«[...]être dans le néant peut devenir quelque chose de très réel, de très palpable. Ce que raconte Cioran n’est pas qu’un style, qu’une posture de dandy… c’est une réalité pour certains d’entre nous. Cioran vivait cela plutôt la nuit et visiblement assez fréquemment. Je suis plus sujette à des crises… comme des crises d’angoisse, sauf que ce sont des crises de nihilisme.
Quelle forme cela prend il ? C’est comme tomber dans un trou… ce n’est pas se ramasser au fond, c’est la sensation de tomber, dans le vide… dans le rien. Je me lève ce matin et je sens que toute la journée sera marquée par ce rien. Gesticuler, manger, parler, jouer, lire… rien n’y fait, aucune action ne pourra remplir le trou… ce qu’elles font d’habitude si habilement sera, aujourd’hui, dénué de tout sens. Dans ce trou il y a la lucidité lumineuse qu’aucune chose dans ma tête, dans mon corps, dans le monde n’a de sens… c’est une perte totale et puissante du sens et de la valeur des choses. Dans une crise de nihilisme j’ai l’impression constante, minute après minute, instant par instant, de brasser du vent, d’être inutile, de vivre pour rien. Le monde tourne, les gens vont et viennent, et c’est encore pire car je me sens en complète inadéquation avec tout ceci. Le manège virevolte et je me retrouve éjectée à côté … et je regarde… en rigolant parce que j’observe que tout le monde tente de s’accrocher au manège et moi je ne vois que la fin, la mort, le rien qui leur court après.»
http://metreya.blog.lemonde.fr/2012/03/17/crise-de-nihilisme/
Quelle forme cela prend il ? C’est comme tomber dans un trou… ce n’est pas se ramasser au fond, c’est la sensation de tomber, dans le vide… dans le rien. Je me lève ce matin et je sens que toute la journée sera marquée par ce rien. Gesticuler, manger, parler, jouer, lire… rien n’y fait, aucune action ne pourra remplir le trou… ce qu’elles font d’habitude si habilement sera, aujourd’hui, dénué de tout sens. Dans ce trou il y a la lucidité lumineuse qu’aucune chose dans ma tête, dans mon corps, dans le monde n’a de sens… c’est une perte totale et puissante du sens et de la valeur des choses. Dans une crise de nihilisme j’ai l’impression constante, minute après minute, instant par instant, de brasser du vent, d’être inutile, de vivre pour rien. Le monde tourne, les gens vont et viennent, et c’est encore pire car je me sens en complète inadéquation avec tout ceci. Le manège virevolte et je me retrouve éjectée à côté … et je regarde… en rigolant parce que j’observe que tout le monde tente de s’accrocher au manège et moi je ne vois que la fin, la mort, le rien qui leur court après.»
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