C’est la Genèse, il faut comprendre qu’il créa des pères et des mères (ce qui n’implique même pas qu’il ne créa que ça !). S’il y avait une malédiction « divine » sur ce qui n’y correspond pas, alors il y en aurait une aussi sur les gens stériles. On peut même ajouter une contradiction supplémentaire avec la remarque que les gens qui ne collent pas aux stéréotypes des deux genres (à des degrés variables), ne sont pas tous stériles, loin de là.
Bref, la Genèse est un mauvais prétexte.
À contrario, les gens qui ne collaient pas aux stéréotypes des genres (des stéréotypes rendus binaires par entre autres le monde occidental au fil du temps), n’étaient pas toujours honnis, il a existé d’anciennes cultures qui leur donnaient un statut, parfois associés à la magie ou des choses ésotérique, mais ce n’est pas la question.
D’autres traditions encore ne sont même pas satisfaites non‑plus des genres au sens le plus commun, puisqu’il y a des traditions de mutilation et de retouchage de la création (ou de la nature, c’est pareil), ce qui peut être vu comme une troisième contradiction.
Elle a bon dos, la religion, elle devrait tout absorber, même les auto‑contradictions.
La stérilité était effectivement une sorte de malédiction dans la société biblique. La plus belle chose dont rêvaient les hommes et les femmes était de laisser une descendance nombreuse, surtout composée de mecs. La Bible triche parfois en disant que des femmes stériles ont été magiquement fécondées avec un miracle de Dieu, mais à ma connaissance, la Bible ne présente jamais de femme qui s’épanouisse en étant stérile. Dans le NT, la perspective est particulière, parce qu’on croyait que la fin du monde arriverait bientôt (quelque part au premier siècle, selon toute vraisemblance). Donc les enfants étaient secondaires, et la virginité était conseillée, sans être obligatoire.
La Bible ne présente pas non plus de figure positive d’intersexe. Je me souviens pas qu’elle aborde le sujet. La pensée biblique est pauvre à ce sujet.