Enquête
En ciblant et en détruisant à plusieurs reprises un centre de cancérologie au Yémen, les États-Unis poursuivent une longue tradition de bombardements d’hôpitaux.
Le 24 mars, les États-Unis ont mené une attaque préméditée contre l'hôpital d'oncologie Al Rasool Al-Azam à Saada, au Yémen, le réduisant en ruines. Au moins deux personnes ont été
tuées et 13 autres blessées.
Il ne s'agissait pas d'un incident isolé. Huit jours auparavant, le 16 mars, Washington
avait lancé treize frappes aériennes distinctes contre le bâtiment, détruisant systématiquement les cinq blocs de l'hôpital.
Le Fonds anti-cancer, une organisation médicale du gouvernement local,
a qualifié les événements de « crime de guerre » manifeste.
« Ces attaques ne sont pas seulement des frappes aériennes, mais des exécutions systématiques, destinées à éliminer l’espoir et à anéantir la vie dans un contexte de blocus étouffant », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Fonds yéménite de lutte contre le cancer, un organisme gouvernemental chargé de superviser le système de santé du pays, a acquiescé, affirmant qu'ils faisaient partie de ce qu'il a
appelé :
« Une politique américaine systématique qui cible le peuple yéménite depuis des années par des bombardements et un blocus étouffant, exacerbant la crise humanitaire et propageant des maladies mortelles, dont le cancer, qui a augmenté en raison de l’utilisation d’armes interdites au niveau international depuis 2015. »
Le nouvel hôpital Al Rasool Al-Azam était la pièce maîtresse du réseau de santé de la région. D'un coût de plus de 7,5 millions de dollars, il a permis de prodiguer des soins essentiels à des centaines de patients atteints de cancer qui, auparavant, ne recevaient aucun soin ou devaient effectuer un trajet aller-retour de huit heures et demie jusqu'à la capitale, Sanaa, pour se faire soigner.
Les frappes répétées contre des établissements de santé au Yémen n'ont pratiquement pas retenu l'attention des États-Unis. De fait, les attaques de Washington contre le Yémen n'ont suscité quasiment aucune couverture critique, les médias dominants semblant plus
indignés par l'utilisation par de hauts responsables de Trump d'un groupe de discussion Signal pour planifier leurs opérations que par ces actes ayant entraîné la mort de dizaines de civils.
Les États-Unis ont recommencé à bombarder le Yémen parce que son gouvernement, dans le but de stopper l'offensive israélienne sur Gaza, a bloqué les navires israéliens traversant la mer Rouge. Et comme la Palestine, le Yémen est soumis à un blocus international, privant sa population des besoins fondamentaux.................
The U.S. airstrike on a Yemeni cancer hospital follows decades of deliberate attacks on medical centers from Vietnam to Raqqa to Kunduz.
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