Elle a surtout trahi un humanisme dont ses militants ne sont même pas des exemples. De trop belles promesses jamais suivies d’actes. Un vernis. Le déni de réalité aussi : Aux États‑Unis, ils ont une expression pour parler de la gauche, en gros ça dit que la gauche substitue un roman à la réalité (je m’étais fait la même remarque avant d’apprendre ça).
La france contemporaine, elle est plus administrative que identitaire, et certains voudraient lui redonner une raison identitaire qu’elle n’a plus, et elle n’a pas toujours eu la même identité (même ses frontières ont bougé).
Aimer le france … pourtant combien de français depuis X générations ne l’aiment pas ? La lourdeur et l’oppression de son administration, les paroles de l’hymne national, sa surestimation d’elle‑même notamment économique, son étatisme (par opposition au libéralisme), ce sont souvent des français dont les origines immigrées s’ils en ont, sont lointaines, qui s’en plaignent. Avec des motifs de récrimination différent, le score cumulé de Le Pen et Mélenchon, permet de se douter que beaucoup de français depuis X générations, ne l’aiment pas tant que ça la france actuelle. On ne peut pas non‑plus attendre des immigrés ou descendants d’immigrés, d’être dénués d’esprit critique comme s’ils étaient destinés à être des robots au service d’institutions qui ne digèrent pas les critiques. Ne pas aimer, n’est pas nécessairement synonyme de menace, seuls les radicaux (sans distinction d’origine) sont une menace potentielle.
Pour les traditions, c’est encore plus difficile a exiger, surtout quand l’immigration est économique ou pour fuir les conflits. Quand on accueille des immigrés, on doit le faire en acceptant leurs traditions, sinon ce n’est pas la peine. On peut filtrer selon certaines traditions sociales qu’on ne souhaite pas accepter, comme le font les tests pour savoir si un immigré n’est pas violemment opposé au mariage « pour tous », mais pour ce qui ne menace pas la paix sociale, les traditions des uns n’empêchent pas les traditions des autres.
Apprendre à connaitre la france, c’est de l’instruction, mais apprendre à aimer la france, ressemble à l’injonction d’avoir un avis décidé d’avance.
En fait, il y a une ambiguïté dans les expressions « ne pas aimer » ou « aimer », parce que ça ne dit rien sur les degrés, et les degrés changent tout. Ça peut faire la différence entre la critique et la radicalisme ou la violence.