Bonsoir, Farrou.
Justement c'est ce que je suis entraine de faire, je l'étudie et c'est ce que je suis entraine de découvrir.
Je suis heureux que tu prennes le temps d'étudier le Coran !
la majorité des pages du coran appellent au combat et à la tuerie., tuez-les là ou vous les trouvez, combattez-les ...ect ( L'article "les" remplace :les chrétiens les juifs et ceux comme moi qui ne croit plus à rien.
Tout d'abord, j'aimerais que tu appuies le fait que selon toi, la majorité des pages du Coran appelent au combat et à la tuerie. Comme je l'ai déjà dit, évite de te baser directement sur les arguments des autres avant d'avoir entrepris une lecture complète et attentive.
La majorité des pages signifierait donc que ces appels au meurtre et à la tuerie se situeraient dans un très grand nombre de sourates (il y en a 114) et de versets (6219), ce qui voudrait donc dire que pour appuyer ton hypothèse, comme quoi la majorité des sourates et versets contiendraient ces appels, il faudrait que tu fasses appel à plus de la moitié des sourates (57) et plus de la moitié des versets (~3109), en tenant compte de la structure d'un livre qui fait que les sourates et les versets à la lecture sont ordonnés suivant chaque page.
Je t'invite donc à me démontrer ce fait que tu avères, plus précisément.
Ensuite, si tu le veux bien, intéressons-nous à ces versets qui selon toi, appelent au meurtre et à la tuerie :
"Combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent" (2;190)
Nous remarquons dans ce premier verset, que le combat "dans le sentier d'Allah", c'est-à-dire le combat autorisé selon Allah et donc le combat pour lequel les musulmans ne rendront pas de comptes à Allah, est permis contre "ceux qui vous combattent", c'est-à-dire ceux qui combattent les musulmans : tu admettras donc que ce combat qui est cité n'est qu'une défense face aux agresseurs.
D'ailleurs, Allah souligne dans le même verset, le fait que cette défense doit être respectée avec la plus grande attention :
"et ne transgressez pas. Certes. Allah n'aime pas les transgresseurs !"(2;190)
Lisons maintenant le verset suivant :
"Et tuez-les, où que vous les rencontriez; et chassez-les d'où ils vous ont chassés"(2:191)
On remarque, en premier lieu, que le verset commence par la conjonction de coordination "Et" ("wa" en arabe), ce qui marque ce verset fait directement suite au précédent, et qu'il faut donc tenir compte de ce qui a été dit précédemment, à savoir la seule défense autorisée.
Dans ce cas, Allah autorise le meutre de l'agresseur.
"Où que vous les rencontriez", signifie que les musulmans n'ont pas à tenir compte de l'endroit où ils se font agresser pour se demander s'ils doivent riposter.
"et chassez-les d'où ils vous ont chassés", signifie que les musulmans n'ont le droit de chasser les agresseurs d'une terre que si ces mêmes agresseurs avaient auparavant chassé de cette terre les musulmans. Allah autorise donc les musulmans à récupérer leurs terres.
Suite du verset : "l'association est plus grave que le meurtre."(2:191)
Il semble que ce verset ait malheureusement été mal compris par beaucoup.
Si tu lis ce verset, et que je te demande qui est à l'origine du meurtre dans ce verset, tu me répondras bien sûr "les musulmans", et tu as raison.
Maintenant, si je te demande qui est à l'origine de l'association, tu me diras "les infidèles", et tu as tort. En suivant une logique simple, il apparait clair qu'il n'est juste de comparer que deux actes faits par la même personne et non par deux personnes différentes. Ce sont donc les musulmans dans ce verset qui sont mis en garde contre une "association divine" forcée par les infidèles (d'ailleurs, c'était le cas lors des croisades chrétiennes, où la conversion au christianisme était quelquefois forcée). Dans ce cas, Allah souligne qu'il vaut mieux se défendre (nous sommes toujours dans ce contexte, car toujours dans le même verset !) plutôt que se soumettre et renier Allah.
Ensuite, nous avons "Mais ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu'ils ne vous y aient combattus. S'ils vous y combattent, tuez-les donc. Telle est la rétribution des mécréants."(2:191)
Cette fin de verset sonne comme une application à titre d'exemple, de ce qui a été dit précédemment :
"ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu'ils ne vous y aient combattus".
Comme nous l'avons vu précédemment, les musulmans n'ont pas à tenir compte du lieu, et même si la Mosquée Sacrée est un lieu sensiblement différent et plus sacré que les autres, il n'en demeure pas moins que les règles de défense restent les mêmes, ce qui est souligné par :
"S'ils vous y combattent, tuez-les donc."
"Telle est la rétribution des mécréants", Allah définit et conclut définitivement ce qui doit être fait à l'agresseur, ce qui signifie entre autres que le musulman ne doit tenir compte d'aucune autre forme de règle, à part celle de la simple défense.
Verset suivant : "S'ils cessent, Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux." (2 :192)
Conformément à ce qui a été dit dans les versets précédents, si les agresseurs cessent, comme la défense est la seule forme de guerre autorisée, les musulmans n'ont donc pas à continuer le combat. D'ailleurs, Allah leur rappelle qu'il reste Pardonneur et Miséricordieux, afin que s'ils aient dérogés à la règle par erreur (!), ils se doivent d'invoquer son Pardon et sa Miséricorde (mais cette invocation ne garantit en rien l'attribution effective d'un Pardon par Allah !).
Dernier verset : "Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S'ils cessent, donc plus d'hostilités, sauf contre les injustes."(2:193)
Note la présence encore une fois de la conjonction de coordination, qui fait le lien avec les versets précédents.
Ce verset définit ici clairement la fin du combat, à savoir qu'il n'y ait plus d'association (tu te souviendras que plus haut, nous avons remarqué que cette association ne concernait que les musulmans) et que le culte ne soit voué qu'à Allah (ce qui souligne l'absence nécessaire de culte forcé).
"S'ils cessent, donc plus d'hostilités." Allah confirme donc ce qui était déductible d'après les autres versets, et le confirme une nouvelle fois, afin de souligner son importance.
"Sauf contre les injustes." Le terme d'"injuste" s'appliquerait ici aux agresseurs qui cesseraient le combat sans qu'il n'y ait eu riposte des musulmans. Ainsi, l'"injustice" se rapproche plus d'un manque d'équilibre entre les rapports entre les agresseurs et les musulmans, et uniquement dans ce cas-là, Allah autorise la riposte.
D'ailleurs, ce qu'il est intéressant de noter, c'est que cette idée se rapproche de la loi du Talion, non ?
C'est justement cité dans les versets suivants, que je te laisse le soin de lire :
"Le Mois sacré pour le mois sacré ! - Le talion s'applique à toutes choses sacrées -. Donc, quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale. Et craignez Allah. Et sachez qu'Allah est avec les pieux." (2:194)