Identité zmagriya?

-l'odeur de la terre après les grosses pluies d'été

-l'odeur du goudron l'été

-l'odeur de l'essence dans les stations service en Espagne!

-quand j'étais petit, j'adorais les péages!

-l'odeur du poulet froid.

-des inscriptions gravées au coûteau sur la porte des toilettes ou des douches des aires de repos espagnoles (celle sur lesquelles s'arrêtent les zmagris sur la route du bled), du genre: "Tawfiq, 9-5 en force", ou bien "Big up pour Bourg en Bresse"

- le roucoulement des tourterelles, au printemps. Les premiers cris des hirondelles et leurs déjections partout sous les murs... et sur le sol.

-mon père qui ouvrait toujours le "capot" (ca s'écrit comme ca?) de la voiture, à chaque arrêt et qui faisait le guêt (il ne s'éloignait jamais bcp de sa voiture), souvent en discutant avec les autres "darons" qui eux aussi se reposait en même temps que nous, pendant que ma mère sortait la nourriture du coffre...

-Je me rappelle d'un été, on était sur la route pour le bled, on était petite et je nous revois danser la lambada avec les filles d'amis qui étaient venus avec nous ou parler anglais "kena 3a kan kharbko" parce qu'on avait entendu d'autre zmagri parler une autre langue que le francais. (souvenir de mika92)

-l'odeur des usines d'huile d'olive en Espagne.

-les veillées sur la terrasse, en famille.

-le coup des plaques d'immatriculation

-les grands taureaux noirs

-les lumières qui défilent à la vitesse de la voiture.

-les tunnels!

-les nuits très froides... avec la rosée glacée qui te réveille (surtout dans le Nord de l'Espagne: dans les Pyrénées!).

-les "grandes soeurs"! qui aidaient leurs mères. par exemple: elles surveillaient les enfants sur le parking du bateaux (Algésiras)! tout en faisant de temps en temps de petites promenades, parce qu'à mon époque l'attente durait longtemps!

-Je me souviens des filles qui se promenaient sur le pont du bâteau! Surtout quand on prenait le bâteau le soir: les parents dormaient tous à l'intérieur, alors que les enfants (adolescents), eux passaient leur temps à "vadrouiller" à l'extérieur! Je me souviens aussi d'un truc! c'est que les barreaux en fer des barrières sur le pont étaient toujours gras et poisseux! (l'eau de la mer, le sel, les mains qui s'y posent indéfiniment, et la crasse tout simplement!). Lol je détestais m'accouder pour regarder la mer

- cet air irrespirable quand on sort de la voiture! Effectivement! ca me revient maintenant! j'avais presqu'oublié... et la queue pour monter les escaliers (et la bousculade!).

- aire de repos en espagne= glace et chips que mon père nous achetait en masse à chaque arrêt

-Quant aux regards... effectivement... quand j'y repense maintenant: les garcons et les filles de 15-17 ans (et plus!) passe leur temps à se lancer des petites oeillades... puis à détourner le regard comme si de rien n'était, dès qu'ils buttent sur les yeux de la personne intéressée (ou... intéressante... lol). Et ce petit manège dure longtemps... jusqu'à ce que le père redémarre la voiture! lol!
 
Voilà... encore un peu de nostalgie.
Une image m'est revenue: celle de mon meilleur ami (et ami d'enfance). Je me demandais comment deux personnes si différentes (et aux destins si différents) pouvaient s'apprécier autant.
J'ai passé toutes les vacances de mon enfance avec lui: assis... des journées entières assis... Il tenait une petite "missa" avec des bonbons et des cigarettes marquises. A la porte de sa maison; juste devant l'appart de mon oncle. J'avais 7-8 ans.
C'est en parlant avec lui que j'ai appris le darija. Je me souviens de ces soirées passées ensembles: et des passants tardifs qui saluent "salaaaam" calmement avec une voix un peu fatiguée ou qui viennent acheter une dernière cigarette avant de rentrer chez eux. Je me souviens de ces nuits épaisses et soyeuses de Tétouan. Du bruit des grillons, du vent qui souffle sur les cannettes jetées négligemment et qui les pousse avec fracas contre le sol bétonné (pas de goudron dans mon quartier! ni de trottoirs!).
Souvent (j'avais alors 14-15 ans) on devait se protéger du froid en se blotissant au tournant d'une rue ou dans le renfoncement d'une porte.
Le soussi était toujours le dernier à rentrer. Je l'aimais bien. Bien que je ne sois pas client chez lui, il avait la politesse des hommes pieux et ne manquait jamais de nous saluer.
 
