C’est exagéré (par exemple, personne ici n’a jamais dit que @
Saytham est extrême‑droite), et ça ramène à la question de la relativité de la notion de droite et de gauche. Par exemple pour un mélenchiste, le FN c’est des nazis, l’UMP c’est des fasciste, le MoDem c’est l’extrême‑droite, et le PS c’est la droite, et le FdG c’est la gauche tout‑court.
Être conservateur, ne suffit pas à être étiqueté extrême‑droite par la plupart des gens, et ça n’arrive que quand il y a des rapprochement hasardeux. Par exemple si un traditionaliste se rapproche de l’extrême pour son traditionalisme sans faire attention à tout le reste, il va être étiqueté, mais pas parce qu’il sera traditionaliste.
Il y a aussi les comportements qui suggèrent l’étiquette. Les actes de violences des membres ou militant, font immédiatement passer un parti pour extrémiste. Il existe un autre mot, le populisme, mais il est tout autant ambigüe.
Sur l’extrême‑droite en particulier, l’ambiguïté du mot a fait parler, et cette page, invite à plutôt utiliser des mots précis plutôt que des mots valises :
Extrême-droite (liberpedia.org). Attention, c’est un site libertarien, je ne le cautionne pas, c’est juste leur section sur les mots de novlangue que j’y trouve intéressante.
Dans la partie 1, il explique comment le qualificatif « extrémiste » rend le discours potentiellement stérile. Dans la partie 2, il explique avec quels mots il faudrait vraiment parler des partis d’extrême‑droite, comme par exemple « racisme », « xénophobie », etc. Il le fait en rappelant que des parti qui ne sont pas jugés extrémistes de droite, peuvent aussi avoir ces caractéristiques. Cependant, ils omettent de parler du sens de la mesure, et on ne peut pas comparer le racisme du PS au racisme du FN, comme déjà abordé sur Bladi.
Les mots dépendent aussi de l’audience, on peut parler de partie d’extrême‑droite à quelqu’un qui va interpréter l’expression comme on le fait soi‑même, et on doit utiliser d’autres mots quand on en parle à quelqu’un pour qui l’expression ne veut rien dire.
Les mots dépendent aussi du contexte. Actuellement l’extrême‑droite en france fait référence au FN et à ses partis satellites, et en cela, l’expression est assez peu ambiguë et même claire, et n’est contesté que pour son caractère péjoratif. En même temps, ce jugement péjoratif est partagé et le caractère péjoratif n’est que le reflet de l’opinion majoritaire, pas une manipulation.
L’usage des mots est aussi dirigé par des raisons pratiques. Si à chaque fois qu’il faut parler du FN il fallait dire « parti originaire de la droite traditionaliste et islamophobe et xénophobe et homophobe et traditionaliste chrétien et séduisant son électorat en faisant échos aux sentiments de frustration et d’incompréhension face au monde contemporain », on en finirait plus, ça serait ingérable. Les mots, désignent des choses d’une manière brève, et c’est pour ça que l’expression courte « extrême‑droite » est utilisée pour faire référence simplement à ce qui désigné comme tel à une époque donnée.
L’expression est tout autant discutable que légitime. De toutes manières, et c’est le plus important, discuter du sens de cette expression ne changera rien à la réalité des partis qui sont qualifiés comme tels. Puis sans cesse contester le sens des mots, c’est aussi une manière d’essayer d’empêcher de parler ou de dire les choses, en rendant la parole impossible en pratique. Discuter du sens des mots, c’est bien, mais attention à ne pas en abuser et attention à bien s’assurer qu’il n’y a pas d’autres arrières pensés aussi (par exemple contestation du qualificatif extrême‑droite, de la part d’une M. Le Pen qui essaie de soigner l’image de son parti, n’est une pas une contestation innocente et sans arrières‑pensées politique).
On ne changera pas le caractère contextuel et relatif du langage humain, il faut faire avec et au mieux (le langage naturel, n’est pas un langage formel). Quand il y a polémique sur un mot, c’est qu’il y a de toutes manières polémique sur le concept qu’il désigne, et c’est là qu’est la question la plus importante (la question du choix de l’expression qui désigne, est importante, mais secondaire en comparaison).