Face à Trump, la « vengeance » mesurée de l’Iran
Téhéran a riposté à l’assassinat de Ghassem Soleimani par des frappes sur deux bases militaires en Irak.
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Allan Kaval Publié aujourd’hui à 10h46,
Des représailles et un avertissement à demi-mot. Après avoir envoyé dans la nuit une volée de missiles sur deux sites irakiens où sont stationnées des forces américaines, en faisant, selon les informations connues mercredi matin, des dégâts limités, la République islamique a déclaré, mercredi 8 janvier, avoir accompli sa riposte à l’assassinat, cinq jours plus tôt, du général Ghassem Soleimani dans une frappe américaine. La
« vengeance » promise à laquelle le monde était suspendu s’est matérialisée sans qu’une escalade militaire de grande ampleur n’entraîne pour autant la région dans un cycle de destructions aux conséquences incalculables.
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Nous ne cherchons ni l’escalade ni la guerre, mais nous nous défendrons contre toute agression », a ainsi déclaré, sur Twitter, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif : une manière d’inviter l’adversaire américain à en rester là. Mercredi matin, le guide de la révolution, Ali Khamenei, a quant à lui qualifié l’attaque de
« gifle au visage » de l’Amérique, se limitant à appeler une nouvelle fois au retrait des Etats-Unis de la région sans proférer plus de menaces de représailles militaires,
« insuffisantes » selon lui.
« Tout va bien ! », a de son côté tweeté le président Donald Trump, en exergue d’un message annonçant une déclaration présidentielle mercredi.
Aux alentours de 1 h 30, heure irakienne, les gardiens de la révolution iraniens, qui contrôlent l’arsenal de missiles de la République islamique, avaient annoncé dans un communiqué aux accents martiaux avoir lancé
« des dizaines » de projectiles vers des bases américaines, baptisant leur opération du nom du
« martyr » Ghassem Soleimani.