. Cette relecture du Coran suivant la rhétorique sémitique a démontré de façon scientifique et réfutable que le Coran est finalement très fidèle à la version originelle y compris dans sa version finalisée et voyelleisée : d'autant que les exégètes et savants du monde musulman ignoraient complètement cette structure oubliée du Coran. Et que la voyellisation forcée des sourates à partir du codex consonantique d'Uthman aurait été également irréalisable sur la seule base du squelette consanantique démuni de signes diacritiques.
Un example de structure thématique, la sourate l'Ouverture :
– 1 Au nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux.
= 2 Louange à Dieu, Seigneur des mondes,
– 3 le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux.
= 4 Maître/Roi du Jour du Jugement [iD-DĪN]
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+ 5 Toi nous adorons
+ et Toi nous sollicitons. (-īn)
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– 6 GUIDE-nous dans la voie droite,
– 7 la voie de ceux que tu as gratifiés (‘alayhim),
= non (ghayr) [de ceux qui] ont encouru ta colère (‘alayhim),
= ni (wa lā) des ÉGARÉS [a D-DāllĪN].
B. Analyse Historico Critique des Personnages Coraniques :
Analysons à présent la question de l'approche du Coran suivant l'archéologie et la critique historique. Nous allons revenir à plusieurs points soulevés dans l'étude critique du Coran. Dans notre présentation de la thèse minimaliste au sujet de l'historicité d'Abraham, nous avons souligné l'existence d'archaïsmes dans le Coran au sujet des patriarches bibliques et de récits fondamentaux, et soutenu que la version massorétique de la Bible possédait des retouches et une influence érudite hellénistique et babylobnienne postérieure à la fuite de clans Lévites dans la péninsule arabique. En sorte que les Cohanim de Yathrib possédaient une version de la Thora antérieure à l'exil en Babylonie.
Par conséquent, malgré que le Coran ait été rédigé plusieurs siècles après les plus anciens manuscrits bibliques, il est dépositaire d'archaïsmes fondamentaux s'expliquant par des midrachim originaux des Cohanim de Yathrib contemporains de Muhammad, nommés isrâiliyyât dans la littérature islamique [1]. Nous avons déjà traité de la question du décryptage de ces archaïsmes au regard de l'archéologie dans notre étude critique du Coran et en exposant notre thèse minimaliste sur l'historicité d'Abraham. Dans cette partie, nous allons exposer une partie de ces archaïsmes coraniques, qui divergent de la version standard de la Bible post-massorétique.
B-1. La version du récit d'Adam :
Le Coran présente deux versions enchevêtrées sur la création d'Adam. L'une décrit la création du couple fondateur à partir de liquide reproducteur (21:30)-(75:36-38)-(76:2)-etc., tandis que l'autre version décrit une création à partir d'argile comme de la poterie (15:26). Les deux versions semblant se recouper dans trois passages qui semblent suggérer une chute sur Terre par une réincarnation via son néphesh (39:6)-(23:12-16). Le Coran a donc deux versions distinctes collusionant au sujet d'une réincarnation d'Adam lors de sa chute sur Terre, comme cela se retrouve dans la littérature juive gnostique et kabalistique. [2]
« Dans Shaar HaGilgulim, il est expliqué qu'Adam avait une âme universelle, neshamah klalit, qui incluait tous les aspects de la création ; chaque ange individuel, chaque animal, etc, donna une partie de son essence à Adam, de sorte qu'en tant que miniature de la création, il soit connecté à son entièreté, et soit l'élever, soit la rabaisser. Son âme incluait également toutes les âmes de l'humanité dans une unité supérieure. C'est la raison pour laquelle une action de sa part pouvait avoir un puissant effet. Après qu'il ait mangé de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, son âme se fragmenta en milliers de milliers d'étincelles qui devinrent incarnées dans chaque être humain qui fut jamais né et vivant. La tâche principale de ces étincelles d'âmes est d'accomplir le tikkun qu'Adam devait accomplirseul. » (source Kabbale en ligne v4, Gabri-el, le 10 février 2007)