Je ne sais plus de quoi nous parlions... mais ce qui est sûr, c'est que cela durait des heures. Ah si: on passait des journées à comparer le Maroc et la France, à répondre à des énigmes mathématiques. On faisait aussi des "tours de magie" avec un jeu de cartes.

On jouait au "Kent" (quems) et au "runda", assis sur des caisses, des cajots ou des sièges de fortune.
On recouvrait toujours les cajots d'un boût de carton ramassé je ne sais où... pour éviter de salir nos pantalons!
C'était vraiment le bon temps.
 
Quand un marriage passait -le ennième- (cérémonie des "hdaya") on se précipitait derrière... comme si nous n'avions jamais vu cela.

Puis est venu le temps de la plage, des sorties à Martil, de la drague etc. À la plage nous ne connaissions que deux activités: 1- se battre, se faire tomber dans l'eau, se faire couler, immobiliser l'adversaire, etc.
2- regarder les filles discrètement, faire des oeillades... lier de mini-conversations.
 
oh c'est chou.... Je viens de lire les souvenirs dans le bateau... ou les taureau que l'on comptait sur le trajet... Sa me manque ces ambiances! Le temps passe trop vite :(

J'en ai la gorge nouée..
 
Cet ami ne me lit probablement pas. Pourtant, je tiens à le saluer. Il était beaucoup plus fort que moi (physiquement) et intellectuellement, beaucoup plus rapide. J'ajoute qu'il était aussi pour moi un modèle "moral" (au sens le plus profond du terme... je ne parle pas des conventions sociales).
Il m'a appris la vie, appris à me battre (au sens propre, comme au sens figuré). Il m'a appris la politesse, appris à endurer en silence, appris la patience. Il m'a appris à relever ceux qui tombent (WAW! on croirait entendre les vieux sages chinois des films de Van Damne! lol).
Evidemment... ce sont des lieux communs... et pourtant, je jure que c'est la vérité.

Bref. Je ne sais pourquoi nous nous sommes aussi fortement liés, comme deux arbres aux branchages entremêlés... "Parce que c'était lui... parce que c'était moi" Tout simplement.
 
chamali, tu veux me faire pleurer ?


khalina nkadbo 3la rossna 3fak, n8adro fi l'khwa l'khawi 7ta nmchiw fi lkhwa:D

3ach men chafek;)

ahlan ou sahlan!
Comment vas tu? twa7echnak wallah!



Sinon: j'oubliais. Le soir, devant la misa, nous écoutions la radio. Il n'y a pas si longtemps, nous écoutions encore l'émission "bayt al asdi9a". J'adorais la chanson du groupe amazighe "Awdaden"; une chanson qui s'appelait si joliment "Diyf Allah" et dont l'introduction était d'une mélancolie extrême. Souvent, on n'avait plus rien à se dire et on restait silencieux. Mais on ne partait pas!
C'est ami, c'est le seul être avec qui j'aime "ne rien faire" et "ne rien dire".
Pas d'activité extérieure. Un ami, c'est une "fin en soi". Sa présence suffit.
 
ça fait toujours du bien de lire ce genre de choses... sans aucune ironie, sans aucun compte à rendre...

je pense que la vie est ainsi, certains ont compris l'essentiel et se contentent de le savourer et d'autres... s'attardent en rengaine. Ridicule disait-elle(s).
Cet ami ne me lit probablement pas. Pourtant, je tiens à le saluer. Il était beaucoup plus fort que moi (physiquement) et intellectuellement, beaucoup plus rapide. J'ajoute qu'il était aussi pour moi un modèle "moral" (au sens le plus profond du terme... je ne parle pas des conventions sociales).
Il m'a appris la vie, appris à me battre (au sens propre, comme au sens figuré). Il m'a appris la politesse, appris à endurer en silence, appris la patience. Il m'a appris à relever ceux qui tombent (WAW! on croirait entendre les vieux sages chinois des films de Van Damne! lol).
Evidemment... ce sont des lieux communs... et pourtant, je jure que c'est la vérité.

Bref. Je ne sais pourquoi nous nous sommes aussi fortement liés, comme deux arbres aux branchages entremêlés... "Parce que c'était lui... parce que c'était moi" Tout simplement.
 
Quand j'étais petite, on allait au Maroc en car et je me souviens que je priais pour que l'on ne tombe pas dans un car de "vieux"... à chaque arrêt, je voyais des attroupements de jeunes qui remontaient dans le même car et ça riait, ça écoutait de la musique "française" ou "américaine", etc...

