Pour le rasm, c'est inexact de parler de larges variantes pour l'époque d'Uthman. Je ne sais pas d'où tu sors cela.
Ce que je veux signifier, c'est que les variantes de rasm de ces recensions pré-othmaniennes sont bien plus larges que celles, relativement minimes, que nous pouvons aujourd'hui observer dans les manuscrits anciens de la recension d'Othman. Au contraire, si l'on s'appuie sur les données transmises par la tradition musulmane - et que l'on recouvre en partie dans les palimpsestes offrant un autre rasm que celui d'Othman - il y avait dans les recensions des compagnons des variantes de mots, des omissions, des synonymies, des transpositions, des ajouts, etc. Si l'on se fie à certains rapports, il y avait également des divergences concernant le nombre et le contenu de certaines sourates, ibn Mas'ud en rejetant certaines qui seront reconnues, Ubayy en ajoutant d'autres aux 114.
Dans le lien que j'ai donné vers une vidéo d'une conférence de Manfred Kropp, celui-ci précise bien que les variantes sur le rasm des anciens manuscrits est exceptionnel et rare.
Ce sont des variantes minimes, mais qui existent tout de même.
Oui, mais il est le seul détenteur de sa variante. Et celle-ci ne s'éloigne de la vulgate que sur des points de détails sans conséquence sur le sens des versets.
Je n'ai pas spécifiquement étudié la recension d'ibn Mas'ud, je ne peux donc pas confirmer ou infirmer tes dires.
>> Le message final reste intact.
Il est inutile de prétendre que le sens du Coran reste préservé dans tous les cas : ou alors, il faut tenir que c'est la transmission du sens qui compte seulement pour le Coran, et non la transmission de la lettre et d'une récitation spécifique, ce que bien entendu tu n'affirmeras jamais. Il y a donc bel et bien un problème iici que tu feins d'ignorer : les qira'at ayant été imparfaitement transmises, les transmetteurs se contredisant les uns avec les autres, il devient impossible de prétendre détenir la ou les récitations originelles du prophète, et donc de Dieu. Nous nous retrouvons avec un rasm primitif et la possibilité de l'interpréter (ijtahada) de diverses manières sans jamais pouvoir être sûr que l'interprétation choisie corresponde avec la récitation divine.
Il y a des variantes de lecture qui mènent à des interprétations juridiques et cultuelles contradictoires.
Au contraire, c'est à toi de dresser la liste des Sahabas qui ont retenu le codex d'Uthman et le nombre infime de ceux qui avaient des objections.
Tu ne m'as pas compris.
J'essaye d'avoir une approche historique, et ce faisant, de mettre la tradition islamique entière entre parenthèses et de ne la regarder que si certains éléments historiques la corroborent : ainsi, pour les palimpsestes possédant un rasm différent de notre texte actuel, et corroborant ainsi l'existence de différentes recensions coraniques dans les premiers temps de l'islam, et ce faisant, de différentes façons de rendre et te témoigner de la Révélation coranique. Ce que je dis, c'est qu'il n'est historiquement pas possible de tenir - ou de nier - que l'imposition de la recension d'Othman résulte d'un consensus davantage que d'une logique individuelle ou impériale, etc.