Carburant : l'impact de la grève dans les raffineries et stations-service
La grève contre la réforme des retraites a touché plusieurs raffineries depuis le 5 décembre. Alors que l'inquiétude grandit autour d'une possible pénurie de carburant, Marianne fait le point sur l'état du mouvement et ses conséquences.
Une pénurie d'essence pour Noël ? L'inquiétude est montée ces derniers jours, alors que plusieurs raffineries sont touchées par le mouvement de grève contre la réforme des retraites enclenché le 5 décembre. Des internautes ont signalé des stations-services en rupture de stock, nourrissant des cartes collaboratives peu fiables. Une bataille de communication s'est engagée entre les syndicats et le gouvernement : alors que "la pénurie est déjà là" selon la CGT, l'approvisionnement "continue d’être assuré normalement" d'après le ministère de la Transition écologique. Marianne vous décrypte la réalité du mouvement et ses conséquences.
Quelle est l'ampleur de la mobilisation ?
Six à sept raffineries ont été touchées par le mouvement depuis le 5 décembre, sur les huit installées en France métropolitaine. La plupart ont cessé le travail de façon intermittente, avec des préavis de grève de 24 ou 72 heures. Les salariés ont convergé lors des grandes journées de mobilisation : cinq sites (Feyzin, Donges, Grandpuits, La Mède et Fos-sur-Mer) étaient par exemple en grève le 17 décembre, comme nous l'ont confirmé leurs opérateurs Total et Esso. Une liste à laquelle il faut ajouter la raffinerie de Lavéra, en région marseillaise, selon Force Ouvrière (FO) : "Une majorité de salariés y ont cessé le travail mardi et mercredi", affirme Jeff Vapillon, secrétaire fédéral de la branche pétrole. Également annoncée par la CGT, la grève sur ce site n'a pas été confirmée par le gestionnaire Petroineos, qui a refusé de répondre aux questions de Marianne.
Seules les raffineries de Grandpuits et de La Mède sont en grève continue depuis le 5 décembre. La première est la plus petite de France par sa capacité de production (8% du total national en 2016), mais sa position la rend cruciale : seule installation présente en Île-de-France, elle alimente les dépôts et stations-service de la région parisienne. Le site de La Mède a quant à lui une importance réduite dans le réseau pétrolier depuis sa reconversion achevée en juillet dernier. Il ne produit plus d'essence classique mais du biocarburant, surtout utilisé comme additif d'autres produits.
Une seule raffinerie n'est jamais entrée dans le mouvement, celle de Gravenchon en Normandie. Le site de Gonfreville, le plus important de France (20% de la production nationale), était mobilisé jusqu'au 14 décembre, quand un incendie a causé d'importants dégâts sur les installations. "La raffinerie continue de fonctionner partiellement et les expéditions de produits sont assurées", a déclaré Total.
Plusieurs dépôts pétroliers ont également été touchés par le mouvement selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Parmi eux figure le site de Fos-sur-Mer, qui alimente les raffineries et les stations-services de la région marseillaise en pétrole brut et en carburant.
Quel est l'impact de la grève sur l'activité des raffineries ?
Les installations continuent à convertir le pétrole brut en carburant pendant les grèves. "Toutes les raffineries tournent, aucune n’est à l’arrêt", affirme ainsi Total, qui gère cinq des huit sites en France. Mais l'essence et le gazole ne sont plus acheminés vers l'extérieur : "Les transferts par camion et par pipeline sont bloqués, car il n'y a plus suffisamment de salariés qualifiés pour réaliser ces opérations", explique le syndicaliste FO Jeff Vapillon. Les entreprises peuvent s'adapter en partie lorsque la grève n'est pas continue. "Nous avons avancé les expéditions les jours de grève, grâce à une dérogation qui nous a permis d'ouvrir les dépôts à minuit", raconte à Marianne une représentante d'Esso, qui gère les sites de Fos-sur-Mer et de Gravenchon.