Alors que nous, dans notre car, c'était les films chelh en boucle...

Les vacances commençaient là. En France, au 1er arrêt, chacun restait dans son coin, chacun s'observait et puis arrivés en Espagne... comme si nous nous sentions au milieu de nulle part, c'est là que les langues se déliaient et qu'on commençait à faire connaissance entre nous, rompant la timidité de chacun. Les enfants entre eux, les parents, les persones âgées... souvent sympas... surtout quand ils nous entendaient parler chelh. Ils nous félicitaient.

Bien sur il y avait après le bateau, avec sur la route d'Espagne, des autoroutes sans fin, l'odeur de l'huile d'olive, trop forte, ce même café où l'on s'arrêtaient chaque année, au milieu de nulle part, les espagnols que je n'ai jamais entendu "parler", ils criaient toujours.

Et après le bateau, qu ece soit en soirée ou en journée, quand on s'éloignait d'une côte pour en apercevoir une autre, tantôt illuminée, tantôt "ennuagée", j'observais les vagues qui s'abattaient contre la coque du bateau... l'écume, j'adorais.... je devais négocier avec ma mère pour avoir le droit d'aller sur le haut du bateau.

Mais surtout, mon souvenir... c'était quand on descendait du bateau... à chaque fois... la même odeur me transportait. Je passais un an et je la retrouvais tout le temps, et elle me faisait le même effet.
Je voyais des palmiers et je sentais.
L'odeur du Maroc.

Après ça, je me fichais d'avoir encore 800 km à parcourir, pour moi on était arrivés, ça y est. Toute euphorique... fini le poulet froid et les sardines d'espagne, au Maroc, à chaque arrêt, c'était souvent des grillades et qu'importe le siège en plastique du café ou les mouches, ou les chats... elles avaient un goût ces grillades, aussi unique que le verre de thé qui l'accompagnaient.

Aujourd'hui, je pars au Maroc en avion et c'est tout un tas de souvenirs que je rate..

@ Chamali : merci pour ce post - il est magnifique.
 
ça fait toujours du bien de lire ce genre de choses... sans aucune ironie, sans aucun compte à rendre...

je pense que la vie est ainsi, certains ont compris l'essentiel et se contentent de le savourer et d'autres... s'attardent en rengaine. Ridicule disait-elle(s).
ce qui fait plaisir
c'est aussi et surtout de te lire
Princesse Sucrée.....
définition du mot Ridicule : Qui est digne de risée, de moquerie.(Wiki)
finalement qui l'est celui qui en est digne ou celui qui en use abuse tout en lâcheté ?..

Sinon
tu as vu les images de l'avant Première de S&TheC in London?
 
Bonjour ;)

Ca fait longtemps qu'on m'a pas appelé comme ça tu sais...

Sinon, la seule chose que j'ai vu, c'est les extraits au ciné...
y'a autre chose en "ligne"?
ce qui fait plaisir
c'est aussi et surtout de te lire
Princesse Sucrée.....
définition du mot Ridicule : Qui est digne de risée, de moquerie.(Wiki)
finalement qui l'est celui qui en est digne ou celui qui en use abuse tout en lâcheté ?..

Sinon
tu as vu les images de l'avant Première de S&TheC in London?
 
Puis est venu le temps de la plage, des sorties à Martil, de la drague etc. À la plage nous ne connaissions que deux activités: 1- se battre, se faire tomber dans l'eau, se faire couler, immobiliser l'adversaire, etc.
2- regarder les filles discrètement, faire des oeillades... lier de mini-conversations.[/QUOTE]

moi chaque année j'ai hate de revoir un petit vendeur sur la plage de martil.
c'est un chibani...
mais ca me fait bizarre il me reconnait,il me voit grandir..
je me suis prise d'affection pour lui.
j'achète tjs les sucettes les bonbons etc... chez lui avant d'aller a cabo ou marina....
J'avou que j'ai peur de ne plus le revoir...
ca voudra dire quil n'est plus de ce monde....
 
Et après le bateau, que ce soit en soirée ou en journée, quand on s'éloignait d'une côte pour en apercevoir une autre, tantôt illuminée, tantôt "ennuagée", j'observais les vagues qui s'abattaient contre la coque du bateau... l'écume, j'adorais.... je devais négocier avec ma mère pour avoir le droit d'aller sur le haut du bateau.


