J'illustre ce que je dis, avec un exemple de ce qui m'est arrivé, il y a quelques semaines, avec une application que j'utilisais et qui a fait l'objet d'une mise à jour. Lors de la mise à jour de l'application en question, qui n'avait besoin que d'accéder aux "documents" pour avoir le droit d'écrire, de façon conforme à ses fonctions, j'observe que la mise à jour me demande pour la première fois, d'accéder à mes contacts téléphoniques.
En quoi une application qui n'a besoin d'aucune information de qui me téléphone et à qui je téléphone, aurait tout d'un coup besoin d'accéder à mes contacts ?
La réponse est simple et ne m'a pas vraiment fait sauter de joie. Je me suis simplement dit, que "eux aussi", commençaient à collecter des données personnelles sur les utilisateurs de l'application, pour des motifs qui n'ont strictement rien à voir, avec le développement de futures fonctionnalités de l'application en question.
Et quand on commence à savoir qui me téléphone et à qui je téléphone, on est capable de construire une arborescence des relations entre des numéros de téléphone, qui entrecoupée avec ces mêmes informations, dans d'autres sources de données, permettent de savoir qui l'on est, où on habite, sur quels sites nous surfons, les plages horaires où nous le faisons, les lieux également à partir desquels nous le faisons, ... et une foule d'autres renseignements sur nos habitudes, pour peu que nous soyons un peu (trop ?) bavard sur Face, Copain, Twet, Link, Insta, ...
Coup de chance dans l'usage de cette application (c'est rarement le cas), le fait de refuser cette nouvelle condition d'accès n'empêche pas l'application de fonctionner. Par contre, le prix à payer, c'est d'avoir la demande d'accès à ces données, lors de chaque ouverture de l'application, sachant qu'un jour, à force de demander, on finira bien par faire l'erreur d'accepter et il sera trop tard, sauf à désinstaller l'application. La conséquence est que je cherche maintenant à substituer cette application par "autre chose". Une remarque est aussi de constater que la non acceptation de cette demande d'accès aux données, n'empêche nullement l'application de fonctionner normalement, démontrant ainsi que l'objectif recherché n'est pas en lien avec le bon fonctionnement de l'application mais la collecte pure et dure de données personnelles.
C'est juste un exemple tout simple et tout bête. Certaines applications demandent bien plus d'accès aux données et nous sommes nombreux à valider "n'importe quoi", tellement nous sommes pressés d'utiliser l'application "gratuite".
La notion de "gratuité" n'est qu'une apparence trompeuse des choses. Nous concédons l'accès à nos données personnelles, donc leurs usages, contre l'usage d'une application. Le vrai deal, il est là.
Alors qu'on ne s'étonne pas, que nom, prénom, adresse, n° téléphone puissent être connus, sur la base d'une simple connexion, même s'il s'agit d'un moyen différent du téléphone, sachant que nos moyens connectés sont liés à nos téléphones mobiles et que cette information de couplage entre moyens est définie dans plusieurs bases de données et partagée par de nombreuses organisations qui en font un usage nécessairement rémunérateur et pas toujours bienveillant.
Une solution quand on ne sait pas bien et qu'on ne maîtrise pas bien les choses ? Un téléphone mobile, sans IOS, sans Android, pour juste téléphoner.
Le complément de cette solution, pour résoudre au moins, une partie de cette problématique ? Un smartphone sans carte sim activée, déclaré uniquement sur des bornes Wifi, où toutes les applications installées auront accès à un annuaire "vide", donc sans nom, sans prénom, sans adresse et sans aucun contact. L'idéal est de déposer dessus, le minimum de données personnelles, comme par exemple, décharger les photos le plus rapidement possible, après les prises.
C'est sans doute pas très pratique comme façon de fonctionner, mais ça permet déjà de se soustraire et ne pas participer à cette gigantesque collecte d'informations personnelles, dont certains sont scandaleusement l'objet, de façon massive, avec tous les facteurs risques dont certains n'ont même pas idée