« Bien que l’Algérie ait obtenu des succès dans le domaine de la résolution des conflits, par exemple avec l’ Accord d’Alger pour le Mali en 2015, le Maroc s’est battu pour ce rôle. Par exemple, l’Accord politique libyen établissant un gouvernement soutenu par l’ONU a été signé à Skhirat, au Maroc, en 2015. À l’automne 2020, les parties au conflit libyen ont de nouveau négocié au Maroc, puis en Tunisie – bien que l’Algérie ait offert à plusieurs reprises ses services de médiateur et profité de la confiance des parties importantes au conflit. Ce que l’on constate encore une fois, c’est la forte capacité stratégique et de mise en œuvre de la monarchie marocaine. Même au Mali, où l’Algérie espérait se positionner rapidement comme médiateur après le coup d’État d’août 2020, le Maroc est vite arrivé pour proposer ses services.
« Le secteur où l’Algérie et la Tunisie ont le plus de retard à rattraper est l’économie. Casablanca est en volume le plus grand centre financier du continent et le Maroc a une longueur d’avance dans le commerce et l’investissement en Afrique subsaharienne.
« Entre 2005 et 2019, les exportations du Maroc ont quadruplé et celles de la Tunisie ont plus que doublé. Les deux ont d’importants excédents commerciaux avec l’Afrique subsaharienne. L’Algérie, quant à elle, importe beaucoup plus d’Afrique subsaharienne qu’elle n’y exporte.
« Les liaisons de transport du Maroc vers l’Afrique subsaharienne devraient rester inégalées à long terme, ne serait-ce qu’en raison de la situation géographique du pays. Casablanca est de loin le plus grand hub aérien du Maghreb et Tanger Med s’est imposé comme le plus grand port d’Afrique en termes de volumes de transport de conteneurs, bénéficiant de sa situation à la jonction de l’Atlantique et de la Méditerranée.
« Des rivalités existent également en matière d’infrastructures énergétiques. Les plans d’un gazoduc transsaharien du Nigeria à l’Algérie existent depuis des décennies. Un accord pour un gazoduc du Nigeria via le Maroc vers l’Espagne signé en 2016 semble avoir de meilleures perspectives de réalisation.
« L’avancement de ces projets d’infrastructure dépend notamment du soutien d’États non africains. La Chine est particulièrement en vue et réfléchit de manière perceptible à une coopération trilatérale avec l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. A ce titre, il influence la compétition maghrébine pour le rôle de « porte d’entrée vers l’Afrique ».
« En diplomatie religieuse aussi, le Maroc est incontesté.
« Enfin et surtout, le Maroc a dominé les autres États du Maghreb avec sa politique migratoire.
« Néanmoins, les États maghrébins devraient profiter de la volonté croissante de trouver des solutions africaines pour l’Afrique.
« La politique de l’UE vis-à-vis du Maghreb s’est jusqu’à présent principalement déroulée dans le cadre de ses politiques de voisinage et de la Méditerranée. Les États de l’UE, y compris l’Allemagne, coopèrent également étroitement avec les États du Maghreb. L’intérêt croissant pour l’Afrique subsaharienne tant au Maghreb qu’en Europe ouvre de nouvelles perspectives pour toutes les parties.
« A moyen terme, l’intégration africaine pourrait fonctionner comme le moteur du processus d’intégration maghrébine que l’UE cherche à favoriser, à ce jour sans succès.
« Le secteur où l’Algérie et la Tunisie ont le plus de retard à rattraper est l’économie. Casablanca est en volume le plus grand centre financier du continent et le Maroc a une longueur d’avance dans le commerce et l’investissement en Afrique subsaharienne.
« Entre 2005 et 2019, les exportations du Maroc ont quadruplé et celles de la Tunisie ont plus que doublé. Les deux ont d’importants excédents commerciaux avec l’Afrique subsaharienne. L’Algérie, quant à elle, importe beaucoup plus d’Afrique subsaharienne qu’elle n’y exporte.
« Les liaisons de transport du Maroc vers l’Afrique subsaharienne devraient rester inégalées à long terme, ne serait-ce qu’en raison de la situation géographique du pays. Casablanca est de loin le plus grand hub aérien du Maghreb et Tanger Med s’est imposé comme le plus grand port d’Afrique en termes de volumes de transport de conteneurs, bénéficiant de sa situation à la jonction de l’Atlantique et de la Méditerranée.
« Des rivalités existent également en matière d’infrastructures énergétiques. Les plans d’un gazoduc transsaharien du Nigeria à l’Algérie existent depuis des décennies. Un accord pour un gazoduc du Nigeria via le Maroc vers l’Espagne signé en 2016 semble avoir de meilleures perspectives de réalisation.
« L’avancement de ces projets d’infrastructure dépend notamment du soutien d’États non africains. La Chine est particulièrement en vue et réfléchit de manière perceptible à une coopération trilatérale avec l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. A ce titre, il influence la compétition maghrébine pour le rôle de « porte d’entrée vers l’Afrique ».
« En diplomatie religieuse aussi, le Maroc est incontesté.
« Enfin et surtout, le Maroc a dominé les autres États du Maghreb avec sa politique migratoire.
« Néanmoins, les États maghrébins devraient profiter de la volonté croissante de trouver des solutions africaines pour l’Afrique.
« La politique de l’UE vis-à-vis du Maghreb s’est jusqu’à présent principalement déroulée dans le cadre de ses politiques de voisinage et de la Méditerranée. Les États de l’UE, y compris l’Allemagne, coopèrent également étroitement avec les États du Maghreb. L’intérêt croissant pour l’Afrique subsaharienne tant au Maghreb qu’en Europe ouvre de nouvelles perspectives pour toutes les parties.
« A moyen terme, l’intégration africaine pourrait fonctionner comme le moteur du processus d’intégration maghrébine que l’UE cherche à favoriser, à ce jour sans succès.