Ah!
Moi non plus je n'avais pas le droit de m'approcher du bord. Je ne sortais pas sur le pont sans un adulte.
Puis j'ai grandi. Je me souviens d'annee ou nous avons tant attendus, avant d entrer dans le bâteau que j avais sympathisé avec tous les jeunes de mon âge. Nous avons ensuite fait la traversée de nuit: tous les parents dormaient, et nous, nous faisions des tours sur le pont.

Je devais avoir 15 ans environ, mais je me souviens encore de cette traversée, des conversations (c est fou ce que nos préoccupations étaient différentes à l époque...), de mes camarades de quelques heures.

Bref, tout un monde.
 
Petit plongeon dans le passé.

-Les épiciers qui ramassent les produits de leur étalage; le bruit des rideaux de fer, et de la "marquise" qu'on remonte. Les derniers clients qui prennent du pain au dernier moment (sûrement des célibataires lli ghadine t3achaw b reste dial mar9a).

-Les taxis qui aménent (ou ramènent) les femmes maquillées et coiffées à outrance à un quelconque qssar des environs ou chez flane ou flane pour le mariage d'une telle ou d'un tel (chez nous on dit aussi: "l bouja").

-Les Hachichiyines au sourire édenté et au rire sonore; souvent le visage rougi par le travail en plein air et la peau scarifiée par les rixes nocturnes. Ils se roulent un join, en pleine avenue, mais à l'abri du regard des "farrouj" (à qui il arrive de rentrer plus tard qu'il n'est convenable) ainsi que du 7ajj un tel (même les drogués, kay 7echmou: ils ont malgré tout la notion de la pudeur).
Quand un policier rentre, seul et tard, après le service, avec à la main un sac noir rempli des courses pour sa femme et ses enfants (mcha yitsakharr f l mdina 9bal ma rja3 ll dar), il est gratifié d'un salaam distant, plein de méfiance et parfois d'un salut rayonnant en forme de défi.
Des voitures "dial Spagna" s'arrêtent devant les fumeurs aux dents pourries. On baisse la vitre, on crie: "Jibti li l sel3a? Viva a khay m7ammed! Viva lik!". On parle, on discute: un tel vient de faire une descente à Sebta -il a ramené la voiture pleine de marchandises; tel douanier, tel ... tel... etc.
 
La traversée dans l "khala".
Les aboiements des chiens qui s'aventurent jusque dans les rues désertées.
Je me souviens de ces moments de "confrontation" avec les chiens, dans mon enfances. En fait, contrairement à mes petits camarades blédards, j'en avais très peur (mais on devait bientôt m'apprendre que c'est aux chiens de craindre les hommes, et non l'inverse). Lorsqu'un chien se trouvait sur mon passage, j'évitais de croiser le regard avec lui: je faisais demi-tour, discrètement.
Puis le rapport de force s'est inversé. J'ai commencé à leur jeter des pierres. Enfin, ils se sont mis à me fuir du simple fait que je ne les craignais plus (merci mes petits camarades de Tétouan!).
Je devais plus tard apprendre qu'il en va des hommes comme des chiens: il ne faut pas les craindre, pour s'en faire respecter.
 
La nuit, le vide, les grandes étendues qui séparent les quartiers de la périphéries.
Ces maisons esseulées entre deux groupes compacts. Et ces cercles solidaires autour d'une radio, au milieu de rien... Quelque part, au loin: les bruits d'un chantier, d'une usine qui tourne toute la nuit.
Nous passons: "Salaaam 3alikoum" - "Wa 3alikoum salaaaam ou ra7mat oullah ou barakatou". Je ne vois pas ou je marche. Je m'enfonce constamment des échardes dans le pied: des boûts de chardons, des cailloux, et tout ce qui passe à travers mes chaussures ouvertes et si déchirées qu'on ne peut même plus les appeler des chaussures(chenkla).
La poussière se colle à ma sueur sous la plante des pieds (une sensation que je n'ai jamais connu en France... sauf dans les Landes sur les autoroutes pour le bled); le vent du soir s'engouffre dans ma chemise d'été ou -mieux- dans ma gandoura (que nous, nous appelons "tchamira").
Le cri des grillons peuple la nuit, la rempli, la fait enfler comme une outre trop pleine (je ne sais jamais comment décrire les nuits d'été); au loin les chiens se désolent bruyamment, déchirant par moment la plénitude que je viens d'évoquer. Et toujours ces radios qui déjectent les infos ou des chansons orientales à la face du ciel... et des ... 7achichiyines.
 
Petit plongeon dans le passé.

La traversée dans l "khala".

