Salut
@Fitra et les autres!
Alors, j'ai comme toi un gros problème avec l'organisation, la rigueur, la discipline, et comme toi je pense que la flemme est une des caractéristiques les mieux répandues dans la société.
Mais contrairement à toi, j'ai ce problème depuis toujours. Je n'ai jamais été une bosseuse acharnée, une folle du travail... J'ai toujours été quelqu'un de très "cool" qui négligeait les impératifs qui lui étaient assignés, à ceci près que j'ai toujours stressé, à l'école, quand l'échéance se rapprochait dangereusement. Je stresse, certes, mais je ne m'exécute pas, va savoir pourquoi...
La valeur travail, je ne l'admire pas vraiment, ou disons modérément. Pour prendre le pays-emblème de la valorisation de cette valeur, les États-Unis, un de leurs écueils est justement le fait de ne pas pouvoir créer un système de protection sociale suffisamment pourvoyeur pour assurer aux plus pauvres un niveau de vie décent, et pour protéger tous les citoyens contre les risques sociaux (dont la maladie et la vieillesse). Cela parce que dans la mentalité étasunienne, tout le monde n'a que ce qu'il mérite, et si les pauvres sont pauvres, c'est parce qu'ils n'ont pas assez trimé pour avoir un job. Ils excluent la notion de reproduction sociale, de privilèges accordés à la naissance aux plus riches, etc... Au final, la valorisation du travail légitime auprès des pauvres eux-mêmes leur situation, alors qu'elle n'est pas forcément acceptable dans une démocratie.
Un autre exemple, le Japon, où le sens du devoir est exacerbé auprès des citoyens. Les employés peuvent faire du 50h/semaine, subir un taux de stress de la part de la hiérarchie extrêmement élevé, et l'absence de rendements croissants pousse certains au suicide. Et pour décompresser et se défaire de cette pression inhumaine, ils se soulent à coup de saké dans les bars le week-end... Pas top comme modèle de société.
Je peux aussi citer le domaine des études, avec le taux de suicide des jeunes qui est le plus élevé en Corée du Sud, où les étudiants ne peuvent faire endurer à leurs enfants la honte que représente l'échec scolaire, ou "tout simplement" des résultats inférieurs à ceux du voisin...
Et je passe des exemples.
Donc, même si le travail n'est certainement pas une des valeurs auxquels je suis la plus attachée, je suis quand-même admirative de ceux, auprès de moi, qui savent endurer plusieurs heures de travail et être à la hauteur des injonctions. C'est une capacité qui me manque tellement que je ne peux être qu'admirative de ces gens-là, et peu importe leurs résultats à l'arrivée.
Pour ma part, l'incapacité de m'organiser touche autant le travail que les tâches domestiques, comme toi. J'ai en fait un rapport trèèèèèès distancié au monde concret. Je suis 3000x plus dans ma tête que dans mon corps, ce qui fait que je le néglige, et je néglige tout ce qui me demande de la concentration sur le monde réel. Ça me coûte énormément d'énergie. A tel point que même les activités qui m'intéressent, intellectuelles ou artistiques, je ne les fais pas, car elles me demandent trop d'énergie. Alors je pense beaucoup, je produis beaucoup d'idées dans ma tête, mais je suis comme une désengagée de la vie réelle, et je n'ai pas de projet. Heureusement que mes études donnent une direction à ma vie, lol
Mais je travaille à tout cela, et petit à petit (mais vraiment très progressivement), je réinvestis le réel.