Je ne pense pas que l'adhésion ou non au mouvement des GJ soit uniquement une question de revenus.
J'avais fait un petit sondage (déformation professionnelle) empirique auprès de mes connaissances à Noël dernier, aucun ne soutenait les GJ (sans être contre pour autant, c'est pas noir ou blanc mais nuancé tout cela).
Et pourtant, dans le lot j'avais une personne au chomage (après avoir bossé dans une association de logement d'urgence), une smicarde, un bouquiniste de marché qui pourrait également avoir le RSA vu ses revenus s'il faisait les démarches pour le demander, un couple de retraités (elle ex-femme de ménage, lui ex-employé municipal). Bref, pas de gens qui roulent sur l'or.
Mais soit ils ne comprenaient pas la démarche, soit - ma cousine chômeuse qui est allée discuter avec les GJ de sa ville - les trouvaient incohérents, demandant tout et n'importe quoi, soit (les retraités) déjà choqués par les saccages (de l'Arc de Triomphe notamment).
Depuis, la violence a continué (de la part des manifestants comme des forces de l'ordre, on est d'accord) mais concrètement, en quoi détruire du mobilier urbain, piller des magasins, lyncher des journalistes et saccager le Fouquets va changer la situation des gens qui sont à découvert le 10 du mois ? En rien...
Pour moi (mais ce n'est que mon point de vue), les leaders des GJ auraient mieux fait de s'organiser, d'aller négocier et proposer une liste aux Européennes : ça, ça aurait pu aboutir concrètement. A la place, on a eu les menaces sur les GJ acceptant d'aller parler au gouvernement ou aux médias. Puis les menaces sur ceux proposant de monter une liste pour les européennes.
On va aller où avec ça ? Ce mouvement tourne en rond, sans proposition constructive.