donc si la frannc maconnerie est compatible avec l'islam ce que je pense envisageable vu ce que vous dites.
alors un franc-maçon peut croire en dieu en ses anges en ses livres en ses messagers au jour dernier au destin bon ou mauvais a la resurrection.
accomplir les cinq piliers de l'islam.etc...
tout en etant un parfait macon?
Exactement et ce que nous voulons transmettre à travers ce topic.
Je cite une interview de Monsieur Sadi BOUNAB, musulman et franc maçon de la Grande Loge de France.
Sadi BOUNAB : La Grande Loge de France compte, en effet, de nombreux musulmans parmi ses membres. Mais peut-être faut-il rappeler le début du premier chapitre de la Constitution de la Grande Loge de France : " La Franc-Maçonnerie est un Ordre initiatique, traditionnel et universel fondé sur la Fraternité. Elle constitue une alliance dhommes libres et de bonnes murs de toutes races, de toutes nationalités et de toutes croyances ". Franchement, je ne vois rien qui puisse, bien au contraire, gêner en quoi que ce soit la foi dun musulman. Le problème, si problème il y a, est que lIslam est méconnu et il se trouve que la Franc-Maçonnerie lestégalement même si chaque année quelques hebdomadaires en mal de tirage font paraître un dossier sur la Franc-Maçonnerie. _ LIslam est méconnu : ce nest quau travers des violences commises, queffectivement des a-priori se construisent. Pourtant, en France, quatre à cinq millions dindividus pratiquent à des degrés divers cette religion et dans le monde les musulmans représentent environ un cinquième de la population du globe. Il faut, je crois, se rendre à lévidence, si lIslam était porteuse de violence, la planète entière serait un champ de bataille.
B.P. : Dans ces conditions, que peut-il y avoir de commun dans la démarche du franc-maçon de la Grande Loge de France et dans la mise en pratique de sa foi pour un musulman ?
S.B. : Eh bien, un exemple assez caractéristique pourrait répondre assez bien à cette interrogation. Lorsquon arrive en Franc-Maçonnerie, le silence, pendant les réunions, est de rigueur pour le nouvel arrivant et cela pendant de nombreux mois. Il sagit, en effet, pour lui, découter le plus attentivement possible pour bien comprendre le sens de ce qui est dit. Cest lanalyse et la recherche éventuelle du message ainsi reçu dans la sérénité qui lui permettront de sengager dans la voie de lintrospection. Se connaître soi-même, nest-il pas, en effet, le début dune vraie quête, assurément longue et difficile, mais qui tout au long du chemin permettra de mieux comprendre lautre avec comme corollaire la maîtrise de ses passions. Pour un musulman, il va sagir du Djihad. Ce mot, le plus souvent mal traduit, signifie, pour la plupart, guerre sainte alors quil devrait signifier lutte ou combat. Cette guerre sainte est considérée comme consubstantielle à lIslam. En réalité, il sagit bien dune lutte à mener, car cest le combat dans la voie de Dieu. Le champ de cette bataille se situe dabord dans la sphère privée, dans le sphère intérieure qui est le siège du grand Djihad caractérisé par la lutte contre les passions individuelles et les intérêts égoïstes. Etymologiquement, le terme Djihad dérive de la racine J H D qui signifie travailler avec zèle, poursuivre avec vigueur un but déterminé. Le Djihad élaboré par le Coran, la doctrine classique générale et la tradition historique, recouvre donc trois niveaux de la vie des croyants. Personnel, dabord, consistant en un effort sur soi-même en vue du perfectionnement moral et spirituel, social, ensuite, par le travail des ulémas, qui sont les jurisconsultes, dans léxégèse coranique et la recherche des solutions juridiques, universel, enfin, car relatif à lextension de la foi islamique à travers le monde et éventuellement la défense de lIslam. On voit bien que considérer le Djihad comme une guerre sainte, les armes à la main, pour exterminer linfidèle, est une vision réductrice soit liée à lignorance soit volontairement discriminatoire. Cependant, dans le temps même où nous parlons, des exactions sont commises au nom de lIslam. Mais en réalité, elles sont commises dans le but dobtenir le pouvoir, sûrement pas pour faire triompher le loi divine chère aux musulmans. Personnellement, je vois, au contraire, dans le Djihad, un travail parallèle à celui auquel se livre un franc-maçon surtout si on fait référence au silence auquel est soumis le nouveau franc-maçon dont je parlais précédemment et pour qui commence, si jose dire son Djihad maçonnique.
B.P. : Comme vous le savez, la Franc-Maçonnerie est très attachée au concept de liberté, comment lIslam, peut-être à tort considéré comme fataliste, laborde-t-il ?
S.B. : Le fatalisme dont on affuble lIslam lui fait grand tort. En fait, je ne crois pas que lIslam soit fataliste au sens que lon donne à ce mot le plus souvent. Lidée que lon se fait, en général, dans le monde occidental est centrée tout particulièrement sur ce soi-disant fatalisme qui ne laisse aucun rôle à linitiative et à la libre volonté de lhomme. Linterprétation de lIslam est toute autre. LIslam insiste tout particulièrement sur la confiance totale en Dieu, sur labandon à sa volonté et sur lévidence que Dieu seul est absolument libre parce que seul il est infini. Mais en vertu de sa nature théomorphique, lhomme participe de sa liberté. En ce sens absolu, Dieu seul est libre. Mais du point de vue de lhomme, dans la mesure où celui-ci est réel, il est également libre. Cette idée est difficile à admettre pour la raison humaine. Car la dichotomie entre libre volonté et déterminisme est lun de ces problèmes qui transcendent le domaine de la pensée discursive et ne peut être appréhendé que par une intuition intellectuelle que seules peuvent faire coïncider les oppositions. Elle a dailleurs été maintes fois discutée aussi bien dans les théologies chrétiennes, juive que dans la théologie islamique. Je crois que ce quil faut retenir, et cest ce que lIslam a le plus fortement mis en relief, la liberté dans son sens absolu nappartient quà Dieu. Pourtant, pour un musulman, lhomme participe de cette liberté et de ce fait porte la liberté de décider de ses choix. Dailleurs si cette liberté nincombait pas aux hommes, la foi religieuse naurait aucune signification. Je profite de ce terme de liberté pour préciser comment il peut être encore compris dans un sens plus précisément religieux. On sait que dans un sens restreint, Islam se rapporte à la religion qui a été révélée par le Coran. Mais dans un sens plus large, il se rapporte à la religion comme tel. Certains sages musulmans discernent dans le mot musulman, littéralement celui qui est soumis, plusieurs niveaux de signification : est musulman, au sens le plus universel, tout homme qui accepte une révélation divine quil soit musulman, chrétien, juif ou zoroastrien. En second lieu, le terme musulman sapplique à toutes les créatures de lunivers qui se conforment à ces lois inéluctables que le monde occidental appelle lois de la nature. Mais lhomme est excepté parce que le libre choix dont il a été fait dépositaire lui permet de refuser de se soumettre à la volonté du créateur. Si je devais résumer, je dirais que ce concept de liberté si cher au franc-maçon est la base même de la foi islamique puisquil ne saurait y avoir de sincère soumission à Dieu sans que précisément ne subsiste pas la liberté de ne pas se soumettre.
Réference et pour en savoir plus:
http://www.gldf.org/content/view/147/107/lang,fr/