
Coupe du monde: de violentes émeutes ternissent la victoire du Maroc
Alors que le match qui opposait les Diables rouges au Maroc n’était même pas terminé, de violents incidents ont éclaté à Bruxelles. Du mobilier urbain et des voitures ont été saccagées et plusieurs personnes blessées. La police a procédé à une dizaine d’arrestations administratives.
Le football devrait être une fête. La violence est inappropriée dans de telles circonstances », a déploré le Premier ministre Alexander De Croo, suite aux émeutes, dimanche, dans le centre-ville de Bruxelles. Ce devait l’être en effet pour les supporters des Lions de l’Atlas qui ont infligé au Qatar une défaite jugée méritée à des Diables rouges vraisemblablement fatigués. Et la fête était de mise dans beaucoup d’endroits de la capitale comme ailleurs dans le Royaume qui compte une importante communauté marocaine, où le son des tambourins se mêlait aux cris de joie et aux klaxons… Mais alors que le Maroc menait encore 1 à 0 contre la Belgique, la deuxième mi-temps ne s’étant même pas soldée par une victoire, des dizaines de personnes, dont certaines encagoulées, « ont cherché la confrontation avec les forces de l’ordre, compromettant la sécurité publique », a précisé Ilse Van De Keer, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles.

Ces scènes de violence qui ternissent la victoire du Maroc ne semblent pas le fait de supporters, mais de « voyous », comme les qualifie le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS). Elles ont commencé vers 15h20 sur le boulevard Anspach, à proximité de la gare du Midi, par des lancers de projectiles, la destruction de matériel urbain (dont un feu de signalisation mis à terre), des incendies de conteneurs sur la voie publique, au son des pétards et des feux d’artifice. Des journalistes qui couvraient la situation ont été blessés ou violemment pris à partie, tandis qu’une voiture de la société de partage de véhicules Poppy a été retournée et saccagée avec un extincteur, endommageant au passage plusieurs autres voitures. Un autre véhicule a été incendié, comme plusieurs trottinettes en libre-service. Les pompiers ont été dépêchés sur place.

Très rapidement, les supporters, qui se rassemblaient spontanément dans le centre à l’issue du match à grands coups de klaxon et de vuvuzelas, ont fait grossir la foule. La situation devenant incontrôlable sur le boulevard Anspach et la Petite Ceinture, une centaine de policiers armés de casques et de boucliers a aussitôt été mobilisée sur ordre du bourgmestre. Pour disperser les fauteurs de trouble, ils ont fait usage de deux autopompes et de gaz lacrymogènes, tandis que plusieurs tronçons du boulevard ont été bouclés et que l’accès à la Bourse, où débutent les Plaisirs d’hiver, était fermé par des cordons policiers.
Supporters, casseurs et habitants du quartier se sont ainsi retrouvés encerclés dans plusieurs nasses pour contenir la foule, contraints parfois à courir pour échapper aux autopompes et aux gaz lacrymogènes qui prenaient à la gorge et piquaient les yeux. Vers 15h50, le boulevard du Midi a en outre été fermé à la circulation dans les deux sens, ainsi que le tunnel Porte de Hal en direction de la gare du Midi. Sur ordre de la police, les stations de métro Gare Centrale, De Brouckère et Sainte-Catherine ont aussi été fermées et les lignes de tram 3 et 4 interrompues. Le dispositif policier n’a été levé qu’aux alentours de 19h.