Fidjil
Petit homme des forêts
Vendredi 11 mars à Saint-Ouen, une élève habillée d'un long vêtement s'est vue signifier l'interdiction de le porter en raison de son « caractère religieux ». Professeurs divisés et inquiets. Appel de lycéens à une « journée de la robe », lundi.
Dans ce lycée de Saint-Ouen (93), des élèves invoquent la devise républicaine inscrite au fronton de leur établissement pour contester une décision de ladministration. Les uns crient à la liberté bafouée, dautres à la fin de la fraternité. Vendredi 11 mars, Sarah*, en plein cours de philosophie, est convoquée dans le bureau de la proviseure adjointe. On lui explique clairement quelle ne peut plus porter « la longue robe noire » dont elle est vêtue, que cest un signe « religieux » et que cest « interdit dans lenceinte du lycée ». Ladministration qui a pris cette décision dinterdit vestimentaire à lencontre de cette jeune fille, estime que la robe noire en question est pareille à un « djilbab », longue tunique qui recouvre le corps, des épaules jusquau bas des chevilles.
La proviseure adjointe se met à lui lire « un article sur la laïcité ». Mais Sarah persiste. Elle ne lenlèvera pas. « Parfois je mets des joggings, parfois des pantalons et parfois cette robe qui nest pas religieuse. Cela fait trois ans que je la porte de temps en temps. Je nai jamais eu de problème », explique-t-elle. Mais ce qui est « une simple robe » pour Sarah est « un habit religieux » pour ladministration. « Lhabit religieux, cest le voile, rétorque lintéressée. Et je lenlève quand jentre dans létablissement, cest normal. »
Vendredi matin, en sortant du bureau de la proviseure adjointe, Sarah est « en larmes ». « Jétais celle que personne ne connaissais et je suis devenu celle que tout le monde connait », confie-t-elle à lombre des étales de livres du CDI. « Ils mont même dit que je nirai plus en cours et quon me ramènera mes devoirs ici, au CDI. Cest de la pure discrimination. »
Depuis, lhistoire a fait du bruit. Le sujet déchaîne les passions. Les professeurs sont divisés sur la question. Les uns estiment que cest un « habit culturel », dautres que cest « une robe religieuse, un djilbab précisément ». « Cest un nouveau phénomène, auquel nous nétions pas préparés, explique un professeur. » Et de continuer : « Il fallait poser cette question, mais surtout pas maintenant. Nous sommes dans une période hostile. Dailleurs, les élèves font un amalgame entre ce problème et le débat de lUMP (sur la laïcité et lislam, ndlr). »
Dans ce lycée de Saint-Ouen (93), des élèves invoquent la devise républicaine inscrite au fronton de leur établissement pour contester une décision de ladministration. Les uns crient à la liberté bafouée, dautres à la fin de la fraternité. Vendredi 11 mars, Sarah*, en plein cours de philosophie, est convoquée dans le bureau de la proviseure adjointe. On lui explique clairement quelle ne peut plus porter « la longue robe noire » dont elle est vêtue, que cest un signe « religieux » et que cest « interdit dans lenceinte du lycée ». Ladministration qui a pris cette décision dinterdit vestimentaire à lencontre de cette jeune fille, estime que la robe noire en question est pareille à un « djilbab », longue tunique qui recouvre le corps, des épaules jusquau bas des chevilles.
La proviseure adjointe se met à lui lire « un article sur la laïcité ». Mais Sarah persiste. Elle ne lenlèvera pas. « Parfois je mets des joggings, parfois des pantalons et parfois cette robe qui nest pas religieuse. Cela fait trois ans que je la porte de temps en temps. Je nai jamais eu de problème », explique-t-elle. Mais ce qui est « une simple robe » pour Sarah est « un habit religieux » pour ladministration. « Lhabit religieux, cest le voile, rétorque lintéressée. Et je lenlève quand jentre dans létablissement, cest normal. »
Vendredi matin, en sortant du bureau de la proviseure adjointe, Sarah est « en larmes ». « Jétais celle que personne ne connaissais et je suis devenu celle que tout le monde connait », confie-t-elle à lombre des étales de livres du CDI. « Ils mont même dit que je nirai plus en cours et quon me ramènera mes devoirs ici, au CDI. Cest de la pure discrimination. »
Depuis, lhistoire a fait du bruit. Le sujet déchaîne les passions. Les professeurs sont divisés sur la question. Les uns estiment que cest un « habit culturel », dautres que cest « une robe religieuse, un djilbab précisément ». « Cest un nouveau phénomène, auquel nous nétions pas préparés, explique un professeur. » Et de continuer : « Il fallait poser cette question, mais surtout pas maintenant. Nous sommes dans une période hostile. Dailleurs, les élèves font un amalgame entre ce problème et le débat de lUMP (sur la laïcité et lislam, ndlr). »