Le cheikh Ahmad Dahlan al Macqui, savant et historien musulman, Mufti des chafiites à la Mecque, la même où il naquit en 1810, écrivit sous le titre " l'hérésie wahabite", un livre intéressant dont voici un extrait :
"A l'époque du sultan ottoman Salim III, de 1793 à 1811, les rebellions et les séditions étaient nombreuses dont, la plus dangereuse, celles des wahabites qui conquirent les villes saintes des musulmans : la Mecque et Médine et qui, après avoir mené une guerre acharnée contre le gouverneur de la Mecque, le cherif Galeb, interdirent le venu des pèlerins syriens et égyptiens dans ces deux villes. Le fondateur de l'hérésie wahabite est Mohammad ibn Abdul Wahab qui vint au monde en 1111 h., dans un village à l'est de l'Arabie et qui mourut en 1200 h.. Il fit ses étude de théologie à Médine ; son père et son frère Solayman, qui étaient des religieux attachés à l'Islam, ainsi que ses maitres en théologies avaient compris, grâce à leur sagacité et à leurs connaissances en physiognomonie, que Ibn Abdul Wahab présentait des risques importants de déviation du droit chemin de l'Islam et craignaient fort pour les musulmans qui se laisseraient tromper. Son père, son frère et ses maitres le blâmèrent à plus d'une reprise et mirent en garde les musulmans contre ses idées mauvaise et déviationnistes. Le temps passa et ce qu'ils avaient craint arriva ! Mohammad ibn Abdul Wahab ouvrit une nouvelle voir, mais mauvaise celle-là qui induisit en erreur nombre d'ignorants, hérésie selon laquelle tout musulmans m'adhérant pas à ses idées devait être considéré comme incrédule et combattu, dépossédé de ses biens et sa famille emprisonnée. Abdul Wahab prétendit que se rendre sur la tombe du prophète Mohammad (sawa), implorer Dieu en ce lieu saint et faire appel aux saints prophètes et les considérant comme intercesseurs auprès de Dieu étaient des preuves d'incrédulité et d'idolâtrie."
Ainsi, selon la prétention wahabite, chaque fois que quelqu'un fait appel à une créature (prophètes, imams, saint homme, médecin ou autres), en implorant son aide et en croyant à son utilité, il apporte la preuve de son idolâtrie. Selon eux, toujours, il ne faut pas dire qu'un médicament est utile à soigner telle ou telle maladie et il ne faut pas considérer le saint prophète (sawa), les saints imam (as) ou les saints hommes, comme intercesseur entre nous et Dieu, car cela est comme une sorte d'idolâtrie et d'association à Dieu, et ce même si la personne est soumise à Dieu dans tous ses actes et si elle est musulmane.
"Abdul Wahab alla même jusqu'à falsifier certains versets coraniques pour apporter la preuve de ses inventions et pour tromper les tribus bédouines qui furent, en réalité, incapables de différencier l'Islam authentique de ses hérésies et de distinguer le bon du mauvais chemin. Les bédouins le suivirent, aveuglement même, sans comprendre ses idées ni le but qu'il poursuivait. Ibn Abdul Wahab, soucieux de trouver un appui militaire pour propager ses idées trompeuses et naïves alla à l'est de l'Arabie, dans la ville de Deriyeh, où il commença à parler avec les habitant, en prêchant ses idées et à les convaincre. Il conclu un pacte avec Mohammad ibn Saoud, chef de la tribu de bani Hanifa, qui à l'origine, était la tribu de Mossaylama al Kazzab (le menteur). Ensemble les deux hommes se mirent à l'oeuvre pour dominer toute l'Arabie. Ils obligèrent toutes les tribus à s'allier à leurs idées en menant sur leur territoires des incursions militaires sauvages. En réalité Ibn Saoud et les bédouins trouvèrent profit à suivre les idées perfides d'Abdul Wahab, car elles légitimaient le massacre de tous ceux qui refusaient de se joindre à eux, les laissant libres ensuite de s'emparer de leurs femmes, considérées comme des Houris du Paradis, ainsi que de leurs biens pour se livrer au libertinage."