UN ETAT PALESTINIEN VIABLE : L'utopie finale
«Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal, nous avons pris leur pays. C'est vrai que Dieu nous l'a promis, mais en quoi cela les concerne? Notre dieu n'est pas le leur. Il y a eu l'antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce de leur faute? Ils ne voient qu'une seule chose: nous avons volé leur pays. Pourquoi devraient-ils l'accepter?
David Ben Gourion, cité par Nahum Goldman dans le Paradoxe juif, p. 121
Après onze mois de blocage du processus de paix, l'Autorité palestinienne a annoncé dans l'espoir de sortir de l'impasse, qu'ils demanderaient au Conseil de sécurité de l'ONU de reconnaître leur indépendance dans les frontières de 1967. A ce jour, l'État de Palestine, revendiqué par la Déclaration d'Alger est reconnu par 94 pays membres de l'ONU sur 192. Fin 2010, 5 États sud-américains, avec à leur tête le Brésil, reconnaissent l'«État de Palestine avec les frontières de 1967».
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Comment écrit Daniel Vanhove, qui n'y croit pas: «Peut-on se réjouir» voire adhérer aujourd'hui à la reconnaissance prochaine de l'Etat croupion palestinien!? Cela me paraît invraisemblable. (...) Pour rappel: depuis la création de l'Etat israélien et ses détestables pratiques visant à repousser ses frontières sous de fallacieux prétextes idéologiques et sécuritaires, le dépeçage systématique du territoire palestinien par l'implantation de colonies est considéré comme un «crime de guerre» par la Cour pénale internationale. Et de la Palestine historique, il ne reste guère qu'environ 15% morcelés de son territoire, à l'image des bantoustans de l'Afrique du Sud de l'époque - sans parler du mouroir de Ghaza où s'entasse une population asphyxiée par l'un des pires blocus mis en place par l'occupant et régulièrement ciblée par sa machine de guerre.
Dès lors, même si ce projet d'Etat stipule que c'est à l'intérieur des frontières de 1967, avaliser un Etat palestinien aujourd'hui, c'est: - sans le dire, participer à un déroulement de faits inacceptables; - entériner le Mur de séparation qui pénètre profondément en terres palestiniennes; - admettre une partie de la colonisation dont celle de Jérusalem-Est qui est une annexion de facto de la ville, pourtant décrétée capitale du futur Etat; - accepter que jamais les réfugiés ne pourront revenir chez eux, à savoir en terres conquises, comme le garantit pourtant la Résolution 194 des Nations unies adoptée le 11 décembre 1948 (...) il serait peut-être plus utile de se demander si la première chose à faire ne serait pas une remise à plat de ce sinistre dépeçage dont on mesure les funestes conséquences chaque jour depuis plus de 63 ans».
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/136945-l-utopie-finale.html