sympathisant des mencheviks et apparemment hostile aux blocheviks ... rappelons que les deux partis sont d'inspiration marxiste , viennent du posdr et que la scission avait pour origine une divergence concernant l’organisation du parti ( et non une remise n cause idéologique ) le soviet paysan ( mencheviks ) voulait un parti ouvert à toutes les masses et le soviet ouvrier ( bolcheviks ) lui voulait un parti élitiste constitué de cadres ...détail déterminant !
Quand on s'intéresse à l'histoire de la gauche, et plus particulièrement à celle des communistes, on tombe forcément sur des luttes de lignes. L'idéologie est la chose essentielle et les luttes de lignes sont inévitables. Dans le cas présent, et dans une période révolutionnaire, l'opposition menchevik/bolchevik n'est pas que de façade, les bolcheviks accusant les mencheviks de vouloir faire finalement une "révolution" de façade en appui à la bourgeoisie et débarrassée de la dictature du prolétariat. Dès lors le soutien de ce banquier est logique.
"Les mencheviks et socialistes révolutionnaires russes, en se plaignant d'être poursuivis par les bolcheviks, essayent de cacher le fait que ces poursuites sont causées par la part prise par les mencheviks et les socialistes révolutionnaires à la guerre civile du côté de la bourgeoisie contre le prolétariat. Les Scheidemann et leur parti ont déjà montré de la même façon en Allemagne qu'ils prenaient la même part à la guerre civile du côté de la bourgeoisie contre les ouvriers.
Il est, par suite, tout. à fait naturel que la majorité des participants de l'Internationale jaune(*) de Berne se soit prononcée contre les bolcheviks ; par là s'est manifesté, non point le désir de défendre la démocratie pure, mais le besoin de se défendre eux-mêmes, chez des gens qui sentent et qui savent que dans la guerre civile ils sont du côté de la bourgeoisie contre le prolétariat."
(Lénine, thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne)
(*) jaune signifiant "traitre", "allié de l'ennemi" (cf. expression "syndicat jaune" autrefois assez employé)
Il existe aussi une littérature communiste considérable sur l'opposition aux thèses de Kautsky, considéré comme représentatif à la ligne menchévique.
le soviet ouvrier ( bolcheviks ) lui voulait un parti élitiste constitué de cadres ...détail déterminant
Le terme "cadre" chez les communistes ne signifie pas "col blanc", mais membre formé idéologiquement par le Parti pouvant assumer un rôle de responsable et de représentation.
après la révolution bon nombre de juifs se sont retrouvé dans les arcanes du parti en tant que cadre de l'administration civile ou militaire alors qu'ils furent pendant longtemps systématiquement écartes de toutes ces fonctions ... donc GRACE aux bolcheviks la communauté juive s'est vue intégrée dans les mécanismes du pouvoir ... de là certains expliquent le regain d'antisémitisme durant la guerre civile !
Il est tout à fait exact qu'une forte proportion de juifs, partout dans le monde, a toujours participé aux mouvements communistes, car ils échappent ainsi à un antisémitisme classique de gauche.
Il faut ici revenir à une lutte de lignes au sein de la gauche, plus spécifiquement entre Marx et Proudhon ("Misère de la philosophie" du premier répondant à "Philosophie de la misère" du second).
Alors que Marx critique la marchandise, la production de marchandise, les rapports de production, cad qu'il établit une critique scientifique du mode de production capitaliste, Proudhon lui critique
l'argent, il en arrive à ne pas critiquer la bourgeoisie en tant que classe (y compris sur un mode culturel), mais les riches possesseurs d'argent. Cette critique glisse inévitablement vers l'antisémitisme et le nationalisme, les juifs étant perçus comme des accapareurs œuvrant ("derrière" toujours!) contre les nations. Il s'agit donc d'une critique non matérialiste, anti-scientifique et super populiste qui flatte la petite bourgeoisie (petit commerçant, petit artisan) tout en se montrant "rebelle". Elle est donc facilement assimilable et plait particulièrement aux fascistes.
Proudhon mourra bouffi d'antisémitisme. Les fascistes créeront bien plus tard les Cercles Proudhon. Et quand tu écoutes Soral aujourd'hui, c'est du Proudhon dans le texte.
Malheureusement, dans la même veine, il faut bien dire qu'une partie de la gauche française a été fasciné par l'Islam - de manière erronée - pour son côté "anti-capitaliste romantique", allant même jusqu'à soutenir la révolution islamique d'Iran pour la simple raison qu'elle était contre l'impérialisme US. Du populisme petit-bourgeois...