Cette objection s'effondre car elle repose sur une erreur factuelle concernant la compilation du Coran et une confusion conceptuelle entre l'audience initiale et la portée de la mission. je m'explique:
L'erreur factuelle est d'affirmer que le Coran a été "compilé des siècles après", ce qui est historiquement faux, et cette erreur invalide toute votre comparaison. La compilation du mushaf de Uthman, le codex qui fait autorité jusqu'à ce jour, a été finalisée environ 20 ans après la mort du Prophète pbsl, sous la supervision de ses compagnons directs. C'est un fait documenté. En face, le canon du Nouveau Testament a été débattu et fixé au cours de conciles s'étalant sur plusieurs siècles. Comparer ces deux processus est une absurdité historique.
La confusion conceptuelle est simplement le fait que les premiers convertis à l'islam fussent Arabes est aussi pertinent que de constater que les premiers disciples de Jésus étaient Juifs. Cela décrit le point de départ géographique et sociologique, pas la nature théologique de la mission. La différence se trouve dans les textes fondateurs eux-mêmes : Le Coran se proclame universel dès le départ: "Nous ne t'avons envoyé qu'à la totalité des gens". par contre les Évangiles rapportent une mission initialement locale pour Jésus : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël".
La suite des échanges démontrent l'évolution de ma position sur ces deux points, j'ai en effet notamment reconnu mon erreur concernant la datation de la compilation du Coran (j'avais écrit sans trop vérifier qu'il avait été compilé des siècles après) quant au caractère universel du christianisme, il est acquis même si originellement, la mission de Jésus était circonscrite à ses coreligionnaires - Les premiers chrétiens sont hébreux mais aussi païens, il n'était donc pas complètement "fermé" en dépit de ce passage.
Faux. Ce n'est pas une simple affirmation, c'est une preuve par l'Histoire. La préservation du Coran ne repose pas sur le seul verset qui la promet. Ce verset est une prophétie qui s'est réalisée de manière historiquement vérifiable. Le Coran a été préservé par une double transmission massive et convergente (tawatur) orale et écrite, un phénomène sans aucun équivalent dans l'histoire des textes religieux. Des centaines de compagnons connaissaient le texte par cœur. Les scribes le notaient en temps réel. Le réduire à "le Coran dit que le Coran est vrai" est une simplification qui ignore le processus historique de sa transmission.
Si je me départis de mes croyances, j'en pense que la préservation au fil du temps ne suffit pas à poser l'authenticité du texte, cela veut simplement dire - qu'on observe qu'il n'a pas évolué depuis une date précise à partir de laquelle la mouture fait consensus. Je ne demande qu'à me tromper.
Demander pourquoi la Torah et l'Évangile n'ont pas été protégés de la même manière, c'est comme demander pourquoi un brouillon n'est pas conservé avec le même soin que le testament final. Les révélations précédentes étaient des missions temporaires pour des peuples spécifiques. Leur préservation a été confiée à ces peuples, qui ont failli. Le Coran, en tant que message final et universel, ne pouvait être laissé à la merci de la faillibilité humaine. Sa préservation divine est la condition logique de sa finalité. Ce n'est pas une incohérence mais plutôt l'aboutissement d'un plan divin.
Je ne trouve pas vraiment cette comparaison au brouillon pertinente
Le Coran nous enjoint de croire dans les révélations précédentes, il en fait même l'énumération, si c'était des brouillons - ils seraient passés dans la trappe de l'histoire. S'ils sont importants, pourquoi n'ont-ils pas été préservés d'autant qu'ils permettraient un éclairage précieux - exemple - on a des éléments de la genèse disséminés mais pas de "partie" consacrée à ce sujet alors qu'elle plante le décor.
Argument que je juge "faible"
Votre objection sur le mot Kitab pour une révélation orale est un contresens basé sur une traduction un peu simpliste. En arabe kitab vient de la racine qui signifie "écrire", "prescrire", "décréter". Le Coran est le kitab parce qu'il est le Décret divin, la Parole prescrite. Son statut de "Livre" est métaphysique avant d'être matériel. Votre critique est purement sémantique et ne touche en rien le fond du sujet.
C'est censé répondre à cette partie ?
On pourrait se le demander parce que le Coran lui même est dans l'anticipation de sa rédaction - le Coran parle de kitab alors qu'à la base c'est une révélation orale - si sa rédaction a été anticipée - pourquoi les falsifications des précédentes révélations ne l'ont elles pas été ?
Si oui, je trouve que votre réponse relève du sophisme pour évacuer la question.