Colonies en Cisjordanie: l'Europe hausse le ton, Israël persiste et signe
Plusieurs capitales européennes ont convoqué lundi les ambassadeurs israéliens pour protester contre le projet de nouveaux logements dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, sans aller jusqu'à rappeler leurs représentants comme évoqué par un journal israélien.
La Russie a jugé pour sa part "illégaux" les nouveaux projets d'Israël, appelant l'Etat hébreu à "reconsidérer" sa décision qui a, selon Moscou, "une influence très négative sur les efforts pour relancer les pourparlers directs" israélo-palestiniens.
En Europe, les ambassadeurs israéliens à Paris, Londres, Stockholm et Copenhague ont été convoqués par les ministères des Affaires étrangères qui entendaient leur signifier leurs "préoccupations" et leur "désapprobation".
Par ailleurs, le président français François Hollande a espéré que les décisions de construction ne seraient "pas appliquées". Mais "nous ne voulons pas entrer dans une logique qui serait celle de sanctions", a-t-il ajouté, s'exprimant en marge d'un sommet franco-italien.
Nouveau signe des différences d'approche européennes sur le Proche-Orient, Berlin s'est seulement dit lundi "très inquiet", mais sans convoquer l'ambassadeur israélien. "Israël sape la confiance dans sa volonté de négociations", a affirmé le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.
Israël a annoncé vendredi son intention de construire 3.000 logements supplémentaires à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, notamment dans la zone dite E1, particulièrement controversée.
Située entre Jérusalem et la colonie de Maalé Adoumim, où Israël s'était engagé auprès des Etats-Unis à ne pas bâtir, cette zone, si elle est construite, rattacherait Maalé Adoumim aux quartiers de colonisation de Jérusalem Est, compromettant la viabilité d'un futur Etat palestinien.
"Obstacle à la solution de deux Etats"
Cette décision a suscité des critiques internationales, y compris de Washington, soutien sans faille d'Israël, qui a estimé qu'elle faisait "reculer la cause de la paix" avec les Palestiniens.
Israël a annoncé son projet de constructions au lendemain du vote à l'Assemblée générale de l'ONU qui a accordé à la Palestine un statut d'Etat observateur non membre aux Nations unies. France, Suède et Danemark avaient voté en faveur de la résolution tandis que la Grande-Bretagne et l'Allemagne s'abstenaient.
Pour Londres, les nouvelles constructions annoncées "rendent potentiellement de plus en plus difficile à atteindre une solution basée sur deux Etats avec Jérusalem en capitale partagée".