La nuit, le vide, les grandes étendues qui séparent les quartiers de la périphéries.
Ces maisons esseulées entre deux groupes compacts. Et ces cercles solidaires autour d'une radio, au milieu de rien... Quelque part, au loin: les bruits d'un chantier, d'une usine qui tourne toute la nuit.
Nous passons: "Salaaam 3alikoum" - "Wa 3alikoum salaaaam ou ra7mat oullah ou barakatou". Je ne vois pas ou je marche. Je m'enfonce constamment des échardes dans le pied: des boûts de chardons, des cailloux, et tout ce qui passe à travers mes chaussures ouvertes et si déchirées qu'on ne peut même plus les appeler des chaussures(chenkla).
La poussière se colle à ma sueur sous la plante des pieds (une sensation que je n'ai jamais connu en France... sauf dans les Landes sur les autoroutes pour le bled); le vent du soir s'engouffre dans ma chemise d'été ou -mieux- dans ma gandoura (que nous, nous appelons "tchamira").
Le cri des grillons peuple la nuit, la rempli, la fait enfler comme une outre trop pleine (je ne sais jamais comment décrire les nuits d'été); au loin les chiens se désolent bruyamment, déchirant par moment la plénitude que je viens d'évoquer. Et toujours ces radios qui déjectent les infos ou des chansons orientales à la face du ciel... et des ... 7achichiyines.


Les aboiements des chiens qui s'aventurent jusque dans les rues désertées.
Je me souviens de ces moments de "confrontation" avec les chiens, dans mon enfances. En fait, contrairement à mes petits camarades blédards, j'en avais très peur (mais on devait bientôt m'apprendre que c'est aux chiens de craindre les hommes, et non l'inverse). Lorsqu'un chien se trouvait sur mon passage, j'évitais de croiser le regard avec lui: je faisais demi-tour, discrètement.
Puis le rapport de force s'est inversé. J'ai commencé à leur jeter des pierres. Enfin, ils se sont mis à me fuir du simple fait que je ne les craignais plus (merci mes petits camarades de Tétouan!).
Je devais plus tard apprendre qu'il en va des hommes comme des chiens: il ne faut pas les craindre, pour s'en faire respecter.

-Les épiciers qui ramassent les produits de leur étalage; le bruit des rideaux de fer, et de la "marquise" qu'on remonte. Les derniers clients qui prennent du pain au dernier moment (sûrement des célibataires lli ghadine t3achaw b reste dial mar9a).

-Les taxis qui aménent (ou ramènent) les femmes maquillées et coiffées à outrance à un quelconque qssar des environs ou chez flane ou flane pour le mariage d'une telle ou d'un tel (chez nous on dit aussi: "l bouja").

-Les Hachichiyines au sourire édenté et au rire sonore; souvent le visage rougi par le travail en plein air et la peau scarifiée par les rixes nocturnes. Ils se roulent un join, en pleine avenue, mais à l'abri du regard des "farrouj" (à qui il arrive de rentrer plus tard qu'il n'est convenable) ainsi que du 7ajj un tel (même les drogués, kay 7echmou: ils ont malgré tout la notion de la pudeur).
Quand un policier rentre, seul et tard, après le service, avec à la main un sac noir rempli des courses pour sa femme et ses enfants (mcha yitsakharr f l mdina 9bal ma rja3 ll dar), il est gratifié d'un salaam distant, plein de méfiance et parfois d'un salut rayonnant en forme de défi.
Des voitures "dial Spagna" s'arrêtent devant les fumeurs aux dents pourries. On baisse la vitre, on crie: "Jibti li l sel3a? Viva a khay m7ammed! Viva lik!". On parle, on discute: un tel vient de faire une descente à Sebta -il a ramené la voiture pleine de marchandises; tel douanier, tel ... tel... etc.
 
Petit plongeon dans le passé.

La traversée dans l "khala".

