Le Média en 4-4-2 : Une des nombreuses choses qui nous choquent et qui nous interpellent dans la plupart de vos témoignages, c’est le manque de soutien des collègues vaccinés. Nous avions fait le même constat suite à notre série «
Paroles de suspendus« . Comment peut-on expliquer que la solidarité qui semblait forte dans ces professions se soit effondrée du jour au lendemain ?
Elsa Ruillère : Il y a différents cas de figure possibles, ce ne sont que des suppositions…
1. On nous raconte n’importe quoi sur l’avis du personnel encore en poste
2. Les faux vaccinés ne peuvent se permettre de réagir avec solidarité
3. Ils ont peur des réactions de leurs directions ou le déni est trop dur à vivre, ce qui est compréhensible pour nous.
Dans tous les cas, ils sont solidaires et comprennent bien au fil du temps qu’ils ont été dupés et le constatent sur le terrain. Mais difficile de se manifester au grand jour. Ceci n’empêche pas le soutien.
Le Média en 4-4-2 : Les agents du public ont un devoir de désobéissance aux actes présentant « de toute évidence un caractère illégal ». Les suspendus se retrouvent donc punis parce qu’ils ont accompli ce devoir… On ne va pas les plaindre parce qu’ils ont encore une source de revenu, eux, mais les « faux vaccinés » dont vous nous parlez ne doivent pas avoir la conscience tranquille !
Elsa Ruillère : Et bien, non, nous ne pensons pas du tout que c’est bien fait et qu’ils ne sont pas à plaindre car ce doit être difficile d’être aussi coincé dans cette situation. De plus, ils ne se montrent pas puisque c’est très compliqué de lutter dans leurs conditions. Je dirais plutôt que je les comprends mais je les plains et ne voudrais pas être à leur place. Et puis c’est un choix comme un autre. Les suspendus aussi ont fait un choix mais les conséquences sont horriblement puissantes.
Le Média en 4-4-2 : On se demande d’ailleurs où est passé le droit de disposer de son corps et le droit à l’intégrité physique… On a l’impression qu’une partie de l’opinion publique a justement été choquée de voir des concitoyens forcés à se faire injecter contre leur gré pour conserver leur revenu. Parmi toutes les discriminations, pressions et difficultés rencontrées par les suspendus, quelle est pour vous la situation la plus « parlante » pour alerter celles et ceux qui n’ont pas encore conscience de la réalité de leur situation ?
Elsa Ruillère : En effet la discrimination est de mise dans cette situation, mais surtout la maltraitance. Il faut rappeler qu’à ce jour, les suspendus et interdits d’exercer sont privés de revenus. Et que lorsqu’ils souhaitent quitter leur poste, on leur refuse les ruptures conventionnelles pour motif impérieux (car « personnel indispensable » !), mais encore, il leur est proposé dans le secteur public une disponibilité, qui ne donne pas plus de droit au chômage. Mais encore, certains employeurs ne fournissent pas les fiches de paye, surtout dans le public. L’inégalité de traitement entre secteur obligatoire et privé se fait sentir aussi au niveau du tribunal et des décisions de justice plus favorables lorsqu’il s’agit du code du travail, par rapport au statut de la fonction publique. Pourquoi ? Est-ce un lien avec l’accélération de la privatisation de notre santé ?
Le Média en 4-4-2 : On en vient à la question : « pourquoi font-ils tout ça ? ». Si Emmanuel Macron refuse de réintégrer les suspendus, ce n’est pas seulement pour « emmerder les non vaccinés »… Les suspendus ont-ils franchi la ligne rouge en s’opposant à cette Médecine d’État pilotée par Big Pharma, où le « solutionnisme vaccinal » (comme le dit Michèle Rivasi) est une des règles fondamentales ?
Elsa Ruillère : Pourquoi ? Plusieurs hypothèses : je ne sais pas, mais probablement… Accélération de la privatisation du soin, comme le prévoyait « ma santé 2022 »? Projet ayant pris du retard à l’époque. Avancée rapide de la e-santé ? Peut-être que le gouvernement est en retard sur ce projet là ? Ou encore, Michèle Rivasi a raison de poser cette question…. Mais surtout, se rendent-ils compte de l’impacte maltraitante de leur manière de servir, en tant qu’employés de l’État ? Pourquoi ne respectent-ils presque plus rien de nos droits et libertés à tous ? Dans quel but, ils sont les seuls à le savoir….