Karim Ghellab, 45 ans, occupe une place à part dans la classe politique marocaine. Ingénieur des Ponts, il a dirigé différents départements du ministère des Transports avant den prendre la tête en 2002. Désigné au titre de lIstiqlal, avec lequel il entretenait des relations surtout familiales, il a éprouvé le besoin de régulariser sa situation en se donnant une légitimité démocratique. Et cest dans une circonscription populaire de Casablanca quil a arraché de haute lutte un mandat local, puis national. Depuis, à lIstiqlal, il est chez lui. Au dernier congrès, il a été élu au comité exécutif. À la quatrième position, loin devant des dinosaures.
Après ladoption de la Constitution, le roi a fait observer que le pays entrait dans une nouvelle période et que chaque période avait ses propres hommes. Une manière élégante dinviter certains personnages brejnéviens à « dégager ». Karim Ghellab, lui, appartient à la génération qui, après les élections de novembre, va saffirmer sur le devant de la scène. À Jeune Afrique, il a parlé bien entendu du TGV, mais aussi des islamistes et des alliances qui se nouent ou seffilochent.
Jeune Afrique : Les travaux du TGV Tanger-Casablanca ont été lancés le 29 septembre. Est-ce que le Maroc a vraiment besoin dun TGV ? Ny a-t-il pas dautres priorités ? Les 3 milliards deuros ne pourraient-ils pas être mieux utilisés en ces temps de crise ?
Karim Ghellab : Le TGV constitue une priorité dans le cadre de la politique des grands chantiers. Le Maroc en a besoin pour promouvoir lemploi et développer les régions. Lévolution des transports nécessite aujourdhui le développement du train à longue distance, laquelle impose la technologie du TGV. Mais les priorités sociales ne sont pas négligées pour autant. Au cours des trois dernières années, le budget de lÉducation nationale a augmenté de 28 %, pour atteindre 50 milliards de dirhams par an (environ 4,5 milliards deuros), et celui de la Santé, qui dépasse les 10 milliards de dirhams, a crû de 34 %.
Les 3 milliards deuros que vous avez cités après dautres ne constituent pas le budget du TGV. Il sagit des investissements ferroviaires sur cinq ans de lOffice national des chemins de fer [ONCF], et ils portent aussi sur dautres opérations. Le TGV, cest 1,8 milliard deuros et, dans cette somme, les trois quarts sont des crédits exclusivement mobilisés pour ce projet. La part qui peut être utilisée pour dautres priorités et qui relève du budget de lÉtat représente 500 millions deuros. Une part est financée par le Fonds Hassan-II et le reste par lÉtat, soit 75 millions deuros par an sur six ans. Cela correspond à 1,4 % du budget général dinvestissement de lÉtat, ce qui est tout à fait soutenable.
Après ladoption de la Constitution, le roi a fait observer que le pays entrait dans une nouvelle période et que chaque période avait ses propres hommes. Une manière élégante dinviter certains personnages brejnéviens à « dégager ». Karim Ghellab, lui, appartient à la génération qui, après les élections de novembre, va saffirmer sur le devant de la scène. À Jeune Afrique, il a parlé bien entendu du TGV, mais aussi des islamistes et des alliances qui se nouent ou seffilochent.
Jeune Afrique : Les travaux du TGV Tanger-Casablanca ont été lancés le 29 septembre. Est-ce que le Maroc a vraiment besoin dun TGV ? Ny a-t-il pas dautres priorités ? Les 3 milliards deuros ne pourraient-ils pas être mieux utilisés en ces temps de crise ?
Karim Ghellab : Le TGV constitue une priorité dans le cadre de la politique des grands chantiers. Le Maroc en a besoin pour promouvoir lemploi et développer les régions. Lévolution des transports nécessite aujourdhui le développement du train à longue distance, laquelle impose la technologie du TGV. Mais les priorités sociales ne sont pas négligées pour autant. Au cours des trois dernières années, le budget de lÉducation nationale a augmenté de 28 %, pour atteindre 50 milliards de dirhams par an (environ 4,5 milliards deuros), et celui de la Santé, qui dépasse les 10 milliards de dirhams, a crû de 34 %.
Les 3 milliards deuros que vous avez cités après dautres ne constituent pas le budget du TGV. Il sagit des investissements ferroviaires sur cinq ans de lOffice national des chemins de fer [ONCF], et ils portent aussi sur dautres opérations. Le TGV, cest 1,8 milliard deuros et, dans cette somme, les trois quarts sont des crédits exclusivement mobilisés pour ce projet. La part qui peut être utilisée pour dautres priorités et qui relève du budget de lÉtat représente 500 millions deuros. Une part est financée par le Fonds Hassan-II et le reste par lÉtat, soit 75 millions deuros par an sur six ans. Cela correspond à 1,4 % du budget général dinvestissement de lÉtat, ce qui est tout à fait soutenable.