Y a-t-il une pénurie dans certaines stations-essence ?..........................
https://www.marianne.net/economie/c...reve-dans-les-raffineries-et-stations-service
La grève contre la réforme des retraites a touché plusieurs raffineries depuis le 5 décembre. Alors que l'inquiétude grandit autour d'une possible pénurie de carburant, Marianne fait le point sur l'état du mouvement et ses conséquences.
Une pénurie d'essence pour Noël ? L'inquiétude est montée ces derniers jours, alors que plusieurs raffineries sont touchées par le mouvement de grève contre la réforme des retraites enclenché le 5 décembre. Des internautes ont signalé des stations-services en rupture de stock, nourrissant des cartes collaboratives peu fiables. Une bataille de communication s'est engagée entre les syndicats et le gouvernement : alors que "la pénurie est déjà là" selon la CGT, l'approvisionnement "continue d’être assuré normalement" d'après le ministère de la Transition écologique. Marianne vous décrypte la réalité du mouvement et ses conséquences.
Quelle est l'ampleur de la mobilisation ?
Six à sept raffineries ont été touchées par le mouvement depuis le 5 décembre, sur les huit installées en France métropolitaine. La plupart ont cessé le travail de façon intermittente, avec des préavis de grève de 24 ou 72 heures. Les salariés ont convergé lors des grandes journées de mobilisation : cinq sites (Feyzin, Donges, Grandpuits, La Mède et Fos-sur-Mer) étaient par exemple en grève le 17 décembre, comme nous l'ont confirmé leurs opérateurs Total et Esso. Une liste à laquelle il faut ajouter la raffinerie de Lavéra, en région marseillaise, selon Force Ouvrière (FO) : "Une majorité de salariés y ont cessé le travail mardi et mercredi", affirme Jeff Vapillon, secrétaire fédéral de la branche pétrole. Également annoncée par la CGT, la grève sur ce site n'a pas été confirmée par le gestionnaire Petroineos, qui a refusé de répondre aux questions de Marianne.
Seules les raffineries de Grandpuits et de La Mède sont en grève continue depuis le 5 décembre. La première est la plus petite de France par sa capacité de production (8% du total national en 2016), mais sa position la rend cruciale : seule installation présente en Île-de-France, elle alimente les dépôts et stations-service de la région parisienne. Le site de La Mède a quant à lui une importance réduite dans le réseau pétrolier depuis sa reconversion achevée en juillet dernier. Il ne produit plus d'essence classique mais du biocarburant, surtout utilisé comme additif d'autres produits.
Une seule raffinerie n'est jamais entrée dans le mouvement, celle de Gravenchon en Normandie. Le site de Gonfreville, le plus important de France (20% de la production nationale), était mobilisé jusqu'au 14 décembre, quand un incendie a causé d'importants dégâts sur les installations. "La raffinerie continue de fonctionner partiellement et les expéditions de produits sont assurées", a déclaré Total.
Plusieurs dépôts pétroliers ont également été touchés par le mouvement selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Parmi eux figure le site de Fos-sur-Mer, qui alimente les raffineries et les stations-services de la région marseillaise en pétrole brut et en carburant.
Quel est l'impact de la grève sur l'activité des raffineries ?
Les installations continuent à convertir le pétrole brut en carburant pendant les grèves. "Toutes les raffineries tournent, aucune n’est à l’arrêt", affirme ainsi Total, qui gère cinq des huit sites en France. Mais l'essence et le gazole ne sont plus acheminés vers l'extérieur : "Les transferts par camion et par pipeline sont bloqués, car il n'y a plus suffisamment de salariés qualifiés pour réaliser ces opérations", explique le syndicaliste FO Jeff Vapillon. Les entreprises peuvent s'adapter en partie lorsque la grève n'est pas continue. "Nous avons avancé les expéditions les jours de grève, grâce à une dérogation qui nous a permis d'ouvrir les dépôts à minuit", raconte à Marianne une représentante d'Esso, qui gère les sites de Fos-sur-Mer et de Gravenchon.
Y a-t-il une pénurie dans certaines stations-essence ?..........................
https://www.marianne.net/economie/c...reve-dans-les-raffineries-et-stations-service