La nuit, le vide, les grandes étendues qui séparent les quartiers de la périphéries.
Ces maisons esseulées entre deux groupes compacts. Et ces cercles solidaires autour d'une radio, au milieu de rien... Quelque part, au loin: les bruits d'un chantier, d'une usine qui tourne toute la nuit.
Nous passons: "Salaaam 3alikoum" - "Wa 3alikoum salaaaam ou ra7mat oullah ou barakatou". Je ne vois pas ou je marche. Je m'enfonce constamment des échardes dans le pied: des boûts de chardons, des cailloux, et tout ce qui passe à travers mes chaussures ouvertes et si déchirées qu'on ne peut même plus les appeler des chaussures(chenkla).
La poussière se colle à ma sueur sous la plante des pieds (une sensation que je n'ai jamais connu en France... sauf dans les Landes sur les autoroutes pour le bled); le vent du soir s'engouffre dans ma chemise d'été ou -mieux- dans ma gandoura (que nous, nous appelons "tchamira").
Le cri des grillons peuple la nuit, la rempli, la fait enfler comme une outre trop pleine (je ne sais jamais comment décrire les nuits d'été); au loin les chiens se désolent bruyamment, déchirant par moment la plénitude que je viens d'évoquer. Et toujours ces radios qui déjectent les infos ou des chansons orientales à la face du ciel... et des ... 7achichiyines.


Les aboiements des chiens qui s'aventurent jusque dans les rues désertées.
Je me souviens de ces moments de "confrontation" avec les chiens, dans mon enfances. En fait, contrairement à mes petits camarades blédards, j'en avais très peur (mais on devait bientôt m'apprendre que c'est aux chiens de craindre les hommes, et non l'inverse). Lorsqu'un chien se trouvait sur mon passage, j'évitais de croiser le regard avec lui: je faisais demi-tour, discrètement.
Puis le rapport de force s'est inversé. J'ai commencé à leur jeter des pierres. Enfin, ils se sont mis à me fuir du simple fait que je ne les craignais plus (merci mes petits camarades de Tétouan!).
Je devais plus tard apprendre qu'il en va des hommes comme des chiens: il ne faut pas les craindre, pour s'en faire respecter.

-Les épiciers qui ramassent les produits de leur étalage; le bruit des rideaux de fer, et de la "marquise" qu'on remonte. Les derniers clients qui prennent du pain au dernier moment (sûrement des célibataires lli ghadine t3achaw b reste dial mar9a).

-Les taxis qui aménent (ou ramènent) les femmes maquillées et coiffées à outrance à un quelconque qssar des environs ou chez flane ou flane pour le mariage d'une telle ou d'un tel (chez nous on dit aussi: "l bouja").

-Les Hachichiyines au sourire édenté et au rire sonore; souvent le visage rougi par le travail en plein air et la peau scarifiée par les rixes nocturnes. Ils se roulent un join, en pleine avenue, mais à l'abri du regard des "farrouj" (à qui il arrive de rentrer plus tard qu'il n'est convenable) ainsi que du 7ajj un tel (même les drogués, kay 7echmou: ils ont malgré tout la notion de la pudeur).
Quand un policier rentre, seul et tard, après le service, avec à la main un sac noir rempli des courses pour sa femme et ses enfants (mcha yitsakharr f l mdina 9bal ma rja3 ll dar), il est gratifié d'un salaam distant, plein de méfiance et parfois d'un salut rayonnant en forme de défi.
Des voitures "dial Spagna" s'arrêtent devant les fumeurs aux dents pourries. On baisse la vitre, on crie: "Jibti li l sel3a? Viva a khay m7ammed! Viva lik!". On parle, on discute: un tel vient de faire une descente à Sebta -il a ramené la voiture pleine de marchandises; tel douanier, tel ... tel... etc.

Chamali,
On t'as déjà dit que tu avais des talents d'écrivain ?? Tu sembles avoir cette sensibilité si partuclière et ce goût pour le détail que tu devrais réfléchir à faire carrière.
Ton premier bouquin pourrait traiter justement du sujet de l'histoire commune des zmagrias ??
 
oh c'est chou.... Je viens de lire les souvenirs dans le bateau... ou les taureau que l'on comptait sur le trajet... Sa me manque ces ambiances! Le temps passe trop vite

J'en ai la gorge nouée..

vous aussi vous comptiez les taureau en espagne! :eek

nous on les comptais et qd on voyait une ptite cabanne on s'empressait de dire à un autre, ça c'est ta maison!:D

n'empêche j'ai un souvenir aussi qui me vient à l'esprit là mnt:

on etait en espagne, ds ces routes montagneuses et sinueuses, vous voyez lesquelles, derrière nous une superbe voiture rouge, on était mes frères et moi à regarder cette voiture à l'arrière....à un moment mon frère (jpense qu'il c'etait inspiré des 4 charlots) me dit chiche que tu montre tes fesses, je fais mine de le faire en gardant le pantalon, et là mon frère le saligot me baisse le froc et on a vu mes fesses ct trop drole:D heureusement que gt pas pubère:D
 
vous aussi vous comptiez les taureau en espagne! :e ek

nous on les comptais et qd on voyait une ptite cabanne on s'empressait de dire à un autre, ça c'est ta maison!: D

n'empêche j'ai un souvenir aussi qui me vient à l'esprit là mnt:

on etait en espagne, ds ces routes montagneuses et sinueuses, vous voyez lesquelles, derrière nous une superbe voiture rouge, on était mes frères et moi à regarder cette voiture à l'arrière....à un moment mon frère (jpense qu'il c'etait inspiré des 4 charlots) me dit chiche que tu montre tes fesses, je fais mine de le faire en gardant le pantalon, et là mon frère le saligot me baisse le froc et on a vu mes fesses ct trop drole: D heureusement que gt pas pubère: D

