Un peu de réverbe avec cette tribune de Stéphane Lhomme datée du 15 janvier dernier que je retranscris telle quelle, au cas où elle n'aurait pas été éditée dans ce fil. J'en partage les vues, instrumentalisation politique du religieux, fracture géopolitique et guerre énergétique. Quant à savoir ce qu'il faudrait faire pour lutter contre la prolifération des groupes armés, le pragmatisme eût voulu que l'on ne fasse pas commerce des armes en question, a fortiori dans des régions et un environnement économique instables, c'est là le minimum de cohérence qui est attendu des "Lumières" françaises, au quatrième rang des exportateurs à ce jour (
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/114000643/index.shtml) mais aussi et surtout que des relations politiques et commerciales loyales entre les nouveaux blocs régionaux soient définis sur des bases de codéveloppement (durable tant qu'à faire): le terreau du radicalisme religieux reste la misère économique et sociale.
Ces causes éliminées (donc leur auditoire) ou tout du moins combattues, il suffirait d'arrêter les têtes pensantes qui diffusent ces idéologies à l'échelle globale et étant donné le niveau de surveillance atteint par nos sociétés, rien ne serait plus aisé. Dans ce contexte comment ne pas appréhender ce que nos "islamologues" et autres experts multi-casquettes appellent "djihadisme" comme une variable d'ajustement sur la scène géopolitique internationale, en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe ou ailleurs...
"Le 11 janvier 2013, larmée française est intervenue au Mali à la suite de mouvements, vers Bamako, de groupes armés islamistes. Depuis des mois, ces derniers tiennent tout le nord du Mali et se seraient enhardis au point, nous dit-on, de vouloir occuper lensemble du pays.
Personne ne niera que ces groupes soient composés dhorribles individus qui, sous prétexte de convictions « religieuses », battent toute personne dont le comportement ne leur plaît pas, coupent les mains des voleurs (réels ou supposés), exécutent en particulier des femmes pour des broutilles ou même pour rien.
Pour autant, de la même façon quau moment de lintervention militaire contre Kadhafi en Libye, il est insupportable de se retrouver sommé de soutenir une intervention militaire déployée par ceux qui sont largement responsables de la gravité de la situation.
Qui croira quil sagit de sécuriser la région ?
Qui plus est, qui peut vraiment croire quil sagit dune opération « pour la démocratie au Mali » ? Cela fait des décennies quelle est bafouée dans ce pays par des régimes corrompus largement soutenus par la France. Alors, pourquoi cette subite urgence « démocratique » ?
De même, qui croira quil sagit de « sécuriser la région » ? En réalité, il sagit de sécuriser lapprovisionnement des centrales nucléaires françaises en uranium : ce dernier est en effet extrait dans les mines du nord du Niger, zone désertique seulement séparée du Mali par une ligne sur les cartes géographiques (voir pièce jointe nb).
A ce propos, on soulignera lextrême perversité des ex-puissances coloniales qui ont jadis tracé des frontières absurdes, faisant fi de limplantation des populations, et créant des pays aux contours bien curieux : le Niger et le Mali sont tous les deux en forme de sablier, une partie sud-ouest contenant la capitale, totalement excentrée et éloignée dune immense partie nord-est, principalement désertique.