Je pense qu'il faut quand même souligner à qui cette tâche incombe, car cela reste une tâche dévolue aux parents.
Se contenter de pallier les lacunes de l'autre n'exprime absolument rien, si ce n'est le sacrifice de soi, et cela ménage l'autre qui ne mérite absolument pas d'être ménagé. Ne rien dire renforce l'idée que ce rôle est intrinsèquement celui du parent qui se sacrifie, alors qu'il n'en est rien.
Mon père ne m'a pas éduquée, et sans manquer d'intelligence, je n'ai jamais perçu cela comme qqch d'anormal. Il ne me serait pas venue à l'esprit de demander à mon père de m'emmener au parc, par exemple. J'ai donc grandi, au même titre que le reste de la fratrie, avec l'idée que cette tâche incombait intrinsèquement à ma mère sans que jamais mon père ne soit inquiété pour sa négligence.
La reproduction des schémas de genre commence par là, par le silence, et par ce que l'on offre à l'enfant en termes de représentations.
Évidemment, je réserve ce cas à l'hypothèse d'une tâche non-essentielle. S'il ne les douche pas ou ne les fait pas manger, je leur dirai pas "tant pis pour vous" si votre père est un incompétent.
Mais pfff, je pourrais jamais être avec un type pareil. Et si je le découvre incompétent après coup, je ne resterai pas avec.