:D:D
Heuresement ouai:eek:
 
Salaam,

je suis un peu nostalgique en ce moment. Du coup, je fais ressurgir tous les bons souvenirs enfouis dans ma mémoire.
Or, je remarque que beaucoup sont liés à ma "zmagritude" et sont relativement différents de ceux de mes collègues, camarades franco-francais ou autres ("jolies colonies de vacances", "scoutisme", etc.).

Voici un exemple: un souvenir a ressurgi par hasard dernièrement... celui des inscriptions gravées au coûteau sur la porte des toilettes ou des douches des aires de repos espagnoles (celle sur lesquelles s'arrêtent les zmagris sur la route du bled), du genre: "Tawfiq, 9-5 en force", ou bien "Big up pour Bourg en Braisse" ou encore: "Mohamed-Amine, 8/07/2005".

Bref... je me suis d'abord dit: "les petits ****... ils ne savent vraiment pas ce qu'ils font"... Mais cela m'a amené à d'autres réflexions: j'ai pensé qu'une telle image ne se cacherait certainement pas au fond de l'inconscient d'un Francais moyen (ou d'un Marocain)... et que c'était un souvenir très spécifique. Une de ces images qui font mon (notre?) identité à nous les enfants d'immigrés.

J'ai ensuite repensé à mon père qui ouvrait toujours le "capot" (ca s'écrit comme ca?) de la voiture, à chaque arrêt et qui faisait le guêt (il ne s'éloignait jamais bcp de sa voiture), souvent en discutant avec les autres "darons" qui eux aussi se reposait en même temps que nous, pendant que ma mère sortait la nourriture du coffre... etc.

Voilà: ce types d'images, de sensations qui ressurgissent parfois sont sûrement très spécifiques, propre à notre vécu d'enfants d'immigrés.

Et vous? qu'est ce qui fait vôtre identité? quels sont vos plus beaux souvenirs? sont-ils liés à cette histoire commune?
Avez-vous l'impression de former une communauté spécifique?

(PS: sans nier bien-sûr qu'une grande partie de notre vécu est semblable à celui de nos concitoyens Francais de souche ou de nos cousins Marocains.)

Moi je me souvient des glacières ( pressé de l'ouvrir ) des Espagnols limite raciste, encore pleins de truc :rouge::rouge:
Je tombe dans la nostalgie là :rouge:
 
Je suis Nostlgique a fond là, nos fameuse fourgonette souvent vétuste :rouge:

Je me rappelle même d'une famille qui partait avec une fourgonnette ( Mercedes il me semble ) avec seulement trois place a l'avant, juste pour le daron et la maman quoi. Et derrière yavai juste pleins de coussins avec aussi un sedari et les enfants ( Nous a lepoque ) faisait tout le voyage dans un lit de coussins confortable :rouge:
 
eh ben dis donc! les zmagriayas, vous avez pleins de choses a raconter, vous avez vecu beaucoup d'histoires entre le maroc et la france et les plus talentueux entre vous peuvent ecrire et structuré leurs vecus dans des romans a publier chez editions Fayard :D

Moi j'ai vecu le chemin inverse et je n'ai pas le courrage de tout raconter... un jour, peut etre ;)

desertman
 
Je me souvient aussi des vieilles salle de bain du bed, les salle de bain bleu :rouge:
un bleu vraiment moche et vieux mais j'aime m'en souvenir :rouge:

Bref bonne nuit, et des mes pensées yaura plein de J-5 de cafard musclé qui volent bon bonne nuit et merci pour le post je suis émue presque :rouge:
 
