J ai relu Le pain nu de Mohamed Choukri. Je l'avais lu beaucoup plus jeune et je l'avais lu d'une traite.. là j'ai eu du mal, parce qu'avec les années les expériences de la vie, les choses nous touchent différemment.. j'en ai parlé à mes parents, ils ne l'ont pas lu mais ont vu le film, bien sur pas aussi cru, dur que le livre.. et cette histoire de cette migration de Rifains, c'est celle de mon père, la faim, la misère, l'exode vers d'autres régions.. et je saisis toujours ces liens pour creuser davantage..
Le Pain Nu de Mohamed Choukri (1935-2003)
Ecrivain marocain au destin hors-norme. Né dans la misère à Aït Chiker dans le Rif, il fuit très jeune la violence familiale pour errer dans les rues de Tanger. Analphabète jusqu’à l’âge de 20 ans, il apprend à lire et à écrire dans les centres de réinsertion, puis devient instituteur et auteur. Son écriture est brute, crue, viscérale — comme sa vie. Le Pain Nu est son autobiographie, interdite au Maroc pendant des années.
Un coup de poing dans le ventre. Voilà.
Le Pain Nu, c’est pas un roman qu’on lit, c’est une claque qu’on prend.
Un texte cru, sans fard, qui sent la poussière, le sexe, la faim, la peur, la rage.
Choukri, il t’attrape par le col et il te dit : « Regarde la misère bien en face. »
Et tu regardes. Tu détournes les yeux parfois, mais tu reviens. Parce que c’est puissant.
Parce que c’est vrai. Parce qu’on n’écrit pas comme ça si on n’a pas saigné pour de vrai.
J ai été bouleversée, plus qu'il y a quelques années..
C’est pas un bouquin de salon. C’est un cri.
Un cri qui vient d’en bas, de l’ombre, et qui résonne longtemps.
Et même si c’est dur, ça mérite d’être lu. Parce que Choukri, c’est le Maroc qu’on montre pas toujours, celui dont nos parents ne parlent pas toujours, c'est une partie de l'histoire du Maroc.
Mais c’est le Maroc aussi. Et il faut l’aimer tout entier.
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