Un exemple de la richesse, du raffinement et précision de la langue del janna parlée par des centaines de millions de personne à travers le monde, vaut mieux qu'un texte qui ne sera jamais assez long et assez pertinent pour décrire ce qu'est ce merveilleux trésor.
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je dirai que la langue arabe est un trésor mais empoisonné! L'écart devient intenable entre l'arabe classique et les arabes dialectaux!
Noté /5. Retrouvez Pourquoi le monde arabe n'est pas libre: Politique de l'écriture et terrorisme religieux et des millions de livres en stock sur Amazon.fr. Achetez neuf ou d'occasion
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un livre à lire ! Livre de Moustapha Safouan
On sait que depuis le début de l'histoire le pouvoir politique au Moyen-Orient a toujours tiré sa légitimité de la religion. Ce fait va de pair avec la sacralisation de la langue de l'écriture opposée à la langue vernaculaire et quotidienne et, par là, avec la subordination de l'écriture à des fins de prestige et d'exploitation. L'État islamique ne fait pas exception.
Quelle est la thèse principale ? Est-ce la disjonction qui existe dans le monde arabe, aussi bien du Machrek que du Maghreb, entre la langue classique – qui est la langue utilisée pour affirmer le pouvoir ou pour soutenir le pouvoir – et les langues populaires, les dialectes, les langues vernaculaires, ce qui correspond à la langue du peuple ? Est-ce le jeu de la politique de l’écriture à travers l’utilisation différenciée des langues, l’une pour le pouvoir, l’autre au fond pour la satire ou la comédie, quelque chose qui a mis l’Egypte, et peut-être d’autres pays arabes, dans un retard par rapport à la modernité ?
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87G. K. : Cette politique de l’écriture a utilisé ce qui existait dans l’Egypte et dans d’autres pays arabes, à savoir la différence entre la langue du Coran, la langue arabe classique “Nahaoui” et les dialectes de chaque pays, et on retrouve donc dans chaque pays arabe la langue du Coran et sa sacralisation comme moyen de renforcer le pouvoir politique au détriment la langue dialectale.
88M. S. : Oui, mais il y a eu des changements. Par exemple, le nombre de personnes qui savent lire et écrire a augmenté, ce n’est plus l’époque pharaonique ! L’écriture est devenue une chose publique. La critique que l’on peut adresser à l’écriture, c’est que l’on prend ce qui est écrit pour le vrai, d’où cette confusion entre le vrai et l’écrit, mais déjà grâce aux critiques grecs ceci avait été réfuté.
89Pour l’essentiel, quand même, on n’apprend pourtant dans les écoles que la grammaire de l’arabe classique… ce qui fait que quelqu’un qui a un goût pour l’écriture, qui est nourri par l’amour de la langue, apprend celle qu’on enseigne à l’école, que Dante appelait la “langue grammaticale”. De même que les scribes des temps pharaoniques étaient des serviteurs de l’Etat, de même aujourd’hui on peut dire, de facto, que la plupart des écrivains sont des serviteurs de l’Etat. Jusqu’à aujourd’hui, l’écrivain reste séparé du peuple. Il n’est pas lu. Ce qui fait que dans toute notre histoire, on ne peut pas trouver le nom d’un seul écrivain qui aurait tenu le rôle qu’un Victor Hugo a joué en France, sans parler de Shakespeare, etc. Dans notre histoire, nos écrivains n’ont jamais eu voix au chapitre, ce qui est quand même étonnant, puisque c’est séparer le peuple de tout le travail de la pensée. On va dire que ce n’est pas sa fonction, au peuple, de penser. Mais quand même, cette séparation est catastrophique.
90G. K. : En quelque sorte, pour le monde occidental, à partir du XIIe ou XIIIe siècle, il y a eu une marche progressive pour la contestation du pouvoir absolu, du pouvoir du souverain, par un début des Lumières aux XIIe-XIIIe siècles, avec le développement économique des villes, puis ultérieurement par le mouvement des Lumières proprement dit et la fin de l’absolutisme ; cela a donné naissance à ce que vous appelez également dans votre livre le “multiple”, c’est-à-dire les bases profondes de la démocratie. Et qui dit “démocratie” dit esprit critique, qui a eu comme origine probablement les premières traductions de la Bible en Allemagne au moment de la Réforme. C’est ce que nous n’avons pas eu dans le monde arabe, c’est-à-dire la possibilité de mettre en doute la lettre du Coran. Il y a des courants aujourd’hui qui se développent aussi bien au Maghreb qu’au Machrek, mais ils sont minoritaires et ostracisés par les pouvoirs, c’est-à-dire que nous n’avons pas eu la possibilité de mettre en doute le pouvoir despotique, le pouvoir de l’Un !...
..Mais bon lire des livres n'est pas donné à tout le monde, hélas...