Comment ces illettrés ont-ils pu écrire correctement, non pas dans leur langue maternelle qu'ils devaient maîtriser mal du fait de leur illettrisme, mais dans une langue étrangère dans laquelle ils ne s'exprimaient probablement pas ?
L'autre fait qui intrigue l'imagination est que, lorsque ces apôtres qui vivaient presque tous à Jérusalem choisissent d'écrire en Grec, ils traduisent ensuite pour le lecteur, les seules expressions Araméennes ou Hébraïques qu'ils citent dans leurs textes.
Y avait-il donc à Jérusalem, des gens qui avaient besoin qu'on leur parle en Grec et qu'on leur traduise les rares mots hébraïques qu'on aurait pu utiliser dans son discours?
Il faut savoir que le Grec était la langue internationale de l'époque, et celle de la philosophie. Même les juifs en -270 avaient fait traduire la bible hébraïque en grec (la Septante).
En fait, c'est pas très compliqué :
- Matthieu était "percepteur", donc lettré. Il est probable qu'il parlait un peu le grec, (comme Jésus d'ailleurs qui a parlé à Pilate, les linguistes nous disent d'ailleurs que les paroles de Pilate en grec sont celles d'un latiniste de naissance, et non pas d'un grec de langue maternelle ). On pense que Matthieu a d'abord écrit en hébreu, puis fait traduire son évangile en grec.
- Marc a écrit en grec sous la dictée de Pierre,
- Luc était de culture grecque, et a écrit sous l'influence de Paul, qui maîtrisait le grec, puisqu'il venait de Tarse.
- Les historiens considèrent que Jean l'évangéliste n'est pas l'apôtre, mais un jeune aristocrate juif, très éduqué, car il était très proche du Sanhédrin, et à ce titre a rencontré Jésus plusieurs fois quand le sanhédrin envoyait une "délégation" pour savoir qui était Jésus.
Enfin, on pense que les évangiles ont été écrits en partie en recueillant des fragments de souvenirs et de témoignages qui avaient été consignés par écrit, et donc en grec ou en hébreu, l'araméen n'étant que la langue parlée.