@simba7
Pour étayer mes propos sur la formation et la santé publique
Au moment où des centaines de médecins quittent le pays chaque année, l’autorisation des médecins étrangers ne cesse de susciter un vif débat national. Entre optimisme et prudence, le médecin étranger est loin d’être perçu comme le remède à une crise structurelle. Pas moins de 7000 médecins ont...
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Une fausse solution à un vrai problème ?
Toutefois, faire venir des profils étrangers pour étoffer les ressources humaines au Maroc ne permet pas de résoudre complètement la décadence de l’hôpital marocain qui pâtit d’une crise systémique. La crise est liée avant tout à la formation qui fait défaut. Avant de songer au médecin étranger, il convient de parier sur la formation des médecins marocains, aux yeux de Jaâfar Heikel, épidémiologiste et expert dans l’économie de la Santé, qui estime que le pari sur l’étranger n’est pas tout à fait judicieux.
« Faire croire que les dysfonctionnements du système de Santé sont dus uniquement au problème du déficit est faux », a-t-il souligné, ajoutant, pour bien corroborer ses propos, que la stratégie de formation de 3300 médecins par an entre 2007 et 2020 a échoué. « En 14 ans, rien n’a été fait ni pour augmenter les capacités des Facultés de médecines ni pour ouvrir des Facultés privées dans les régions à fort besoin », s’est-il indigné. Selon Heikel, le marasme de notre système de Santé dépend plus du manque de Gouvernance que d’autre chose et notamment au manque d’organisation et d’harmonie entre le privé et le public.
« Un médecin libéral ne peut pas changer de région qu’après une procédure longue et complexe », a-t-il expliqué, arguant que cela exacerbe les disparités entre les régions. Dans ce sens, le Partenariat public-privé devrait être pris en compte. Partageant le même avis, Saïd Afif nous indique que la tutelle n’a pas concrétisé la convention relative au partenariat public-privé, signée en 2008, qui fluidifie la mobilité des médecins du privé vers le public en fonction des besoins des régions. « Malheureusement, cela n’a pas eu lieu », regrette-t-il.