En partance pour la plage.
Je suis assis près du frein à main, le dos au chauffeur. Toutes les "chrifat" (djebliyat) sont installées sur les sièges avec leurs enfants. Toujours le même protocole: "gless a chcherifa, tfadli". Les jeunes paysans rougis par le "plein-air" cèdent immanquablement leur place. Et toujours cette même dentition approximative qui m'a tant marquée lorsque j'étais enfant.
On se tient comme on peut aux barres de l'autobus... waqfine, et ce, afin de ne pas trop souffrir des virages. Les bras levés des travailleurs: la transpiration. Les vitres cassées et l'odeur du goudron chaud et flouté qui s'engouffre avec le vent de la mer.
Les poules et les dindes tenues par les pieds, la tête en bas. les pattes attachées et l'odeur de la volaille.
Les serviettes oranges ou rosées, nouées autour des hanches.
Et les secousses du bus après à tout instant: quand il se rabat sur la droite pour laisser passer un camion; quand il tente de doubler, quand il affronte de face les aléas de la route et du sort: les pierres qui se dressent comme un défi; les trous qui s'offrent comme des gouffres.
Il faut tenir les parasols ou les remettre en place, s'excuser auprès de sa (ou son) vénérable voisin(e); sourire ou au contraire s'emporter face à l'insuopportable inattention de tel ou tel.
Les jeunes sont prêt: labssine "e-sh-short", les lunettes de soleil et tout l'équipement qui s'impose en pareilles circonstances: le petit frère à la main (à moins que ce ne soit un quelconque gamin du quartier, l'enfant des voisins ou qui sais-je encore...), fermement maintenu à proximité par le poignet, le bras ou la nuque. Et comment échapper à l'emprise des aînés?
E-ttobus s'arrête: la plage est devant soi, avec ses galets et ses pierres qui font mal... et l'Espagne à l'horizon.
 
En partance pour la plage.
Je suis assis près du frein à main, le dos au chauffeur. Toutes les "chrifat" (djebliyat) sont installées sur les sièges avec leurs enfants. Toujours le même protocole: "gless a chcherifa, tfadli". Les jeunes paysans rougis par le "plein-air" cèdent immanquablement leur place. Et toujours cette même dentition approximative qui m'a tant marquée lorsque j'étais enfant.
On se tient comme on peut aux barres de l'autobus... waqfine, et ce, afin de ne pas trop souffrir des virages. Les bras levés des travailleurs: la transpiration. Les vitres cassées et l'odeur du goudron chaud et flouté qui s'engouffre avec le vent de la mer.
Les poules et les dindes tenues par les pieds, la tête en bas. les pattes attachées et l'odeur de la volaille.
Les serviettes oranges ou rosées, nouées autour des hanches.
Et les secousses du bus après à tout instant: quand il se rabat sur la droite pour laisser passer un camion; quand il tente de doubler, quand il affronte de face les aléas de la route et du sort: les pierres qui se dressent comme un défi; les trous qui s'offrent comme des gouffres.
Il faut tenir les parasols ou les remettre en place, s'excuser auprès de sa (ou son) vénérable voisin(e); sourire ou au contraire s'emporter face à l'insuopportable inattention de tel ou tel.
Les jeunes sont prêt: labssine "e-sh-short", les lunettes de soleil et tout l'équipement qui s'impose en pareilles circonstances: le petit frère à la main (à moins que ce ne soit un quelconque gamin du quartier, l'enfant des voisins ou qui sais-je encore...), fermement maintenu à proximité par le poignet, le bras ou la nuque. Et comment échapper à l'emprise des aînés?
E-ttobus s'arrête: la plage est devant soi, avec ses galets et ses pierres qui font mal... et l'Espagne à l'horizon.









Si vous avez des souvenirs, vous pouvez aussi les partager!
 
y en a tellement des souvenirs, j'ai le souvenir de m'être faite dragué par un gars, le fils du boulanger chez qui la moitié du village va faire cuire son pain, et l'année d'après on a entendu qu'il avait hreg et que la mer l'avait emporter, Allahirehmou.

Sinon y a aussi mon très cher voisin d'en face, Abdelwahid, une bombe ce gars, grand fort bronzé beau...et sauveteur à la plage de surcroit! et quand mes cousines débarquent chez moi, c'est trop marrant les délirs qu'on se tape, y a une sorte de jeu à distance chaque année entre nous, je suis un peu triste car je vais pas le retrouver cette année, il a réussi à rejoindre l'espagne, il a épousé une espagnole via MSN, trop fort ce gars, sa beauté y est pour bcp c'est sûr, et puis il est pas bête, il a étudié les langues à la fac, de quoi tenir des conversation en frc en anglais ou en espagnole.

une vidéo que je didicasse aux zmagriya de France et particulièrement qux zmagriyates lol
 
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